Valls relativise la hausse de la délinquance en novembre
Posté : 18 décembre 2012 08:23
Alors que Le Figaro cite une hausse générale de la délinquance de 5,6% en novembre, parlant même d'"explosion des crimes et délits", le ministre de l'Intérieur plaide pour une évaluation sur la durée et joue la carte pédagogique sur la réforme de l'outil statistique.
Le Figaro parle mardi d'une "explosion des crimes et délits" en novembre tandis que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, interrogé par le journal conservateur, insiste sur une réforme du mode d'évaluation de la délinquance. Cette question avait suscité un violent différend gauche-droite mi-novembre.
Hausse générale de la délinquance en novembre
"Le bilan statistique de novembre n'est guère réjouissant", assure Le Figaro, citant "les tableaux de bord mensuels de la police et de la gendarmerie", qui ne sont plus publiés par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). "La délinquance générale a augmenté de 5,6%, avec près de 15 000 victimes de plus en un mois (295 000 faits constatés contre 280 000 en novembre 2011), selon le Figaro qui parle d'une "dégradation tous azimuts".
Toujours selon l'analyse du journal, "les atteintes volontaires à l'intégrité physique, principalement des coups et blessures volontaires, ont augmenté de 5% (40 500 faits enregistrés) pour la même période, les atteintes aux biens,essentiellement des vols, de 6,8% (191 600 faits) et les infractions économiques et financières de 13,2%(27 000 faits).
Manuel Valls conteste les statistiques à court terme
Dans une interview au Figaro, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls insiste pour sa part sur la nécessité d'évaluer le phénomène sur la durée et sur la réforme de l'outil statistique, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2013. "Cela fait dix ans que l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales répète que les courbes de la criminalité ne peuvent se calculer avec pertinence que sur des durées suffisamment longues, et donc qu'une hausse subite n'existe pas scientifiquement", déclare le ministre.
"Dès mon arrivée, j'ai cessé la pratique qui consistait à fixer aux chefs de service l'évolution chiffrée qu'ils devaient atteindre en fin d'année", souligne-t-il. "Tout le monde sait que cela conduisait à des distorsions statistiques".
En matière d'estimation de la délinquance, M. Valls veut "rétablir un thermomètre qui fonctionne et qui donne le vrai état de la température, sans qu'on l'ait préalablement passé au congélateur". "C'est pourquoi, notamment, je généralise la préplainte en ligne", ajoute-t-il.