Forum-Actualite.com • Débats Politiques

Pour avoir collé un papier sur le front d’une élève de 10 ans, un professeur manchois risque un mois de prison avec sursis. Son avocat n’en revient pas.

Vendredi 22 mars, dans une école primaire, à Bretteville, dans le Nord de la Manche. En cette veille de week-end, cette classe de CM1 et CM2 est en cours d’anglais. Atelier découpage et collage. Rien de compliqué. Sauf pour une fille de 10 ans qui avance moins vite que les autres. « Elle est douée, elle n’a aucun problème de rapidité. Ce jour-là, elle avait simplement décidé de me provoquer », assure son professeur. Agacé, ce dernier s’approche de la fillette, prend son tube de colle, lui en met sur le front et y accroche un papier avant de retourner à son bureau. Amusés, plusieurs élèves collent, à leur tour, des papiers sur le visage de la petite fille. Le soir, elle raconte l’histoire à ses parents. Choqués, ils portent plainte contre le professeur. Motif : violences sur mineur.

L’homme est alors entendu par l’inspectrice d’académie. Puis à la gendarmerie, où il est placé en garde à vue. Puis dans le bureau du procureur. Et enfin au tribunal correctionnel de Cherbourg, où il comparaissait, hier, devant une salle comble. « Je ne voulais pas élever la voix, alors j’ai choisi l’humour pour faire passer mon message, explique l’intéressé. Mais j’ai pris une mauvaise décision. La situation m’a échappé. » Suspendu à titre provisoire, l’homme, 30 ans de carrière dans l’éducation nationale, ne peut plus enseigner depuis deux mois. « Il prend des médicaments, car il est mal psychologiquement », lance son avocat. La fillette « ne va pas bien non plus », répond le substitut du procureur. Victime de moqueries et de menaces, elle a dû changer d’école.

Jugement rendu le 2 juillet

À l’audience, le parquet parle d’un « dossier compliqué », car « il est rare de voir un élève porter plainte contre son professeur », rappelant qu’on « voit plus souvent l’inverse ». Il demande finalement une peine d’un mois de prison avec sursis. De son côté, l’avocat de la fillette exige plus de 5 000 € de dommages et intérêts. Des réquisitions qui ont fait bondir l’avocat du professeur, parlant de son client comme « un homme exemplaire » qui n’a « rien à faire dans un tribunal ». Avant de se demander, en guise de conclusion : « Mais dans quelle spirale sommes-nous tous partis ? On marche sur la tête. »

Le jugement a été mis en délibéré. La décision du tribunal sera rendue le 2 juillet. En attendant, le professeur restera suspendu de ses fonctions.

Sov Strochnis a écrit : Peut-être qu'il a pété un plomb, mais fallait-il en arriver à un procès ? Ok la gamine a été menacée, mais c'est à l'établissement de remettre de l'ordre. Maintenant les gamins mènent les profs à la baguette et les parents sautent sur la moindre occasion pour faire des procès...c'est lamentable, même si je ne cautionne pas ce qu'a fait le prof.

LOFOTEN a écrit : Ben dis donc.....s'il avait filé une gifle......ce serait la perpétuité .

tisiphoné a écrit : ok c'est disproportionné, mais en même temps, on se moque pas d'un gamine parce qu'elle est un peu lente pour terminer une directive

tisiphoné a écrit :c'est un incident qui a échappé à tout le monde et à lui en premier lieu, tu peux être exaspéré l'espace d'un instant, mais si tu es un minimum pro tu rattrapes le coup avec l'élève et avec les parents.

Steph a écrit : C'est le syndrome Nabila, réaction à chaux sans la moindre once de réflexion.

Steph a écrit : C'est le syndrome Nabila, réaction à chaux sans la moindre once de réflexion.