Mario Monti, ou la dégénérescence de la démocratie
Posté : 28 décembre 2012 22:10
Cela en dit sans doute long sur le rapport des commissaires européens à la démocratie : Mario Monti, ancien commissaire, président du conseil démissionnaire d’une équipe technique arrivée au pouvoir sans élection, est candidat à sa succession, mais sans vouloir se présenter aux élections !
Après la démocratie
Todd avait bien vu l’évolution d’une partie des élites, qui se détachent de plus en plus de la démocratie et du peuple, se lamentant sur ses humeurs et refusant de plus en plus son jugement (surtout dès qu’il remet en cause la façon dont elles veulent construire l’Europe). Déjà, Mario Monti avait accédé au pouvoir dans des conditions guère satisfaisantes d’un point de vue démocratique même s’il avait le soutien d’une majorité du Parlement, y compris de celle qui était en charge des affaires auparavant.
Au même moment, le Premier Ministre grec, après avoir commis le crime de lèse-majesté ultime dans cette Europe post-démocratique, à savoir vouloir demander à ses concitoyens d’approuver les plans européens, était remplacé par un autre technocrate. Mais, à Athènes, la démocratie a repris ses droits. Après une première élection qui a produit un Parlement trop fragmenté, la seconde élection, en juin, a produit un résultat clair, dégageant une majorité légitime et incontestable.
En Italie, il est plus que temps que le gouvernement technique de Mario Monti passe le relais à un gouvernement issu d’une élection. Mais Mario Monti semble toujours hésiter sur une participation formelle à l’élection à venir. Après tout, il est déjà un confortable sénateur à vie. Et puis, la démocratie, c’est compliqué : il faut convaincre les électeurs, en rassembler une majorité, et pire, accepter l’avis de cette majorité, même s’il est contraire à ce que l’on pense…
Gagner une élection sans y participer
C’est ainsi que l’ancien commissaire européen souhaite rester au pouvoir. Une coalition centriste semblait partante pour faire de lui son chef de fil, mais finalement, le président du Conseil démissionnaire ne semble guère goûter les joutes électorales. C’est ainsi qu’il a rénoncé à se présenter, malgré le retour de Silvio Berlusconi, mais se déclare quand même disponible pour être le chef d’une majorité dont il est clair qu’il l’imagine rassemblant le centre gauche et le centre.
Une telle démarche est extrêmement choquante et une grande partie de la presse transalpine a accueilli fraichement les propos de Mario Monti. Il est tout de même paradoxal d’aspirer à garder le pouvoir après des élections sans s’y être présenté. En outre, si le Parti Démocrate arrive nettement en tête, on ne voit pas ce qui pourrait pousser son chef, investi par des primaires citoyennes qui plus est, à laisser la présidence du conseil à celui qui aurait fait l’impasse sur l’élection.
Tout ceci démontre une fois de plus le rapport très malsain qu’entretient une partie des élites européennes avec la démocratie. Aucun homme politique digne de ce nom n’oserait proposer une telle chose. Il faut bien que ce soit un ancien commissaire européen pour proposer un gagner une élection sans y participer ! Mais, dans un sens, cela a le mérite de montrer les raisonnements monstrueux de ces technocrates irresponsables et apatrides, qui méprisent tant le peuple.
Il faut espérer que Mario Monti ne parviendra pas à ses fins. Il serait proprement scandaleux qu’il reste au pouvoir après les prochaines élections.S’il souhaite exercer le pouvoir, il doit présenter un projet aux électeurs, s’appuyer sur un parti et se faire élire. C’est la règle élémentaire de la démocratie.
Après la démocratie
Todd avait bien vu l’évolution d’une partie des élites, qui se détachent de plus en plus de la démocratie et du peuple, se lamentant sur ses humeurs et refusant de plus en plus son jugement (surtout dès qu’il remet en cause la façon dont elles veulent construire l’Europe). Déjà, Mario Monti avait accédé au pouvoir dans des conditions guère satisfaisantes d’un point de vue démocratique même s’il avait le soutien d’une majorité du Parlement, y compris de celle qui était en charge des affaires auparavant.
Au même moment, le Premier Ministre grec, après avoir commis le crime de lèse-majesté ultime dans cette Europe post-démocratique, à savoir vouloir demander à ses concitoyens d’approuver les plans européens, était remplacé par un autre technocrate. Mais, à Athènes, la démocratie a repris ses droits. Après une première élection qui a produit un Parlement trop fragmenté, la seconde élection, en juin, a produit un résultat clair, dégageant une majorité légitime et incontestable.
En Italie, il est plus que temps que le gouvernement technique de Mario Monti passe le relais à un gouvernement issu d’une élection. Mais Mario Monti semble toujours hésiter sur une participation formelle à l’élection à venir. Après tout, il est déjà un confortable sénateur à vie. Et puis, la démocratie, c’est compliqué : il faut convaincre les électeurs, en rassembler une majorité, et pire, accepter l’avis de cette majorité, même s’il est contraire à ce que l’on pense…
Gagner une élection sans y participer
C’est ainsi que l’ancien commissaire européen souhaite rester au pouvoir. Une coalition centriste semblait partante pour faire de lui son chef de fil, mais finalement, le président du Conseil démissionnaire ne semble guère goûter les joutes électorales. C’est ainsi qu’il a rénoncé à se présenter, malgré le retour de Silvio Berlusconi, mais se déclare quand même disponible pour être le chef d’une majorité dont il est clair qu’il l’imagine rassemblant le centre gauche et le centre.
Une telle démarche est extrêmement choquante et une grande partie de la presse transalpine a accueilli fraichement les propos de Mario Monti. Il est tout de même paradoxal d’aspirer à garder le pouvoir après des élections sans s’y être présenté. En outre, si le Parti Démocrate arrive nettement en tête, on ne voit pas ce qui pourrait pousser son chef, investi par des primaires citoyennes qui plus est, à laisser la présidence du conseil à celui qui aurait fait l’impasse sur l’élection.
Tout ceci démontre une fois de plus le rapport très malsain qu’entretient une partie des élites européennes avec la démocratie. Aucun homme politique digne de ce nom n’oserait proposer une telle chose. Il faut bien que ce soit un ancien commissaire européen pour proposer un gagner une élection sans y participer ! Mais, dans un sens, cela a le mérite de montrer les raisonnements monstrueux de ces technocrates irresponsables et apatrides, qui méprisent tant le peuple.
Il faut espérer que Mario Monti ne parviendra pas à ses fins. Il serait proprement scandaleux qu’il reste au pouvoir après les prochaines élections.S’il souhaite exercer le pouvoir, il doit présenter un projet aux électeurs, s’appuyer sur un parti et se faire élire. C’est la règle élémentaire de la démocratie.