Tchernobyl: non-lieu honteux ?
Posté : 31 mars 2011 08:40
La cour d'appel de Paris examine la demande du parquet général de mettre fin à l'enquête sur le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en France.La cour d'appel de Paris examine, jeudi 31 mars à partir de 14 heures, la demande du parquet général de mettre fin à l'enquête sur le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en France. A cette occasion, le parquet devrait requérir un non-lieu général.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris doit étudier l'appel formé par le professeur Pierre Pellerin, mis en examen pour tromperie aggravée dans cette affaire, contre le refus de la juge d'instruction chargée de l'enquête d'ordonner un non-lieu, d'après le cabinet de Me Bernard Fau, avocat des parties civiles.
La juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy a parallèlement été suspendue dans ce dossier dans l'attente de la décision de la cour d'appel.
Pas de lien avec des pathologies de la thyroïde ?
Le parquet général estime que les très nombreuses analyses et études scientifiques figurant au dossier convergent pour affirmer que l'accident de Tchernobyl n'a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Et notamment qu'aucune étude scientifique n'a pu établir un lien entre l'accident de Tchernobyl et des pathologies de la thyroïde en France.
Prenant acte de ces conclusions qui interviennent 25 ans après les faits et après 10 ans d'enquête, le parquet général requiert un non-lieu général et une clôture de l'instruction, de manière à ne pas poursuivre sans limite l'enquête, et ce pour une "bonne administration de la justice".
Le parquet général soutient également le non-lieu en faveur du Pr Pierre Pellerin, estimant qu'aucun élément n'établit de façon certaine que le professeur aurait délibérément trompé les consommateurs en minimisant les risques de santé publique.
Communiqués rassurants
Dans les jours qui ont suivi l'explosion du réacteur numéro quatre de la centrale ukrainienne de Tchernobyl le 26 avril 1986, le Service central de protection contre les rayons ionisants, à l'époque dirigé par le Pr Pierre Pellerin, avait diffusé plusieurs communiqués rassurants, affirmant notamment que "l'élévation relative de la radioactivité" en France était "très largement inférieure aux limites réglementaires".
L'enquête sur le passage du nuage de Tchernobyl en France a été ouverte en juillet 2001 suite à une plainte de l'Association française des malades de la Thyroïde et de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité. Pierre Pellerin est seul mis en examen dans cette affaire.