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Les critiques s'accumulent sur Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État ou son entourage n'auraient-il respectés le secret de l'instruction dans l'enquête sur l'affaire Karachi ? C'est en tout cas ce qu'avancent les deux principaux syndicats de magistrats.

Selon eux, l'Elysée aurait eu accès au dossier. Pour preuve, ce démenti envoyé par le palais de l’Élysée jeudi, dans lequel le chef de l'Etat nie avoir un lien avec le financement de la campagne électorale d'Edouard Balladur en 1995, tout en affirmant que son nom n'apparaissait «dans aucun des éléments du dossier».
Une dernière phrase qui a aussitôt retenu l'attention de l'Union syndicale des magistrats (USM - majoritaire). «Les services de la présidence de la République font clairement référence au contenu des pièces d'une procédure judiciaire, montrant qu'ils ont pu en avoir connaissance, dans l'irrespect apparent du secret de l'instruction», dénonce le syndicat.
«C'est même assez incroyable que l'Elysée reconnaisse aussi benoîtement qu'il a eu accès à des pièces», a ajouté le président de l'USM, Christophe Regnard.

Le démenti de l’Élysée envoyé jeudi





Même indignation chez le secrétaire général du Syndicat de la magistrature, Matthieu Bonduelle. «Il y a manifestement des incursions scandaleuses de l'exécutif, en particulier de l'Elysée, dans le cours de la justice. L'Elysée n'a rien à faire dans la justice et ce communiqué entretient un mélange des genres troublants, malsains».

En vertu du principe de séparation des pouvoirs, l'exécutif ne peut en effet avoir accès aux pièces d'un dossier d'instruction. L'article 11 du code de procédure pénale stipule bien que le procureur de la République est le seul magistrat habilité à révéler des éléments du dossier.

Autre fait troublant, révélé cette fois par l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice. Brice Hortefeux, (NDRL: ami proche de Sarkozy) aurait été en contact avec l'un des deux mis en examen, Thierry Gaubert, lors de sa garde à vue. Une situation absolument «inadmissible et scandaleuse», a dénoncé l'avocat, invité sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus jeudi soir. «Cela démontre les méthodes qui sont utilisées par l'Elysée dans ce dossier», a-t-il lancé.

Des écoutes téléphoniques révèlent qu'il aurait évoqué la prolixité de son ex-épouse, selon Le Monde.

C'est une révélation embarassante pour Brice Hortefeux. L'ancien ministre de l'Intérieur a appelé Thierry Gaubert pour le prévenir que son ex-épouse, la princesse Hélène de Yougoslavie , entendue le 8 septembre à la demande du juge Renaud Van Ruymbeke, "balançait" trop, selon des interceptions téléphoniques révélées vendredi par le journal Le Monde et confirmées par Brice Hortefeux à Europe 1.

"Ce que j'ai dit à Thierry Gaubert circulait déjà dans la presse. Je n'ai fait que lui rapporter des rumeurs de presse", a insisté Brice Hortefeux sur Europe 1. "J'avais la tonalité mais pas le détail", a précisé l'ancien ministre en soulignant que sa source n'était aucunement policière et qu'il n'avait pas eu accès au PV d'audition.
"Elle balance beaucoup"

Le site du quotidien Le Monde a publié vendredi matin le contenu de cet échange téléphonique dont voici la retranscription.

"Elle balance beaucoup apparemment Hélène", avance Brice Hortefeux dans ces enregistrements. "Qu'est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu'elle me dit qu'elle dit rien", répond Thierry Gaubert. "Ça m'embête de te le dire par téléphone […] Il y a beaucoup de choses hein", assure l'ex-ministre de l'intérieur. Je te raconterai, poursuit-il, mais ils ont énormément de choses […]. T'as eu Bazire, parce que visiblement il est lui dedans dans cette histoire ."

Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen mercredi par le juge Renaud Van Ruymbeke. Il a reconnu avoir ouvert des comptes bancaires destinés à accueillir des fonds non déclarés provenant de Ziad Takieddine.

Barbapoutre a écrit : Je me demande comment un journal peut savoir ce qui se dit au téléphone?
Je crois qu'il n'y a plus que les bonnes vieilles méthodes qui marchent pour conserver un secret.

doublon a écrit : En ce moment, dans les informations, l'essentiel de l'info est constitué de scandales politiques : affaire Karachi (suspicion contre l'Elysée, discussion douteuse, financement occultes, etc...), affaire des EFP (le parquet demandant la relaxe de Chirac), Bourgi et l'histoire des mallettes diplomatiques (implication de Chirac, de Villepin supposé, doute sur la prolongation de pratique jusqu'à aujourd'hui...).

En bref, la seule chose que je retiens de tout ça, c'est que la République, tant par le passé qu'aujourd'hui ne fonctionne pas comme il faut, car les procureurs qui demandent la relaxe de Chichi, l'implication de l'exécutif par un communiqué en ayant eu suppose-t-on accès au dossier, etc... Depuis quelques jours, je vois une confusion des pouvoirs entre exécutif et judiciaire, de part les propos que les actes.

Question : on est encore en République ? :roll:

Jarod1 a écrit : Une République oui, mais imparfaite.

Jarod1 a écrit : Et tu crois que ça date d'aujourd'hui ????? (c'est pas pour ça que c'est bien)

doublon a écrit : Non bien sûr, mais je rappelle une promesse : République Irréprochable. Avoir fait une promesse pareil que beaucoup de français au départ espéraient, pour finalement découvrir que leur président (et/ou proches) pourrait avoir participer antérieurement à des affaires louches pour aujourd'hui dire "Faut nettoyer ça", ça fait hypocrite, et pire encore, si le président pourrait être impliqué dans des affaire actuelles (en influençant leur déroulement dans une enquête ou une décision de justice), cela veut dire qu'à aucun instant il n'était franc...

Conclusion, toutes ces affaires démontrent que le pouvoir politique n'a peur de rien pour accéder aux plus hautes fonctions possibles, par le biais de financements douteux probables et impliquant la mort tragique de citoyens comme "dégâts collatéraux" de leur accession à la tête de postes politiques majeurs. Démonstration du manque total de conscience, de moral ! On ne peut pas continuer comme ça ! Et que ça date d'aujourd'hui ou d'hier, je m'en fous ! Ça ne justifie en rien ce qui s'est produit ! La connerie des uns ne justifie pas celle des autres !

Jarod1 a écrit : Calomnies pures et simples.