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Resté sans réaction devant les bourdes de Lurel et les ambitions de Valls, où est donc passé le Premier ministre ce week-end, s'interroge Anna Cabana.

BFM TV : Vous voulez nous parler de la communication gouvernementale. Il a beau faire, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ne tient pas ses ministres.

Anna Cabana : C'est un grand bastringue. Prenez ce qui s'est passé ce week-end avec les déclarations hallucinantes du ministre des Outre-Mer qui était jusque-là inconnu de tous, Victorin Lurel. Impressionné par la dépouille embaumée de Chávez, il a dit avoir trouvé l'ancien président vénézuélien "tout mignon, frais, apaisé". Sic ! C'est ce qu'il a dit aux micros de RTL et d'Europe 1. Et il ne s'est pas arrêté là. "Toutes choses égales par ailleurs, Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices." Des déclarations on ne peut plus douteuses. Lurel était le représentant du gouvernement français aux obsèques de Chávez. En tant que tel, sa parole engageait la France. Or, depuis - car Lurel a fait ces déclarations samedi -, Jean-Marc Ayrault ne l'a pas recadré.

La droite, pourtant, a exigé une clarification...

L'opposition n'allait pas se priver. Sur Twitter, Yves Jégo, le vice-président de l'UDI, a écrit : "Il serait temps que ‪@Matignon rectifie les propos du Ministre ‪#Lurel sur ‪#Chavez. Sauf si c'est la position officielle ?" Sur RCJ, hier, Hervé Mariton, le député UMP de la Drôme, a estimé qu'il ne s'agissait "pas d'une erreur de communication, mais d'une faute majeure dont il conviendrait que le président de la République et le Premier ministre s'excusent". Mariton n'a pas tout à fait tort. Alors, bien sûr, Hollande entend rester au-dessus de tout ça, mais Ayrault, c'est son rôle - l'article 21 de la Constitution précise que "le Premier ministre DIRIGE l'action du gouvernement". D'ailleurs, hier, sur Europe 1, Anne Hidalgo a prédit que le propos de Victorin Lurel serait "corrigé certainement dans la journée". Hé bien, il n'en a rien été. Ayrault ne sait plus comment recadrer ses ministres.

"Ses ministres", dites-vous. Il y en a eu d'autres ?

Rien que ce week-end, il y a eu aussi Manuel Valls. Valls, c'est un autre genre de manquement à la discipline gouvernementale. Hier soir, sur BFM TV, le ministre de l'Intérieur a tenu un discours de premier ministrable. Il n'est pas resté sur son secteur, il s'est prononcé avec ferveur sur le sens du quinquennat de François Hollande. "S'il fallait définir l'objectif de ce quinquennat, le sens, l'histoire même de ce quinquennat, pas seulement de la gauche, mais de François Hollande, son destin, c'est redresser le pays. [...] J'ai le sentiment que le cap est là. Hé bien, oui, ce gouvernement et cette majorité sont là pour redresser le pays." Voyez avec quelle ardeur Manuel Valls semble vouloir porter à lui tout seul la politique du gouvernement et de François Hollande. Jean-Marc Ayrault est servi, entre les ministres qui dérapent et ceux qui font comme s'il n'existait pas. Alors, on a une question, ce matin : Que fait-il ? Mais que fait Jean-Marc Ayrault ? Son agenda officiel mentionne un rendez-vous avec Manuel Valls, à 8 h 30...

Johan a écrit : Ayrault ne sert à rien, tout comme Fillon ne servait à rien lui non plus.
Dans le quinquennat le poste de 1er ministre ne sert à rien, il fait doublon avec le président.

tisiphoné a écrit :

Johan a écrit : Ayrault ne sert à rien, tout comme Fillon ne servait à rien lui non plus.
Dans le quinquennat le poste de 1er ministre ne sert à rien, il fait doublon avec le président.

Jarod1 a écrit : Sauf que Fillon avait un Président omniprésent.

Là, on a un peu l'impression d'un désert dans l'exécutif.

oO-Maverick-Oo a écrit : On voit donc l'inutilité du pouvoir exécutif