La prison,un état des lieux trés critique.
Posté : 23 février 2012 09:40
La prison vit une révolution inquiétante qui, basée sur la «dangerosité» supposée des détenus, l’amène à les traiter non plus en fonction de ce qu’ils ont fait, mais de ce qu’ils pourraient faire, met en garde le contrôleur des prisons Jean-Marie Delarue.
«Est-on capable de savoir qu’un individu va commettre un crime demain? Je ne crois pas. On aura beau perfectionner les instruments, on n’y arrivera pas», déclare le contrôleur des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue.
C’est pourtant avec ce genre de postulat que les prisons sont en train de «changer de nature» et que «l’on joue aux dés l’avenir des gens», déplore-t-il.
«Jusqu’en 1945, la prison n’avait d’autre objet que de punir, avec une peine proportionnée à la gravité de l’infraction commise», explique-t-il.
Après guerre, «un nouveau but a été assigné à la prison: la réinsertion».
«Et si la réinsertion devient moins importante, on peut massifier la détention», construire des prisons de 600 places et non plus d’une centaine, et les installer loin des centres urbains, regrette le contrôleur.
«On est en train de courir dans une direction les yeux fermés!», s’indigne Jean-Marie Delarue, qui souligne «les statistiques extrêmement faibles et les échelles de mesure contestables».
Non seulement le résultat de cette nouvelle orientation de la prison est «loin d’être garanti», mais on risque en plus de «lui enlever ce qu’elle avait de bien» dans sa mission de réinsertion.
«Tout cela est complètement illusoire», tempête le contrôleur.
«Je préfère qu’on en reste à mon bon vieux postulat: si on traite bien quelqu’un en détention, il a plus de chances de s’amender que si on le traite mal», dit-il. «Quand on traite les gens comme des bêtes fauves, ils se comportent en bêtes fauves. C’est un déterminisme un peu plat, je n’en disconviens pas, mais qui vaut beaucoup mieux à mon avis que des échelles de mesure de la dangerosité».
Source:DNA.
«Est-on capable de savoir qu’un individu va commettre un crime demain? Je ne crois pas. On aura beau perfectionner les instruments, on n’y arrivera pas», déclare le contrôleur des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue.
C’est pourtant avec ce genre de postulat que les prisons sont en train de «changer de nature» et que «l’on joue aux dés l’avenir des gens», déplore-t-il.
«Jusqu’en 1945, la prison n’avait d’autre objet que de punir, avec une peine proportionnée à la gravité de l’infraction commise», explique-t-il.
Après guerre, «un nouveau but a été assigné à la prison: la réinsertion».
«Et si la réinsertion devient moins importante, on peut massifier la détention», construire des prisons de 600 places et non plus d’une centaine, et les installer loin des centres urbains, regrette le contrôleur.
«On est en train de courir dans une direction les yeux fermés!», s’indigne Jean-Marie Delarue, qui souligne «les statistiques extrêmement faibles et les échelles de mesure contestables».
Non seulement le résultat de cette nouvelle orientation de la prison est «loin d’être garanti», mais on risque en plus de «lui enlever ce qu’elle avait de bien» dans sa mission de réinsertion.
«Tout cela est complètement illusoire», tempête le contrôleur.
«Je préfère qu’on en reste à mon bon vieux postulat: si on traite bien quelqu’un en détention, il a plus de chances de s’amender que si on le traite mal», dit-il. «Quand on traite les gens comme des bêtes fauves, ils se comportent en bêtes fauves. C’est un déterminisme un peu plat, je n’en disconviens pas, mais qui vaut beaucoup mieux à mon avis que des échelles de mesure de la dangerosité».
Source:DNA.