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Selon la municipalité de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), Kamel Bendjebbour, 36 ans, avait le poil rebelle. Le jeune homme, qui travaille à la mairie depuis la fin des années 1990, était, jusqu’à mercredi, convoqué le 23 septembre en conseil de discipline en vue de sa révocation pour « manquement aux obligations de réserve et de neutralité à travers le port d’un signe distinctif ». Un élu lui reprochait simplement la taille de sa barbe.

L’affaire, révélée mercredi par RTL, commence le 2 mai dernier. Ce jour-là, Kamel est convoqué par l’adjoint au maire chargé du personnel communal, Philippe Fleutot. Devant d’autres employés municipaux, il « demande solennellement » au jeune homme de tailler sa barbe. L’élu l’ignore encore, mais la scène est discrètement enregistrée. « Votre barbe est taillée de telle sorte qu’elle n’apparaît pas comme une barbe normale. Votre aspect physique fait que vous n’êtes pas dans la neutralité », argue-t-il devant Kamel, qui sera suspendu quelques jours plus tard.

Selon l’agent municipal, aucun doute : il a été pris pour cible à cause de ses origines maghrébines. « Je suis persuadé que, si je m’étais appelé Nicolas Dupont et que j’avais été blond aux yeux bleus, on ne m’aurait pas reproché ça. C’est encore beaucoup plus frustrant. Ma barbe fait partie de moi. En l’enlevant, je cautionnerais une certaine forme de discrimination. Si quelque chose de chimique se dégageait de ma barbe et faisait du mal aux gens, très franchement, je l’enlèverais. »

Mercredi après-midi, le maire (PCF) de la ville, François Asensi, annonçait qu’il faisait marche arrière. Il affirme qu’il n’a jamais été d’accord avec l’argument utilisé pour révoquer Kamel. Il évoque une sanction disproportionnée et demande le retrait immédiat du dossier devant le conseil disciplinaire de Tremblay. « C’est une semi-victoire. Mon client reste néanmoins toujours suspendu jusqu’à fin septembre. On attend sa réintégration rapide à son poste. Il veut retrouver au plus vite son statut de fonctionnaire et se réserve désormais le droit de déposer plainte afin de demander des dommages et intérêts », affirme à France-Soir l’avocat de Kamel, Me Guillaume Traynard, dénonçant l’amalgame qui a été fait. « Comme il est d’origine maghrébine et qu’il porte une barbe, il est donc musulman, avec tous les fantasmes qui vont avec : fondamentalisme, islamisme… Mon client n’a jamais fait état de ses convictions religieuses auprès de ses collègues. » Un raccourci bien trop rapide.
Pas touche aux barbus

Si Kamel était fortement incité à se raser la barbe, d’autres, au contraire, se sont forgé une image grâce à leur importante pilosité faciale. C’est notamment le cas de Sébastien Chabal. Le rugbyman français, surnommé l’« Animal », « Hannibal Lecter » ou encore « Attila », a fait de sa barbe un fonds de commerce. Que cela soit pour le site de jeux en ligne Pokerstar ou pour l’opérateur téléphonique Orange, Chabal est désormais plus souvent visible sur les écrans publicitaires que sur les terrains de rugby. Il serait même obligé, par contrat, de ne pas se raser. Pourtant, au début du millénaire, le troisième-ligne du XV de France portait les cheveux courts et la barbe bien rasée.

D’autres tentent de faire passer des messages politiques grâce à leur barbe. Ainsi, l’acteur belge Benoît Poelvoorde a décidé de ne plus se raser tant que la situation politique du Plat Pays ne sera pas stabilisée. « Ne soyez pas surpris par cette pilosité. Nous avons décidé de ne plus nous raser tant que nous n’aurons pas de gouvernement en Belgique », a-t-il lancé, le 11 janvier dernier, sur RTL-TVI. « Si tous les gens se disent comme nous qu’il est grand temps que nous ayons un gouvernement et qu’il faut faire un petit effort chacun de son côté. Faites comme nous, et nous saurons que nous sommes tous solidaires d’une Belgique unie et qui s’en sort. Une Belgique au poil », ironise-t-il.

Si, au Parti communiste français, Georges Marchais s’est fait connaître par ses coups de gueule, Robert Hue, lui, semble avoir misé sur son collier de barbe grisonnante. L’homme est devenu, à travers le temps, une figure mythique du paysage politique français. Ce look atypique, qu’il aurait adopté lorsqu’il jouait dans le groupe de rock les Rapaces sous le nom de Willy Balton, au début des années 1960, a contribué à la médiatisation du parti après le décès de Georges Marchais. Hors de question, pour lui aussi, de se raser.

Fonck1 a écrit :

gemmill a écrit : ce traitement de l'information concernant les muzzs esrt gerbant ; pendant que l'on chipote sur la barbe mal taillée d'un employé de mairie , d'autres barbus , djihadistes ceux la , manifestent en plein paris a grand coups d'appels a la guerre sainte et au cri de "mort a israel". ; et bien sur , black-out sur cette derniére info

tisiphoné a écrit :
mais vous êtes devenus fous?
même le maire fait marche arrière

tisiphoné a écrit : depuis quand t'es défenseur d’Israël toi ?

Jarod1 a écrit : C'est un agent public.

tisiphoné a écrit : depuis quand le port de la barbe est interdit dans l'administration?

Jarod1 a écrit : Ouais, ben continuez à faire les aveugles et préparer vos mouchoirs et vos airs effarés et indignés quand il y aura Marine à plus de 20 % au premier tour.

C'est un signe ostentatoire évident, libre à lui de l'arborer, mais à Kandahar, je répète.

Patrick_NL a écrit : L'evidence n'existe que dans la tete des UMP proches de Lepen. Le fait de porter la barbe ne fait pas d'un individu un fondamentaliste.