Pas si fainéants, ces Français !
Posté : 02 mars 2013 17:13
Le regard de la presse étrangère sur l'Hexagone cette semaine : "Les Français sont très travailleurs", assure The Guardian. Hollande tacle Sarkozy, et ça amuse le journal El País. De qui vont s'inspirer les candidats à la mairie de Paris ? Pardi, de Boris Johnson !, nous dit la presse britannique.
Titan se trompe La légendaire fainéantise des Français est un clichési plaisant qu'Anglais et Américains ont bien du mal à s'en défaire, explique The Guardian qui prend avec une bonne dose d'humour la défense des travailleurs d'Amiens de Goodyear, attaqués par le patron de Titan International qui les a accusés notamment de ne travailler que trois heures par jours. L'idée que "les Français sont une bande de flemmards qui, quand ils ne sont pas en vacances, en grève ou fourrés chez le médecin pour réclamer des suppositoires afin de soigner des maladies imaginaires, passent leur temps à philosopher sur la vacuité de toute forme d'activité professionnelle dans le but de se ménager du temps pour vivre leur vie", relève du pur fantasme anglo-saxon, écrit Fiachra Gibbons.
"Les flâneurs de l'usine Goodyear d'Amiens ou les 'prétendus travailleurs' comme les a brocardés Morry Taylor, le patron de Titan, ne travaillent effectivement que trois heures par jour juste parce qu'ils sont à temps partiel, à cause des caprices du capitalisme mondial." Et le journaliste de décrire la réalité française, loin d'un pays de cocagne communiste avec des gens qui, de leurs 20 ans à leurs 30 ans, rebondissent d'un stage non rémunéré à l'autre. A son sens, le problème en France n'est pas la productivité puisque les salariés français comptent parmi les plus productifs au monde mais le management. Installé à Paris depuis six ans, il écrit : "J'ai personnellement été assez souvent victime de la stupidité démoralisante de ces 'tyranneaux' que l'on croise dans les étages direct oriaux en France (...) La plupart des chefs d'entreprises français sont imperméables à toute idée de motivation et d'autonomie de la main-d'œuvre. Le plus gros problème, en France, ce ne sont pas les salariés, mais la façon dont ils sont dirigés et organisés."
Hollande, l'optimiste "Le président français est un champion de la rhétorique, un casseur du verbe. Il ne dit presque jamais ce qu'il veut vraiment dire et, très souvent, il dit ce que personne ne veut entendre au beau milieu d'une phrase a priori innocente", écrit El País qui rapporte que le président français "a tué métaphoriquement" samedi dernier (le 22 février] Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture lorsque, interrogé sur son prédécesseur par un enfant – qui lui demandait : "Mais où est Sarkozy ?" – il a répondu : "Tu ne le reverras plus". La blague a révélé une réalité très sérieuse, écrit le quotidien espagnol : le projet politique de Hollande est d'être président pendant dix ans. Et c'est la raison pour laquelle, poursuit le journal, il n'a pas bronché – le même jour – lorsque des journalistes l'ont interrogé sur les recommandations de la Commission européenne et ses prévisions défavorables qui obligent la France à faire de nouvelles économies pour ramener son déficit budgétaire sous la barre des 3 % en 2014 (contre 3,7 % prévus pour 2013). "Hollande, irréductible optimiste, pense qu'il va pouvoir déjouer les pronostics, mais personne en France ne le voit comme un sauveur et personne ne le croit capable, comme il l'a promis il y a peu, d'inverser la courbe du chômage en 2013", rapporte le journal.
Dati/NKM et... Boris Johnson Le maire de Londres Boris Johnson est cité dans les portraits dressés par la presse anglaise des deux candidates de droite déclarées à la mairie de Paris. Après The Daily Telegraph et The Times qui expliquaient que la "working class héroïne" Rachida Dati souhaitait devenir la Boris Johnson de Paris, avec l'intention de redonner à la capitale française son prestige international, c'est au tour de la très "aristocratique" Nathalie Kosciusko-Morizet d'être comparée, dans The Guardian, au maire de Londres. Journaliste, membre du Parti conservateur, Boris Johnson, 49 ans, est maire de Londres depuis 2008. Ambitieux, dynamique, charismatique, excellent orateur, jamais bien loin des caméras de télévision, proche du peuple tout en étant nanti, il incarne le visage acceptable et populaire du conservatisme britannique : autant de points qui justifient, selon la presse anglaise, un parallèle avec les deux prétendantes de droite à la mairie de Paris.
Titan se trompe La légendaire fainéantise des Français est un clichési plaisant qu'Anglais et Américains ont bien du mal à s'en défaire, explique The Guardian qui prend avec une bonne dose d'humour la défense des travailleurs d'Amiens de Goodyear, attaqués par le patron de Titan International qui les a accusés notamment de ne travailler que trois heures par jours. L'idée que "les Français sont une bande de flemmards qui, quand ils ne sont pas en vacances, en grève ou fourrés chez le médecin pour réclamer des suppositoires afin de soigner des maladies imaginaires, passent leur temps à philosopher sur la vacuité de toute forme d'activité professionnelle dans le but de se ménager du temps pour vivre leur vie", relève du pur fantasme anglo-saxon, écrit Fiachra Gibbons.
"Les flâneurs de l'usine Goodyear d'Amiens ou les 'prétendus travailleurs' comme les a brocardés Morry Taylor, le patron de Titan, ne travaillent effectivement que trois heures par jour juste parce qu'ils sont à temps partiel, à cause des caprices du capitalisme mondial." Et le journaliste de décrire la réalité française, loin d'un pays de cocagne communiste avec des gens qui, de leurs 20 ans à leurs 30 ans, rebondissent d'un stage non rémunéré à l'autre. A son sens, le problème en France n'est pas la productivité puisque les salariés français comptent parmi les plus productifs au monde mais le management. Installé à Paris depuis six ans, il écrit : "J'ai personnellement été assez souvent victime de la stupidité démoralisante de ces 'tyranneaux' que l'on croise dans les étages direct oriaux en France (...) La plupart des chefs d'entreprises français sont imperméables à toute idée de motivation et d'autonomie de la main-d'œuvre. Le plus gros problème, en France, ce ne sont pas les salariés, mais la façon dont ils sont dirigés et organisés."
Hollande, l'optimiste "Le président français est un champion de la rhétorique, un casseur du verbe. Il ne dit presque jamais ce qu'il veut vraiment dire et, très souvent, il dit ce que personne ne veut entendre au beau milieu d'une phrase a priori innocente", écrit El País qui rapporte que le président français "a tué métaphoriquement" samedi dernier (le 22 février] Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture lorsque, interrogé sur son prédécesseur par un enfant – qui lui demandait : "Mais où est Sarkozy ?" – il a répondu : "Tu ne le reverras plus". La blague a révélé une réalité très sérieuse, écrit le quotidien espagnol : le projet politique de Hollande est d'être président pendant dix ans. Et c'est la raison pour laquelle, poursuit le journal, il n'a pas bronché – le même jour – lorsque des journalistes l'ont interrogé sur les recommandations de la Commission européenne et ses prévisions défavorables qui obligent la France à faire de nouvelles économies pour ramener son déficit budgétaire sous la barre des 3 % en 2014 (contre 3,7 % prévus pour 2013). "Hollande, irréductible optimiste, pense qu'il va pouvoir déjouer les pronostics, mais personne en France ne le voit comme un sauveur et personne ne le croit capable, comme il l'a promis il y a peu, d'inverser la courbe du chômage en 2013", rapporte le journal.
Dati/NKM et... Boris Johnson Le maire de Londres Boris Johnson est cité dans les portraits dressés par la presse anglaise des deux candidates de droite déclarées à la mairie de Paris. Après The Daily Telegraph et The Times qui expliquaient que la "working class héroïne" Rachida Dati souhaitait devenir la Boris Johnson de Paris, avec l'intention de redonner à la capitale française son prestige international, c'est au tour de la très "aristocratique" Nathalie Kosciusko-Morizet d'être comparée, dans The Guardian, au maire de Londres. Journaliste, membre du Parti conservateur, Boris Johnson, 49 ans, est maire de Londres depuis 2008. Ambitieux, dynamique, charismatique, excellent orateur, jamais bien loin des caméras de télévision, proche du peuple tout en étant nanti, il incarne le visage acceptable et populaire du conservatisme britannique : autant de points qui justifient, selon la presse anglaise, un parallèle avec les deux prétendantes de droite à la mairie de Paris.