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Hollande, de la thèse à l'antithèse

Posté : 30 mai 2013 13:57
par tisiphoné
Entre l'étranger et Paris, souvent discours de Hollande varie

Mercredi, alors que tous les regards étaient tournés vers Montpellier et le premier mariage gay français, une autre union, bien plus surprenante s'est nouée: François Hollande et Jean-Luc Mélenchon se sont dits "oui" en disant "non" à Bruxelles. A trois minutes d'intervalle, le premier a tonné contre la commission européenne "qui n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire", quand le Parti de gauche du second dénonçait une commission voulant "décider à la place du peuple français".

Évidemment, l'union ne survivra pas aux dures exigences de la politique. Dès ce jeudi, François Hollande, en recevant Angela Merkel, va reprendre le chemin de la real politik, et Jean-Luc Mélenchon dénoncer un couple, qui impose l'austérité en Europe. Ce rapprochement, si fugace fut-il, illustre toutefois le pas de deux qu'affectionne particulièrement le chef de l’État. Depuis son accession à l’Élysée, il a, à plusieurs reprises, alterné discours à gauche et vision très centriste de l'économie.

Ainsi, si aujourd'hui, François Hollande s'emporte contre Bruxelles, il y a moins d'un mois il se félicitait de la décision de la Commission européenne d'accorder un délai de deux ans à la France pour qu'elle réduise ses déficits. Incohérent ? Non, assure Bercy, qui justifie le ton employé cette fois-ci par la nature trop "prescriptive", trop "invasive" des recommandations européennes qui suggèrent des pistes à suivre pour la réforme des retraites. Paris n'a pas digéré les mots de José Manuel Barroso et son avertissement: "Nous portons un message d'exigence." Entre la Commission et le gouvernement français, la lutte s'est presque déplacée sur le terrain lexical.

Socialiste à Paris, social-démocrate en Allemagne


Cela tombe bien, tant François Hollande est un spécialiste du jeu de mots et de discours, particulièrement lorsqu'il saute les frontières. S'il lui a fallu un mois pour remercier Bruxelles de sa mansuétude à l'égard de nos déficits puis la tancer pour ses recommandations, il ne lui a pris qu'une semaine pour, en France, écarter le terme de "social-démocrate", puis le revendiquer en Allemagne.

C'était le 16 mai. Au cours de sa conférence de presse à Élysée, il affirme être "socialiste": "Ai-je besoin de dire social-démocrate? Est-ce que ce serait mieux d'être social-démocrate? Il se trouve que j'ai dirigé pendant des années le Parti socialiste, je ne l'ai pas appelé Parti social-démocrate." Une semaine plus tard, le cadre est différent. A Leipzig, pour les 150 ans du SPD, François Hollande loue, malgré quelques réserves, le modèle social-démocrate: "Je suis ici aujourd'hui comme président de la République française, comme un socialiste qui sait ce qu'il doit à la social-démocratie et surtout comme un Européen (...) Je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale."

Pourquoi une telle ode? Par politesse, aurait affirmé François Hollande à ses conseillers, selon Le Canard enchaîné: "Quand je suis invité quelque part, je suis poli. C'était simplement un discours historique sur le SPD." Avant, toujours selon l'hebdomadaire, d'admettre une part de conviction dans son allocution pro-Schröder: "J'ai voulu dire qu'il fallait avoir le courage de faire des réformes impopulaires."

"Thatcher à Londres, Mitterrand à Paris"


Le pas de deux ne se danse pas que sur la frontière avec la Belgique ou l'Allemagne. Pendant la campagne présidentielle, le candidat Hollande avait déjà éprouvé sa capacité à passer d'un langage à un autre entre Londres et Paris. Si en France, il choyait son aile gauche, en Angleterre, interrogé par le Guardian, il affirmait qu'il "n'y avait pas de communistes" dans son pays. Cette scène avait inspiré Nicolas Sarkozy, qui, dans ses meetings aux allures de stand-up, consacrait une de ses attaques à celui qui se prenait pour "Margaret Thatcher à Londres et François Mitterrand à Paris".

Champion de la synthèse, qu'il soit premier secrétaire du PS, candidat à la présidentielle ou chef de l'Etat, François Hollande n'a jamais oublié qu'avant d'y parvenir, à la synthèse, il ne fallait pas négliger la thèse, puis l'antithèse.

Re: Hollande, de la thèse à l'antithèse

Posté : 30 mai 2013 14:08
par Patrick_NL
Cette scène avait inspiré Nicolas Sarkozy, qui, dans ses meetings aux allures de stand-up.
Hé oui, le comique troupier s'est pris une branlée électorale et ses partisans ont perdu les législatives. Cela reste en travers de la gorge de ces gens qui n'ont pas trouve de remplaçant car Copié ou Faillons relevent aussi du stand up.
Pour revenir a Hollande, il serait temps qu'il applique une véritable politique Française et cesse de faire plaisir a Barroso qui je le rappelle n'est pas un élu.