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ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 31 août 2011 14:01
par tisiphoné
Numerama a fait la liste (non exhaustive) des délits dont le législateur estime qu'ils doivent être moins sévèrement condamnés, ou pas condamnés davantage que l'échange de films et de musique sur Internet. Saviez-vous qu'il est plus risqué de télécharger une chanson sur BitTorrent que de profaner un cimetière ?

nous vous racontions l'histoire d'un adolescent suédois de 15 ans, dénoncé par sa directrice d'école convoqué au tribunal pour avoir partagé 24 films sur BitTorrent. Nous concluions notre article par cette interrogation et cette réflexion :

A quel moment de l'histoire le rapport de nos sociétés à la culture a-t-il dérapé au point qu'aujourd'hui, un jeune de 15 ans puisse se retrouver jugé par un tribunal pour avoir téléchargé et partagé une vingtaine de films ? Nous le disions récemment à propos du premier ministre britannique David Cameron, qui expliquait les émeutes par un "effondrement moral" de la société : il ne peut y avoir d'échelle morale respectable et donc respectée dans une société qui fait de l'échange d’œuvres culturelles un délit pénal aussi grave que le vol ou l'agression physique.

Il est temps de remettre sur la table la hiérarchie des crimes et des délits, pour redonner de la légitimité aux pouvoirs policiers et judiciaires.

En France, le fait de partager de la musique ou des films sur Internet est puni, comme toute contrefaçon, d'une peine maximale de 3 ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende (article L335-2 du code de la propriété intellectuelle). Certes, la loi Hadopi fait que cette disposition n'est plus utilisée en pratique par les ayants droit ; mais c'est uniquement parce qu'ils préfèrent désormais transmettre leurs adresses IP collectées à la Haute Autorité pour qu'elle sanctionne la négligence de l'abonné à internet, plutôt qu'au tribunal pour qu'il sanctionne le téléchargement illégal. Rien n'empêche un auteur ou un producteur de demander une peine de prison pour un "pirate".

Il nous paraît donc intéressant de voir quels sont les délits jugés aussi graves (ou pas plus graves) que le piratage par le législateur, et - ce qui est plus révélateur encore, quels délits sont jugés moins graves que l'échange d’œuvres culturelles. Nous avons donc parcouru le code pénal pour lister dans un premier temps certains des délits punis de 3 ans d'emprisonnement d'amende (et généralement de moins de 300 000 euros d'amende), puis certains des délits punis de moins de 3 ans d'amende. Le résultat nous semble parler de lui-même...

Liste non exhaustive des délits sanctionnés par la même durée de trois ans d'emprisonnement que celle risquée pour la mise à disposition d’œuvres protégées par le droit d'auteur :

L'homicide involontaire (art. 221-6 du code pénal) ;
Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail (art. 222-13) ;
La menace de mort lorsqu'elle est, soit réitérée, soit matérialisée par un écrit, une image ou tout autre objet (art. 222-17) ;
L'atteinte involontaire à l'intégrité physique d'autrui en cas de violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité (art. 222-19) ;
L'expérimentation biomédicale sur une personne sans avoir recueilli le consentement libre, éclairé et exprès de l'intéressé (art. 223-8) ;
Le fait de provoquer au suicide d'autrui lorsque la provocation a été suivie du suicide ou d'une tentative de suicide (art. 223-13) ;
L'abus de faiblesse (art. 223-15-2) ;
Certaines formes de discrimination (art. 225-2) ;
L'exploitation de la mendicité d'autrui (art. 225-12-5) ;
L'exploitation de la vente à la sauvette (art. 225-12-8) ;
Le vol (art. 311-3)
L'abus de confiance (art. 314-1) ;
L'organisation frauduleuse de l'insolvabilité (art. 314-7) ;
La diffusion sur Internet de plans de fabrication de bombes (art. 322-6-1) ;
Le fait de participer à une manifestation ou à une réunion publique en étant porteur d'une arme (art. 431-10) ;
Le fait de pénétrer dans un établissement scolaire muni d'une arme (art. 431-24) ;
L'évasion d'un détenu (art. 434-27) ;
Certaines formes d'entrave à la justice (art. 435-12) ;
Le faux et usage de faux (art. 441-1) ;
L'assistance, propagande ou publicité pour l'eugénisme ou le clonage reproductif (art. 511-1-2) ;

Liste non exhaustive des délits sanctionnés par une peine d'emprisonnement moins longue que pour la mise à disposition d’œuvres protégées par le droit d'auteur :

L'exhibition sexuelle dans un lieu public (puni d'un an d'emprisonnement, art. 222-32) ;
Le harcèlement dans le but d'obtenir des faveurs sexuelles (1 an de prison, art. 222-33) ;
Le harcèlement moral au travail (1 an de prison, art. 222-33-2) ;
La violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité exposant autrui à un risque immédiat de mort (1 an de prison, art. 223-1) ;
L'atteinte à l'intégrité du cadavre, la profanation de cimetière (1 an de prison, art. 225-17) ;
L'introduction dans un domicile par violence (1 an de prison, art. 226-4) ;
L'usurpation d'identité d'un tiers (1 an de prison, art. 226-4-1) ;
La violation du secret professionnel (1 an de prison, art. 226-13) ;
La violation du secret des correspondances (1 an de prison, art. 226-15) ;
Le fait de détourner de leurs finalités médicales ou de recherche scientifique les informations recueillies sur une personne au moyen de l'examen de ses caractéristiques génétiques (1 an de prison, art. 226-26) ;
L'abandon de famille (2 ans de prison, art. 227-3) ;
Le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer (1 an de prison, art. 227-5) ;
Le fait de provoquer les parents ou l'un d'entre eux à abandonner un enfant né ou à naître (6 mois de prison, art. 227-12) ;
Le fait de provoquer directement un mineur à la consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques (2 ans de prison, art. 227-19) ;
Le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique (2 ans de prison, art. 227-22-1) ;
La demande de fonds sous contrainte (6 mois de prison, art. 312-12-1) ;
Le fait de ne volontairement pas payer son essence, son restaurant, son hôtel, ou son taxi (6 mois de prison, art. 313-5) ;
La destruction d'un bien appartenant à autrui (2 ans de prison, art. 322-1) ;
Les sévices graves et cruautés envers les animaux (2 ans de prison, art. 521-1).

A quand la révision de l'échelle pénale ?

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 31 août 2011 18:32
par Stick
Le titre est particulièrement tordu : il fait croire que voler
des oeuvres culturelles
n'est pas un délit ! :divers125

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 31 août 2011 19:11
par Rananen
les voleurs ce sont les maison de disque et les éditeurs de vidéo qui nous ont fait payez plusieurs fois le meme contenue a des prix excessif .

un artiste doit gagné son pain sur scène , le disque c est juste de la pub !

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 31 août 2011 19:24
par Stick
Rananen a écrit : les voleurs ce sont les maison de disque et les éditeurs de vidéo qui nous ont fait payez plusieurs fois le meme contenue a des prix excessif .

un artiste doit gagné son pain sur scène , le disque c est juste de la pub !
Ch'uis pas sur que la scène rapporte plus que les disques. Je pensais que c'était le contraire : les concerts feraient de la pub pour acheter les albums.

Quelqu'un a des infos ?

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 31 août 2011 22:31
par Fonck1
Stick a écrit : Ch'uis pas sur que la scène rapporte plus que les disques. Je pensais que c'était le contraire : les concerts feraient de la pub pour acheter les albums.

Quelqu'un a des infos ?
*
aujourd'hui,ca paye et beaucoup,les concerts ont triplés.
l'un compense l'autre.

je suis d'accord avec rananen concernant les droits,on ne devrait pas les payer plusieurs fois.

mais bon,il faut vivre avec son temps,le disque,c'est Neandertal.

le marché a changé, a cause de la technologie.

un peu comme les diligences et les autos.

reste le problème du financement des productions,des artistes,des tournées.

le marché a beaucoup changé depuis le MP3.

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 08:08
par Rananen
voila la technologie fait qu on est plus obligez de payer notre dime au maison de disque et tand mieux !

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 12:34
par Stick
Le changement de technologie ne nous autorise pas à voler : même téléchargée, la musique appartient à quelqu'un, et c'est son droit de nous la faire payer ou pas.

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 12:47
par tisiphoné
je crois que le sujet ne remet pas en cause le droit à la propriété intellectuelle et la protection des droits des artistes
télécharger et pirater est un vol

ici, il est question de la grille des peines encourues pour des délits que l'on pourrait juger plus grave, car ils portent atteinte à la personne , exemple= menace de mort
est-ce normal d'encourir la même peine de 3 ans de prison pour avoir téléchargé et avoir porté des menaces de mort réitérées ?
ou être pénétré dans un établissement scolaire muni d'une arme ?


je pense en effet qu'il serait judicieux de revoir l'échelle pénale

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 13:39
par sacamalix
tisiphoné a écrit : je crois que le sujet ne remet pas en cause le droit à la propriété intellectuelle et la protection des droits des artistes
télécharger et pirater est un vol

ici, il est question de la grille des peines encourues pour des délits que l'on pourrait juger plus grave, car ils portent atteinte à la personne , exemple= menace de mort
est-ce normal d'encourir la même peine de 3 ans de prison pour avoir téléchargé et avoir porté des menaces de mort réitérées ?
ou être pénétré dans un établissement scolaire muni d'une arme ?


je pense en effet qu'il serait judicieux de revoir l'échelle pénale
Je le pense aussi, et j'estime qu'il faudrait inventer quelque chose entre l'amende et la prison. Certains délités méritent plus qu'une simple amende, mais la case prison n'est toutefois pas complètement justifiée (je pense notamment à certains délits routiers ou aux abus en tout genre dont sont régulièrement accusés nos politiques...)

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 13:40
par Jarod1
Si télécharger tue l'artiste, téléchargez Christophe Maé. :content79

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 18:23
par Rananen
Stick a écrit : Le changement de technologie ne nous autorise pas à voler : même téléchargée, la musique appartient à quelqu'un, et c'est son droit de nous la faire payer ou pas.
non la musique est un bien commun . seul ses prestations de l artiste doivent être rémunérez !

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 18:24
par tisiphoné
Rananen a écrit : non la musique est un bien commun . seul ses prestations de l artiste doivent être rémunérez !
ça vous arrive de lire un sujet des fois ^^

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 18:25
par Rananen
tisiphoné a écrit : ça vous arrive de lire un sujet des fois ^^

oui mais j explique pourquoi je suis contre TOUTE sanction contre le téléchargement car tout simplement ca na rien de répréhensible !

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 18:33
par Fonck1
Rananen a écrit : non la musique est un bien commun . seul ses prestations de l artiste doivent être rémunérez !
ben on risque plus de créer quoique ce soit a ce moment la.
quel intérêt de créer de la musique,si personne ne la rémunère?

Re: ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

Posté : 01 septembre 2011 18:36
par tisiphoné
Fonck1 a écrit : ben on risque plus de créer quoique ce soit a ce moment la.
quel intérêt de créer de la musique,si personne ne la rémunère?
mais tu ne penses pas que le peine et les amendes encourues sont disproportionnées en regard d'autres délits?