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Le gouvernement dit «non» à l'amnistie sociale

Voilà qui risque de faire encore monter d'un cran la tension entre le PS et le Front de gauche et, dans le même temps, de diviser la majorité socialiste... Alors que la commission des Lois de l'Assemblée examine, ce mercredi, le texte d'amnistie sociale proposé par le Front de gauche, le gouvernement a fait savoir - par la voix du ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies - qu'il n'y était pas favorable.

Ce texte, qui vise à l'amnistie des délits pour des faits commis lors de mouvements sociaux, avait été adopté de justesse au Sénat, le 27 février. Le Front de gauche, soutenu par la CGT, s'était fortement mobilisé, organisant même une manifestation devant la Haute Assemblée. Jean-Luc Mélenchon en est lui-même l'un des grands défenseurs.

Or, Alain Vidalies a clairement fermé la porte, sur France Info, ce mercredi matin: «La position du gouvernement dans ce débat sera non, nous ne sommes pas favorables à cette amnistie, ni à aucune autre.» «Ça a été la position du président de la République depuis l'origine et ce qui se passe en ce moment montre qu'il faut avoir une seule réponse, le respect de la loi républicaine pour tous», a-t-il ajouté.

«Le gouvernement manifestera son opposition claire et ferme»

Histoire de bien se faire comprendre, le ministre a renchéri : «Je suis très clair : la réponse que donnera le gouvernement quand ce texte viendra à l'Assemblée», le 16 mai, «sera une réponse défavorable». «Le gouvernement manifestera son opposition claire et ferme à toute forme d'amnistie.»

Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, très proche du président François Hollande, s'est lui aussi exprimé sans ambiguïté. «Je pense que ce texte ne va pas dans le bon sens. Je pense que ce texte ne peut pas être adopté en l’état par l’Assemblée Nationale», a-t-il déclaré sur BFM TV. Celui qui a dit ne «pas supporter les violences commises aujourd'hui», a expliqué ne pas vouloir les légitimer d'une quelconque façon.

Le PS divisé

L'emblématique délégué CGT des «Conti», Xavier Mathieu, a réagi à chaud en entendant Alain Vidalies : «J'ai cru que c'était le patron du Medef qui était là et quand j'ai appris que son gouvernement ne votera pas cette loi j'ai cru tomber de ma chaise». «Ils ont quand même oublié que c'est en grande partie la classe ouvrière qui les a élus et ils sont en train de la massacrer», a-t-il ajouté. Pointant les divisions au sein du parti majoritaire, le syndicaliste a néanmoins prédit qu'«à cause de ça et de l'ANI (NDLR : l'accord national interprofessionnel), au Parti socialiste, ça va être un gros bordel dans les mois qui vont venir».

Le responsable syndical ne croit pas si bien dire. Ce texte est à l'origine d'un nouveau tiraillement entre l'exécutif et son aile gauche. Députés et ministres sont divisés sur le sujet. En charge de l'Economie sociale et solidaire au gouvernement, et figure de l'aile gauche du PS, Benoît Hamon est favorable au texte et y voit pour «un message de paix et de dialogue». Même son de cloche chez certains députés socialistes qui se prononcent pour une telle amnistie.

Ce texte semble, quoi qu'il en soit, ne pas contenter grand monde. S'il fait hurler les organisations patronales et la droite, il ne va pas suffisamment loin pour les syndicalistes comme Xavier Mathieu : «Il n'y a quasiment plus rien dedans», a lâché ce dernier. «Si c'est pour qu'il n'y ait plus que Xavier Mathieu et quelques mecs un peu connus pour que le Parti socialiste puisse dire : nous, on fait du social, on a sauvé des syndicalistes, ça ne m'intéresse pas.»

Samir a écrit : Encore heureux, c'est quoi cette blague !

Steph a écrit : La casse (que je condamne) et le tapage médiatique qu'ont suscité l'affaire "conti" , leur ont valu des indemnités relativement conséquentes, qu'ils n'auraient sans doute pas eu, en ne faisant rien.

Tout comme José Bové et ses faucheurs volontaires... Est-ce une raison pour amnistier ces gestes ? Je ne crois pas. D'ailleurs c'est parce que ces actions sont interdites et punies que ceux qui le font montrent leur détermination. L'amnistie, paradoxalement, engendrerait une banalisation de ces faits et un affaiblissement de la symbolique.

Lion blanc a écrit : La violence n'a aucune légitimé... Perdre son emploi est terrible, mais de là a se comporter en "casseur", c'est comme imiter les jeunes des banlieues difficiles.. Et puis de toutes façons, ça ne change strictement rien à rien...

Crapulax a écrit : La comparaison est nase,vraiment c'est réducteur et H.S.