le travail manuel est dénigré en France ^^ ???
Posté : 11 janvier 2013 12:12
Faute de candidatures, la Charcuterie bordelaise obligée de recruter en Pologne ?
La Charcuterie bordelaise cherche depuis septembre à recruter 40 bouchers à Villenave-d'Ornon. La seule réponse reçue, dit le patron, vient d'une agence d'intérim... polonaise
Les chiffres du chômage explosent. Il n'empêche, à la Charcuterie bordelaise, à Villenave-d'Ornon, on en viendrait à désespérer. L'entreprise a le vent en poupe, elle emploie aujourd'hui 60 salariés et, à contre-courant de la crise, entend recruter 40 personnes (bouchers-charcutiers) dans les deux ans. Les conditions, sans être mirifiques, sont tout à fait honorables : 1 600 euros net pour 35 heures, plus perspectives d'évolution. Détail qui, au fond, n'en est pas un : pas besoin de qualification ni d'expérience en boucherie-charcuterie, l'entreprise assure la formation de ses salariés.
Candidats polonais
« L'annonce a été déposée au mois de septembre et nous n'avons rien reçu », se désole Arnaud Chedhomme, patron de la Charcuterie bordelaise. Rien ou presque : « Fin décembre, une agence d'intérim polonaise m'a contacté. Elle m'a proposé de pourvoir les postes. Les candidats ne parlaient pas français mais ils auraient été encadrés par un chef d'équipe bilingue. Ils me proposaient des tarifs défiant toute concurrence : un différentiel de 500 euros par salaire. »
Mais voilà, notre homme assure qu'il préfère « faire travailler des gens d'ici. Car ce sont eux nos clients. Et puis on s'inscrit dans le temps, notre démarche est qualitative. » Le chef d'entreprise se dit bien embarrassé car s'il ne trouve pas preneurs pour ces quarante emplois, il devra finalement se rabattre sur la proposition polonaise. « Jeunes, moins jeunes, je prends tout le monde ! »
Une situation qui lui inspire cette réflexion : « On a dénigré le travail manuel. C'est la contrepartie de 90 % d'une génération qui doit obtenir son baccalauréat. Résultat, on fabrique autant de chômeurs que de bacheliers. Or, ce sont des métiers nobles dont on peut bien vivre. Nous, patrons, avons notre part de responsabilité, car nous n'avons pas su rendre nos métiers attractifs, mais quand même… »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, son bureau croule tout de même sous les CV : « Marketing, événementiel, communication, ils abondent ! Au fond, il faudrait créer un master boucherie, cela marcherait mieux, ça nous permettrait de recruter. »
« Notre métier a changé »
La situation de la Charcuterie bordelaise est pour le moins paradoxale. Elle pourrait voir sa croissance exponentielle buter sur un problème de recrutement. « C'est ennuyeux car nous avons des perspectives engageantes avec de nouveaux marchés qui s'ouvrent. Il faut bien voir une chose, c'est que notre métier a changé. Ce ne sont plus les bouchers des Capus qui transportaient des carcasses sur le dos. Nous avons aménagé des espaces de travail ergonomiques, l'air froid n'est plus pulsé, il n'y a quasiment plus aucune manutention. Deux fois par semaine, un ostéopathe passe pour soigner les bobos des uns et des autres. Je ne dis pas que c'est le paradis, mais ce sont des conditions de travail plutôt agréables. La porte est ouverte à tous ceux qui sont prêts à apprendre le métier. Pour l'heure, on cherche, mais on ne trouve pas », déplore Arnaud Chedhomme.
La Charcuterie bordelaise cherche depuis septembre à recruter 40 bouchers à Villenave-d'Ornon. La seule réponse reçue, dit le patron, vient d'une agence d'intérim... polonaise
Les chiffres du chômage explosent. Il n'empêche, à la Charcuterie bordelaise, à Villenave-d'Ornon, on en viendrait à désespérer. L'entreprise a le vent en poupe, elle emploie aujourd'hui 60 salariés et, à contre-courant de la crise, entend recruter 40 personnes (bouchers-charcutiers) dans les deux ans. Les conditions, sans être mirifiques, sont tout à fait honorables : 1 600 euros net pour 35 heures, plus perspectives d'évolution. Détail qui, au fond, n'en est pas un : pas besoin de qualification ni d'expérience en boucherie-charcuterie, l'entreprise assure la formation de ses salariés.
Candidats polonais
« L'annonce a été déposée au mois de septembre et nous n'avons rien reçu », se désole Arnaud Chedhomme, patron de la Charcuterie bordelaise. Rien ou presque : « Fin décembre, une agence d'intérim polonaise m'a contacté. Elle m'a proposé de pourvoir les postes. Les candidats ne parlaient pas français mais ils auraient été encadrés par un chef d'équipe bilingue. Ils me proposaient des tarifs défiant toute concurrence : un différentiel de 500 euros par salaire. »
Mais voilà, notre homme assure qu'il préfère « faire travailler des gens d'ici. Car ce sont eux nos clients. Et puis on s'inscrit dans le temps, notre démarche est qualitative. » Le chef d'entreprise se dit bien embarrassé car s'il ne trouve pas preneurs pour ces quarante emplois, il devra finalement se rabattre sur la proposition polonaise. « Jeunes, moins jeunes, je prends tout le monde ! »
Une situation qui lui inspire cette réflexion : « On a dénigré le travail manuel. C'est la contrepartie de 90 % d'une génération qui doit obtenir son baccalauréat. Résultat, on fabrique autant de chômeurs que de bacheliers. Or, ce sont des métiers nobles dont on peut bien vivre. Nous, patrons, avons notre part de responsabilité, car nous n'avons pas su rendre nos métiers attractifs, mais quand même… »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, son bureau croule tout de même sous les CV : « Marketing, événementiel, communication, ils abondent ! Au fond, il faudrait créer un master boucherie, cela marcherait mieux, ça nous permettrait de recruter. »
« Notre métier a changé »
La situation de la Charcuterie bordelaise est pour le moins paradoxale. Elle pourrait voir sa croissance exponentielle buter sur un problème de recrutement. « C'est ennuyeux car nous avons des perspectives engageantes avec de nouveaux marchés qui s'ouvrent. Il faut bien voir une chose, c'est que notre métier a changé. Ce ne sont plus les bouchers des Capus qui transportaient des carcasses sur le dos. Nous avons aménagé des espaces de travail ergonomiques, l'air froid n'est plus pulsé, il n'y a quasiment plus aucune manutention. Deux fois par semaine, un ostéopathe passe pour soigner les bobos des uns et des autres. Je ne dis pas que c'est le paradis, mais ce sont des conditions de travail plutôt agréables. La porte est ouverte à tous ceux qui sont prêts à apprendre le métier. Pour l'heure, on cherche, mais on ne trouve pas », déplore Arnaud Chedhomme.