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Dépenser moins, et mieux

Posté : 12 février 2013 16:10
par sacamalix
«Pour arroser quelques parterres de fleurs, on irrigue tout un jardin». Avec cette petite phrase imagée, Didier Migaud, le Premier président de la Cour des comptes, résumait bien mardi les principales conclusions de son volumineux rapport public annuel sur la gestion des finances publiques.

Alors que l’objectif de réduction du déficit à 3% du PIB fin 2013 est plus que jamais compromis dans un contexte économique dégradé, la Cour a répété mardi que l’Etat français ne peut plus compter sur les seules hausses d’impôt pour redresser ses comptes (75% de l’effort demandé en 2013). Il doit d’urgence accélérer son effort de réduction structurelle de ses dépenses.

«Les dépenses publiques représentent 56% du PIB en 2011, le plus haut niveau jamais atteint en France et le 2e de l’OCDE. (…) ce choix ne trouve sa pleine justification que si notre pays s’assure que les dépenses atteignent les objectifs qui leur sont assignés - c’est l’efficacité- et le font au meilleur coût possible - c’est l’efficience», a souligné mardi Didier Migaud. Or c’est rarement le cas.

En trois tomes et plus de 1.500 pages, les chambres régionales et territoriales de la Cour des comptes ont balayé pas moins de 45 sujets qui sont autant d’illustrations des dysfonctionnements et des marges de progression de la gestion de nos finances publiques. Parmi les exemples les plus criants de gaspillage des deniers publics, «la destruction d’un stock frappé par la monnaie de Paris de 310 millions de pièces d’un euro et de 50 centimes en surnombre pour un cout net de 20,5 millions d’euros», ou encore de l’organisation d’un séminaire des managers opérationnels de la SNCF à Tanger en 2011 «pour un montant total de 2,7 millions d’euros, soit 1.430 euros par jour et par personnes ».

Mais d’autres réformes de fond ont aussi largement manqué leurs objectifs. C’est le cas par exemple de la création des médecins en 2004. Une réforme restée «purement administrative» et qui sans «apporter une meilleure coordination des soins» aurait vu son effort financier (600 millions d’euros par an) «paradoxalement» plus favorable aux spécialistes qu’aux généralistes «censés être la clé de voûte du dispositif».

Autres «ciblages défectueux»: le RSA «activité», qui ne serait sollicité que par un tiers des foyers éligibles faute de coordination avec la prime pour l'emploi ; ou encore le coûteux plan d'aide à la presse écrite (1,6 milliard d'euros par an entre 2009 et 2011) qui sans produire d'effet positif sur la situation des acteurs du secteur, a en outre davantage bénéficié aux magazines de programmes TV dont la situation est la moins fragile (10 centimes par numéro) qu'à la presse quotidienne régionale.

La Cour pointe aussi les 300 millions d’euros d’aides accordées chaque année depuis 2004 aux buralistes pour compenser la baisse de chiffre d’affaires liée à la hausse des tarifs de cigarettes. «Sauf dans des cas très minoritaires», la Cour observe que leur rémunération moyenne a progressé de 53,9% entre 2002 et 2011, passant de 29.070 euros à 44.725 euros et de 67,1% avec les aides, entraînant «des effets d’aubaine massifs.

Au niveau local, la cour souligne aussi les aberrations nées d’un manque de coordination ou de compétences: la construction en un lieu inapproprié de la gare TGV Lorraine sur la LGV Est qui a conduit les autorités à envisager la construction d’une autre gare à moins de 20 kilomètres reliée au réseau ferré régional pour un coût total de 156 millions d’euros. Ou encore la coexistence de deux stations d’épuration dans deux villes riveraines de Corbeil-Essonnes et Evry (Essonnes): une absence de concertation dont le surcoût est évalué à plus d’une dizaine de millions d’euros.

Face à cette gabegie, la Cour des comptes tire la conviction que l’on «peut faire mieux avec moins de dépenses». «Que le dispositif s’appelle la RGPP ou la MAP, il est indispensable de mieux évaluer l’ensemble des politiques publiques», pour cibler les publics et les territoires, a martelé le premier président en référence au programme de «Modernisation de l’action publique» lancé par Jean-Marc Ayrault. «Un euro de dépense publique doit être considéré par chacun comme une denrée précieuse (…) C’est à cette condition que l’effort programmé pourra être réalisé sans exiger de sacrifices importants ou arbitraires», a-t-il conclu.
il était temps de s'en rendre compte... :? :?

Re: Dépenser moins, et mieux

Posté : 12 février 2013 17:04
par mordred
Hier, à côté de chez moi, sur le pont qui domine la quatre voies, il y avait deux pékins de la DDE avec des cisailles pour couper trois bouts de bois sur un arbre.
Dans la commune, ils sont trois à balayer les trottoirs : un tire la poubelle; le deuxième tient la pelle et le troisième le balai. Je pense qu'il y en a deux de trop à recaser dans une économie performante ! (j'ai vu qu'à Paris, les gars étaient seuls, avec une petite charrette adaptée).

Re: Dépenser moins, et mieux

Posté : 12 février 2013 21:32
par oO-Maverick-Oo
C'est pas pour autant que le gouvernement va agir.
Ni lui, ni un autre.