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Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 20 avril 2013 20:07
par le parisien
Il trouve une erreur de calcul qui remet en cause l'austérité
Un étudiant américain a mis à jour les erreurs de deux économistes renommés, dont l'étude sert d'argument aux partisans de la rigueur.
C'est le genre de battements d'ailes qui change le cours de l'histoire. Un étudiant américain, Thomas Herndon, a révélé il y a quelques jours que l'étude des économistes Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart de 2010, principale justification théorique de la politique de rigueur appliquée en Europe, comportait des erreurs.... de calculs !
Une étude en faveur de la rigueur
La conclusion de Rogoff et Reinhart est aujourd'hui bien connue. Selon les deux vedettes d'Harvard, lorsqu'un pays voit sa dette dépasser 90% de son PIB, sa croissance ralentit. Leur étude se base sur l'analyse de 200 ans de rapports annuels dans 44 pays. En moyenne, ils observent une contraction de 0,1% du PIB lorsque ce seuil de 90% est atteint.
Le corollaire de cette étude est plus inquiétant. Si un pays a une dette supérieure à 90% de son PIB, sa situation devient inextricable. Sa croissance ne suffit pas à faire baisser son endettement : il ne dégage plus assez de richesse et se retrouve obligé d'emprunter davantage pour rembourser sa dette. Conséquence : ses créanciers réclament des taux d'intérêts de plus en plus hauts, le menant un peu plus vite à sa perte.
Ce raisonnement a servi de base théorique à bien des partisans de la rigueur budgétaire. Aux Etats-Unis, il a nourrit les attaques républicaines contre le budget fédéral, l'opposition réclamant à Barack Obama des coupes drastiques dans les dépenses publiques. En Europe, la Commission européenne et nombre de pays rigoureux ont tenu le même discours, avec de lourdes conséquences : gel des salaires des fonctionnaires, réformes structurelles, hausse des impôts...
Une étude contestée
Tout le monde ne croit pas pour autant à cette règle. Les investisseurs accordent pour l'instant leurs prêts à des taux toujours très bas aux gouvernements américains et français, dont l'endettement a pourtant dépassé les 90%. Cela signifie qu'ils considèrent qu'ils ont de très fortes chances d'être remboursés.
En empruntant, les Etats-Unis mènent actuellement une politique de relance efficace : leur PIB a progressé de 2,2% en 2012. "Il ne faut pas prendre en compte que la dette brute", explique Eric Heyer, économiste à l'OFCE. "L’Etat français a des actifs : des participations dans des entreprises, pour environ 45% de son PIB, de l’immobilier, des routes, des infrastructures, pour environ 80% de son PIB". Ces actifs sont à la fois générateurs de revenus, et peuvent éventuellement être vendus.
Rogoff et Reinhart manquent-ils de rigueur ?
Thomas Herndon, avec l'aide de ses professeurs de l'Université du Massachusetts, Michael Ash et Robert Pollin, ont refait les calculs des célèbres économistes. Ils ont constaté qu'au-delà de 90% de dette, la croissance moyenne n'était pas de -0,1% mais de +2,2% !
La raison de cet écart ? Rogoff et Reinhart ont omis de prendre en compte l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada entre 1946 et 1950, la Belgique en 1947, entre 1984 et 2005 et entre 2008 et 2009. Qu'en concluent les trois économistes ? Que le taux de croissance ne varie pas de manière significative au-delà de 90% de dette.
Que faut-il en conclure ?
Rogoff et Reinhart estiment que les résultats ne sont pas si différents, et que le principe reste valable : plus l'endettement est grand, plus la croissance est faible. C'est aussi l'avis d'Olivier Blanchard, chef économiste au FMI (comme l'ont été les deux auteurs de l'étude) qui estime que la barre des 90% "reste un bon point de référence". Il a pourtant lui-même admis ne pas voir suffisamment pris en compte l'impact de la politique de rigueur sur la croissance en Europe !
Pour Jean-Marc Daniel, économiste à l'Institut de l'entreprise, les écarts entre l'étude de Rogoff et Reinhart et leurs contradicteurs est un révélateur de la tournure que prend la recherche économique : ce débat relève davantage de l'économétrie, de la mesure des événements, que du concept lui-même. Il estime que si cette étude a été instrumentalisée à des fins politiques, elle n'est pas la seule à pointer les risques du surendettement. La découverte de Thomas Herndon sera-t-elle à son tour surinterprétée ? Alors que la France demande à la Commission européenne un délai d'un an pour réduire ses déficits publics, cette trouvaille tombe à point nommé.
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie ... erite.html
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 21 avril 2013 10:24
par oO-Maverick-Oo
Il était temps !
J'attends avec impatience le commentaire de Fonck sur ce sujet !!!
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 21 avril 2013 11:34
par GEORGES
Si vous croyez que les politiques d'austérité sont le fruit d'une erreur de calcul la vous êtes très forts.
A ce niveau les erreurs sont volontaires surtout pour faire payer aux citoyens les dettes créées par d'autreset ce malgré tout ce que peux le spécialiste du forum en économie, j'ai nommé Fonck1
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 25 avril 2013 09:47
par Patrick_NL
Il y a trois ans, le débat faisait rage sur les politiques d’austérité en Europe. Trois ans après, il est tranché tant leur résultat est aussi détestable socialement qu’inefficace économiquement. Si certains ont admis s’être trompés, d’autres persistent dans l’erreur, comme François Fillon ou le Monde.
Alors que même le FMI a reconnu son erreur, certains persistent, encore et toujours. François Fillon, qui disait être à la tête d’un état en faillite avec un déficit de 2,7% du PIB et une dette de 64% du PIB, vient de s’illustrer dans une interview aux Echos. Comme s’il avait vécu en isolation complète depuis trois ans, il propose le même cocktail austéritaire qui a été mis en place en Grèce, au Portugal ou en Espagne, et qui ne provoque que dépression, misère et suicides.
L’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy propose une hausse de la TVA pour baisser le coût du travail de 5 à 6% et un passage aux 39 heures payées 35, un vrai choc de compétitivité. Il propose également de reprendre le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, en développant la capitalisation et une baisse des prix pour les professions réglementées. Bref, un cocktail austéritaire qui ne manquerait pas de plonger notre pays dans la dépression.
François Fillon sait-il que le coût horaire du travail est de seulement 3,7 euros en Bulgarie, contre 34 euros en France. Bref, non seulement l’augmentation du temps de travail provoquerait une flambée du chômage dans une crise de la demande, mais en plus, elle sera illusoire face à des pays dont le coût du travail n’est que 10 ou 20% du nôtre. Le non-remplacement d’un professeur sur deux est proprement suicidaire sachant que nous avons le taux d’encadrement le plus bas de l’OCDE dans le primaire. Enfin, toutes les limites de la capitalisation ont été mises en lumière en 2009…
Le Monde contre les économistes
Les leçons des trois dernières années ne semblent pas influencer le quotidien du soir, qui affirme dans un éditorial effarant « Objectif équilibre 2017 : la France doit tenir son cap ». Le déficit budgétaire 2012, à 4,8% est jugé considérable. Transmis à Washington (8,5% selon l’OCDE), Londres (6,6%) et Tokyo (9,9%)… Pire, le journal dénonce ceux qui « invoquent l’excessive rigueur qui n’aurait pas porté ses fruits en Europe du Sud » puis parle de « l’excessive rigueur qui ajouterait à la crise ». Il faudrait tout de même expliquer ce qui leur permet d’employer le conditionnel.
Pourtant, les preuves s’accumulent. Le FMI avait admis avoir largement mesestimé l’effet du multiplicateur budgétaire, à savoir l’impact que la baisse des déficits a sur la croissance. Récemment, des universitaires ont remis en question l’étude qui affirmait qu’une dette publique supérieure à 90% du PIB pénalisait la croissance. Même le président de la Commission de Bruxelles a admis que « tout en pensant que cette politique (d’assainissement budgétaire) est fondamentalement juste, je pense qu’elle a atteint ses limites » et que « tout ce que nous avons fait n’était pas juste ».
En clair, la ligne défendue par Paul Krugman et Joseph Stiglitz, les deux « prix Nobel d’économie » a gagné, dans les faits, et dans la théorie. Il est malheureux que nous n’ayons pas été davantage entendus, car Jacques Sapir, Nicolas Dupont-Aignan ou votre serviteur l’annonçions il y a trois ans. Pire, le relâchement des objectifs risque de ne rien changer sur le fond car il s’agit simplement de reconnaître qu’ils étaient impossibles à tenir. L’austérité sera à peine moins dure.
Quel paradoxe ! Un à un, les tenants des politiques austéritaires finissent par admettre leurs erreurs, mais nos dirigeants ne parviennent pas à faire leur révolution copernicienne. La morsure de l’austérité, si elle sera un peu moins violente dans les années à venir, n’en resterant pas moins sanglante…
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 25 avril 2013 12:58
par Jarod1
Déjà qu'on arrête de parler d'austérité quand comme la France on dépense 4,7 % de plus que ce que l'on encaisse en 2012 et - parait-il mais on verra- 3,7 % en 2013....
On se fout littéralement de la gueule du monde.
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 25 avril 2013 12:58
par Crapulax
Tout ça c'est seulement pour que les USA puisse garder "une main" sur l'économie mondiale.Si la crise n'était pas là en Europe,leur économie s'effondrerait en miette,pour la simple et bonne raison que ça leur permet de maintenir le dollar compétitif et surtout de ne pas faire face à la grosse inflation qui les guettent.Tout cela en raison de leur abus de "planche à billets".Si le Dollar n'était plus la monnaie "mondiale",les Etats-Unis plongeraient dans l'abime.
C'est aussi une raison principale de leurs conflits armés,l'Irak de Saddam Hussein voulait que le pétrole ne se négocie plus en Dollars,on a vu le résultat.
Goldman Sach's tient dans sa main l'économie Européenne.
Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 25 avril 2013 13:04
par Jarod1
C'est marrant comme bos difficultés économiques sont toujours de la faute des autres, allemands, chinois, américains, etc...
C'est bien français, le coq chante les deux pieds dans la merde.

Re: Les politiques d'austérité, fruits d'une erreur de calcul
Posté : 25 avril 2013 13:09
par Crapulax

J'ai mis le pied à l'étrier pour Georges.
