Dan a écrit : Navré si je risque de vous décevoir, mais j'ai essayé tant bien que mal de retrouver cette étude, mais hélas mes recherches n'ont pas été concluantes. Ou alors peut-être que je disais des conneries en pensant avoir lu (ou entendu, je ne me souviens plus du contexte) cela et qu'il n'y a pas vraiment de différences entre le système hédonique des hommes et celui des femmes.
Mouarf, tant pis. Je suspends tout jugement pour l'instant.
Vous pourriez développer siouplait ?
Oula. Alors sur le plan psychologique, j'suis pas assez qualifié pour ça. Désolé.
Par contre, sociologiquement, il y a pleins d'explications dépendantes de la situation.
Une société tribale par exemple va justifier les mariages de raison et la naissance d'enfants pour liés politiquement et militairement deux tribus. Des anthropologues affirment aussi que ces mariages avec un partenaire exogène avait aussi un but d'éviter les mariages incestueux, la tribu étant structuré autour de la famille classiquement et l'inceste étant un interdit universel.
Dans les sociétés féodales et plus largement traditionnelles, les mariages étaient majoritairement fait par raison, mais pour des intérêts différents en fonction de la situation :
- économiques : union entre deux familles pour accroître la fortune ;
- politiques : l'union de familles nobles pour sceller un pacte d'alliance ou se placer pour s'approcher des faveurs du prince (voire même prendre la place du prince) ;
- sociaux comme le respect de principes moraux affirmant la nécessité morale de se marier d'abord, de se reproduire ensuite, assurer la survie de la famille et de son nom, etc. ;
Dans les sociétés contemporaines, on a connu plusieurs étapes, l'une héritière et proche des pratiques féodales qui s'est progressivement orientée vers une libération des moeurs et des pratiques. Les intérêts économiques et sociaux ont longtemps été encore appliqués, mais sont aujourd'hui devenus assez marginaux (seuls la grande bourgeoise pratique encore les mariages fondés sur des intérêts économiques ou les familles traditionnelles pour des impératifs sociaux). Le mariage à but politique en revanche s'est écroulé avec l'avènement progressif de la démocratie qui substitua le pouvoir héréditaire par une compétition organisée du pouvoir. Enfin les principes moraux ont beaucoup évolué.
Entre autre, aujourd'hui, la norme consiste à se marier et avoir des enfants par amour, qui avant était un truc plutôt accessoire ou naissant a posteriori. Mais ça ne s'est pas fait évidemment en un jour : l'évolution des moeurs ici a pris des décennies et a été alimentée par les arts, une philosophie souhaitant abolir les traditions entravant le progrès et le bonheur de chacun (philosophie humaniste/Lumières), etc.
On y a ajouté aussi des symboles, des rituels de séduction, parfois de reproduction. Par exemple, sous l'Ancien Régime, le rituel du coucher consistait à amener les jeunes époux jusqu'à leur chambre commune pour que, le soir même du mariage, ils consomment et aient des enfants dans un délai rapide après l'union. C'était une façon de s'assurer que le mariage serait consommé et qu'une descendance serait donnée. C'était un rituel de reproduction assez important.
Côté rituel de séduction et amoureux, l'exemple le plus parlant actuellement sont les diverses fêtes : Saint Valentin, anniversaire de la relation amoureuse, de mariage, etc. et dans nos contrées, souvent cette démarche rituelle respecte une certaine logique : un repas en couple, l'échange de cadeaux souvent puis on connaît tous la suite...
Bref, l'amour comme la reproduction sont sujet à des coutumes qui permettent globalement de solidifier, officialiser voire sacraliser la relation et la préserver dans la durée et contre les menaces extérieures, surtout quand des enfants apparaissent. Lister tous les symboles et rituels serait trop long, mais on peut mentionner l'usage de certaines couleurs, certains cadeaux appropriés et symboliquement précis, etc.
Et ce n'est pas pour rien : assurer la solidité du couple pour créer un cadre solide pour l'éducation des enfants demeure un enjeux d'organisation sociale. Par exemple la monogamie doublée de la fidélité au partenaire a une utilité sociale précise : assurer la paix sociale. C'est particulièrement bien adapté aux sociétés où subsiste une compétition sexuelle (surtout entre hommes) pour les faveurs d'un ou une partenaire, permet de créer des couples plutôt homogènes (même tranche d'âge, situation socio-économique proche, etc.) et donc plus disposer à être solides sur la durée. Un modèle polygame présente le gros désavantage que des hommes peuvent s'accaparer plusieurs femmes et donc laisser de côté les hommes les moins bien lotis et créer de la violence (viols, meurtres, enlèvements de femmes ou d'enfants, etc.) et créer dans le même temps une sorte de possession quasiment matérielle de la femme qui n'a aucune liberté. La monogamie est d'ailleurs le modèle le plus courant, avec l'exception notable du monde arabe, indien et en partie africain, avec cependant un constat d'un net recul de la polygamie dans ces régions.
On retrouve aussi dans coutumes des motivations sexuelles. Elles ont pour but de jouer évidemment sur le désir, élément largement admis aujourd'hui comme fondamental dans la vie du couple contemporain. La satisfaction sexuelle, devenue depuis quelques décennies un enjeu amoureux, fait l'objet d'une codification de plus en plus complexe et variée pour créer du désir. Là encore, c'est toujours les mêmes méthodes employées, respectant un ordre précis à suivre pour obtenir un résultat attendu.
Bref, socialement, on organise très sérieusement les relations amoureuses et le cadre familial. On le motive moralement, on créé des coutumes pour protéger et entretenir la relation, on s'efforce par pleins de moyens de créer de l'ordre dans ce domaine, d'organiser même l'obtention du plaisir et entretenir le désir. C'est un sujet très vaste et il y a beaucoup de lectures disponibles.