échec du raid de la DGSE pour récupérer Denis Allex
Posté : 12 janvier 2013 14:38
Les circonstances de l'opération sont encore floues mais le bilan est lourd. Un commando du service Action de la DGSE a mené en vain un raid dans la nuit de vendredi à samedi en Somalie pour libérer un de ses membres, Denis Allex, retenu par les islamistes depuis trois ans.
Selon Paris, un soldat français a été tué, un autre est «porté disparu» et «tout donne à penser que Denis Allex a été abattu» au cours de l'opération. Les islamistes somaliens shebab, qui comptent 17 morts dans leurs rangs à l'issue de l'opération, affirment de leur côté avoir capturé un soldat, et soutiennent au contraire que l'otage est toujours vivant.
«Tout laisse à penser que Denis Allex a été abattu». Denis Allex, détenu depuis trois ans dans des conditions «inhumaines», ayant récemment été repéré par les informateurs de la DGSE, et toutes les voies de négociation ayant échoué, «il était impératif de lancer une opération» pour le libérer, a expliqué dans la matinée de samedi Jean-Yves Le Drian. Au cours d'une conférence de presse, il a affirmé que ce raid était totalement déconnecté de l'engagement français au Mali. «La nuit dernière, le commando de la DGSE, transporté sur place dans la plus grande discrétion, est arrivé sur le lieu de détention» et a «fait face immédiatement a une très forte résistance», a expliqué le ministre. «Des combats d'une grande violence se sont déroulés au cours desquels tout donne à penser que malheureusement Denis Allex a été abattu par ses geôliers» a-t-il expliqué.
Démenti des islamistes. Un peu plus tôt, les shebab islamistes avaient pourtant affirmé que l'otage français était toujours vivant mais qu'ils le jugeraient «dans les deux jours». «Allex est toujours en sécurité, loin du lieu de la bataille», ont-il écrit dans un communiqué, avant de menacer la France de «conséquences amères». «Les Français n'ont pas obtenu ce qu'ils cherchaient», car l'otage «n'était pas dans la zone» qu'ils ont attaquée, a également affirmé au téléphone Abdulaziz Abu Musab, porte-parole militaire des islamistes shebab.
17 terroristes et un militaire français tués. «Un soldat français a été tué pendant l'échange de coups de feu et son corps a été laissé par ses camarades», après deux tentatives infructueuses de ces derniers pour le récupérer, a également affirmé Abdulaziz Abu Musab. Selon lui, des combattants shebab présents dans un camp d'entraînement voisin de Bulomarer auraient afflué pour prêter main forte à leurs camarades après avoir entendu arriver les hélicoptères français. Jean-Yves Le Drian a confirmé qu'un soldat français avait été tué dans l'opération, ajoutant que 17 terroristes y ont également laissé la vie.
Un soldat français capturé ? Les Français ont «abandonné» le combat, «laissant derrière eux de l'équipement militaire et même un de leurs camarades», ont également fait savoir les shebab, ajoutant que «le soldat français blessé était maintenant sous la garde des Moudjahidine». Une nouvelle capture que n'a ni confirmée ni démentie Jean-Yves Le Drian, concédant qu'un second soldat, annoncé tué dans un premier temps, était finalement «porté disparu».
Les témoins ont vu des hélicos et des cadavres. Au moins un habitant de la localité de Bulomarer visée par l'attaque a indiqué samedi avoir vu le corps sans vie d'un homme blanc, à la suite de ce raid mené à partir de quatre hélicoptères de combat, selon des témoins. «Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé car l'attaque a eu lieu de nuit, mais ce matin nous avons vu plusieurs cadavres y compris celui d'un homme blanc. Trois civils ont également été tués dans l'échange de coups de feu», a rapporté au téléphone cet habitant, Idris Youssouf. «Il y a des appareils militaires qui survolent la ville ce (samedi) matin et de nombreux combattants shebab y patrouillent. Nous pouvons voir leurs véhicules armés qui circulent», a rapporté au téléphone Mohamed Shueyb, un autre habitant de cette localité située au sud de la capitale, Mogadiscio.
Les précédentes tentatives de libération d'otages
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