La France va acheter des drones américains Reaper
Posté : 04 mars 2011 12:11
Sauf changement de dernière minute lié, par exemple, à la nomination d'un nouveau ministre de la Défense, l'annonce devrait intervenir très rapidement, peut-être dès la semaine prochaine : la France va acquérir des drones américains de type Reaper, la version lourde du Predator de General Atomics.
La décision semble prise depuis plusieurs semaines : l'idée, lancée sous Hervé Morin, a été confirmée par Alain Juppé, avec bien sûr l'aval de l'Elysée.
Son annonce pourrait être retardée du fait de la décision américaine de préferer Boeing à l'européen EADS pour le renouvellement de sa flotte de ravitaillieurs : mauvais timing que d'annoncer qu'on achète américain au moment où les Etats-Unis refusent d'acheter européen !
Le Reaper est un drone MALE (Moyenne altitude longue endurance) destiné à l'armée de l'air. Le contrat pourrait porter sur quatre appareils (voire huit selon d'autres sources) et deux stations sol. Il est d'une valeur de plusieurs dizaines de millions d'euros.
L'affaire est en discussion depuis plusieurs mois et plusieurs options étaient sur la table pour remplacer les actuels Harfang (SIDM). Paris avait le choix entre plusieurs possibilités :
1) l'achat de quelques Harfang supplémentaires ( un engin israélien équipé par EADS) , qui seraient venus completer la flotte de quatre appareils mis en oeuvre par l'armée de l'air. Cette option était la moins couteuse, mais les militaires ne veulent pas s'engager sur les dix prochaines années avec une technologie "intérimaire", en partie dépassée.
2) le Reaper américain, même si cela suscite la colère des industriels français.
3) un nouveau programme franco-israélien, avec Dassault, le Heron TP.
4) le projet Talarion d'EADS, plus ambitieux et donc très couteux.
L'achat "sur étagères" du futur drone de l'armée de l'air est, pour les responsables français, le premier étage de la fusée : le second est le lancement d'un programme franco-britannique pour un drone du futur. La question est, pour l'essentiel, budgétaire : en achetant des Reapers moins chers que les propositions européeennes, la Défense explique conserver ainsi des crédits lui permettant d'investir dans le développement d'un nouveau programme en coopération avec Londres. Dassault et BAe sont associés sur ce projet, qui figure en bonne place de l'accord stratégique entre les deux pays signé en novembre dernier. Reste à savoir si les Britanniques joueront le jeu jusqu'au bout... font remarquer les sceptiques.
Dans l'intention d'amarrer les Britanniques à ce projet, et selon nos informations, la France est aujourd'hui disposée à co-localiser le futur escadron français de drones Reaper avec celui des Britanniques. Problème : ceux-ci sont complètement intégrés au dispostif américain de l'US Air Force a tel point que l'unité qui les met en oeuvre, le 39 Squadron de la RAF est installé sur la base de Creech... au Nevada ! L'escadron français pourrait donc s'installer outre-atlantique, notamment pour bénéficier de la couverture satellitaire. Il se murmure que les passeports biométriques des aviateurs français sont prêts...
Les Reaper français, dont le nom "gaulois" n'a pas encore été trouvé, ne seront pas armés, contrairement à leurs homologues alliés. Ce drone est d'un poids maximal de 4,5 tonnes - soit près de quatre fois qu'un Harfang. Son endurance en vol est de l'ordre de 24 heures.
La mise en oeuvre des drones posent des problèmes complexes en matière de personnels et de liaison sattelitaires. L'US Air Force estime que la permanence 24 h sur 24 d'un seul engin nécessite l'emploi de 164 personnes au total... Le cout humain de ce système sans pilote s'avère donc très élevé en termes de remunérations et charges sociales. Même chose pour les liaisons satellitaires indispensables à leur pilotage et la transmission des données. Même les Américains commencent à faire grise mine : 7000 dollars la minute ! On ne dispose pas, malheureusement, des chiffres français.
La France va acheter ces drones alors que les Américains eux n'ont pas voulu de l'avion EADS pour leur armé de l'air, j'espère qu'ont ne les achètera pas.
La décision semble prise depuis plusieurs semaines : l'idée, lancée sous Hervé Morin, a été confirmée par Alain Juppé, avec bien sûr l'aval de l'Elysée.
Son annonce pourrait être retardée du fait de la décision américaine de préferer Boeing à l'européen EADS pour le renouvellement de sa flotte de ravitaillieurs : mauvais timing que d'annoncer qu'on achète américain au moment où les Etats-Unis refusent d'acheter européen !
Le Reaper est un drone MALE (Moyenne altitude longue endurance) destiné à l'armée de l'air. Le contrat pourrait porter sur quatre appareils (voire huit selon d'autres sources) et deux stations sol. Il est d'une valeur de plusieurs dizaines de millions d'euros.
L'affaire est en discussion depuis plusieurs mois et plusieurs options étaient sur la table pour remplacer les actuels Harfang (SIDM). Paris avait le choix entre plusieurs possibilités :
1) l'achat de quelques Harfang supplémentaires ( un engin israélien équipé par EADS) , qui seraient venus completer la flotte de quatre appareils mis en oeuvre par l'armée de l'air. Cette option était la moins couteuse, mais les militaires ne veulent pas s'engager sur les dix prochaines années avec une technologie "intérimaire", en partie dépassée.
2) le Reaper américain, même si cela suscite la colère des industriels français.
3) un nouveau programme franco-israélien, avec Dassault, le Heron TP.
4) le projet Talarion d'EADS, plus ambitieux et donc très couteux.
L'achat "sur étagères" du futur drone de l'armée de l'air est, pour les responsables français, le premier étage de la fusée : le second est le lancement d'un programme franco-britannique pour un drone du futur. La question est, pour l'essentiel, budgétaire : en achetant des Reapers moins chers que les propositions européeennes, la Défense explique conserver ainsi des crédits lui permettant d'investir dans le développement d'un nouveau programme en coopération avec Londres. Dassault et BAe sont associés sur ce projet, qui figure en bonne place de l'accord stratégique entre les deux pays signé en novembre dernier. Reste à savoir si les Britanniques joueront le jeu jusqu'au bout... font remarquer les sceptiques.
Dans l'intention d'amarrer les Britanniques à ce projet, et selon nos informations, la France est aujourd'hui disposée à co-localiser le futur escadron français de drones Reaper avec celui des Britanniques. Problème : ceux-ci sont complètement intégrés au dispostif américain de l'US Air Force a tel point que l'unité qui les met en oeuvre, le 39 Squadron de la RAF est installé sur la base de Creech... au Nevada ! L'escadron français pourrait donc s'installer outre-atlantique, notamment pour bénéficier de la couverture satellitaire. Il se murmure que les passeports biométriques des aviateurs français sont prêts...
Les Reaper français, dont le nom "gaulois" n'a pas encore été trouvé, ne seront pas armés, contrairement à leurs homologues alliés. Ce drone est d'un poids maximal de 4,5 tonnes - soit près de quatre fois qu'un Harfang. Son endurance en vol est de l'ordre de 24 heures.
La mise en oeuvre des drones posent des problèmes complexes en matière de personnels et de liaison sattelitaires. L'US Air Force estime que la permanence 24 h sur 24 d'un seul engin nécessite l'emploi de 164 personnes au total... Le cout humain de ce système sans pilote s'avère donc très élevé en termes de remunérations et charges sociales. Même chose pour les liaisons satellitaires indispensables à leur pilotage et la transmission des données. Même les Américains commencent à faire grise mine : 7000 dollars la minute ! On ne dispose pas, malheureusement, des chiffres français.
La France va acheter ces drones alors que les Américains eux n'ont pas voulu de l'avion EADS pour leur armé de l'air, j'espère qu'ont ne les achètera pas.