Fillon contre la moralisation, est visé à par une enquête
Posté : 14 avril 2013 15:47
François Fillon est, après Nicolas Sarkozy , suspecté d'avoir abusé de sondages et de conseils en communication, pendant qu'il était Matignon. L'ex-Premier ministre, qui estime que, sur l'affaire Cahuzac, « nous ne savons toujours rien », a précisé sa propre déclaration de patrimoine. Il recommande à l'UMP de ne pas voter la loi sur la moralisation de la vie politique.
François Fillon est à son tour suspecté d'avoir abusé de sondages et de conseils en communication, ou les avoir commandés dans des conditions non conformes, durant le précédent quinquennat. Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris, révèle le Parisien.
L'ancien Premier ministre est donc, comme Nicolas Sarkozy, suspecté d'avoir recouru abusivement à des instituts de sondages et de conseils en communication lors du précédent quinquennat, sans respecter les règles des marchés publics, selon une information du Parisien. « Il n'y a rien de nouveau dans ce domaine, il y a eu une enquête de la Cour des comptes qui a tout dit ». « J'attends cette enquête avec beaucoup de tranquillité », a-t-il répondu ce dimanche, assurant que tous les sondages avaient toujours été commandés dans les règles, et « sans aucune intervention des membres du cabinet » qui était alors le sien à Matignon. C'est la même association, Anticor, qui est à l'origine de la plainte pour favoritisme déposée contre la société de Patrick Buisson dans l'affaire dite des sondages de l'Elysée, qui pèse sur Nicolas Sarkozy.
Dans l'affaire Cahuzac , François Fillon a par ailleurs assuré, toujours dimanche sur Europe 1 et i-TELE, qu'il ne « savait rien », et que « nous ne savons toujours rien ». Avant de légiférer, il faut, selon lui, aller au bout de l'enquête. L'ex-Premier ministre, interrogé par Jean-Pierre Elkabbach et Michaël Darmon, s'est demandé s'il s'agissait de « 600.000 euros ou de 15 millions ? », d'où venait l'argent placé en Suisse par Jérôme Cahuzac, et quelle était sa destination. Il recommande donc à l'UMP de ne pas voter la loi sur la moralisation de la vie politique. « Nous ne devrions même pas participer au vote », a-t-il lâché, sans toutefois préciser quelle forme pourrait prendre à ses yeux cette non-participation.
« Qui a tenu les propos les plus sévères sur Jérôme Cahuzac ? Ce n'est pas l'opposition. C'est le président de la République et le Premier ministre, qui ont été d'une violence à l'égard de l'homme qu'ils avaient choisi à plusieurs reprises pour exercer des fonctions très importantes, qui, de mon point de vue, n'est pas digne », a-t-il par ailleurs lancé. « Qu'ils soient sévères par rapport aux fautes qu'il a commises, c'est normal. Je crois qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter comme ils l'ont fait », a-t-il ajouté.
Sur sa propre déclaration de patrimoine, démarche parfois critiquée même à droite, François Fillon n'a cependant rien regretté. « La transparence des patrimoines des personnels politiques étant pratiquée dans 23 des pays européens sur 27... il faudra y passer ». Interrogé sur l'absence de référence à sa société de conseil, il a précisé sa déclaration. 2F Conseil, créée en juin, a été mentionnée dans sa déclaration d'intérêts. « Elle ne pouvait pas l'être dans une déclaration de patrimoine qui date du mois de juin pour une raison très simple : elle n'avait pas encore de chiffre d'affaires. Quand elle en aura, elle sera dans la déclaration de patrimoine que je ferai en fin de mandat », a-t-il dit. « Je n'ai pas l'intention de déclarer mon patrimoine toutes les semaines », a-t-il lancé. « J'ai toujours exercé, jusqu'à la création de cette société de conseil, une activité purement politique », a-t-il ajouté.
« Le président de la République n'entend rien au pays, et ne comprend rien à la situation économique », a dit François Fillon dimanche, au cours d'une violente diatribe contre la majorité en place. Arnaud Montebourg détient le record des fermetures d'entreprises, a affirmé François Fillon, répondant à une question sur les manifestations des syndicalistes de PSA Aulnay pendant le Conseil national du Parti socialiste . Le gouvernement, par sa politique économique « met en péril non seulement l'économie française mais aussi la crédibilité de la monnaie européenne ». « Qui va investir dans un pays qui a maintenant le record du monde de la fiscalité ? ».
Sur le sujet du mariage pour tous , François Fillon a rejeté la faute des débordements dans les manifestations sur le gouvernement, tout en condamnant les violences. La décision prise vendredi de soumettre en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, dès mercredi prochain, le projet de loi sur le mariage pour tous, est « stupide » car elle va « encore un peu plus radicaliser » le débat. « J'ai de la sympathie pour ceux qui manifestent, (mais) nous sommes en train de faire monter la pression sur les institutions de la Cinquième république », a-t-il avancé. « La solution est entre les mains de François Hollande, qui doit suspendre ce texte ».
Dans la bataille pour la présidence de son parti, le candidat malheureux à la dernière élection, marquée par la quasi-rupture de l'UMP en deux camps, a jugé que si Nicolas Sarkozy, il devra lui-même en passer par des primaires. Le climat est « plutôt apaisé », a-t-il dit. Sa propre décision sera prise « en fonction du climat politique ». « Aujourd'hui je suis dans l'esprit d'être candidat à la présidence de l'UMP », a-t-ill fini par convenir, sa motivation après l'installation de Jean-François Copé aux commandes du parti ayant parfois été mise en doute.