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Les Restos du Cœur n’ont plus le droit d’utiliser librement la célèbre photo de Coluche prise en 1985 par Gaston Bergeret. Un contentieux judiciaire oppose l’association caritative à l’auteur de l'image. Cette photo en noir et blanc où l’on voit le fondateur des Restos du Cœur les bras croisés, un sourire en coin, est utilisée depuis la création de l’association en 1985.

Le conseil d’administration a envoyé lundi des mails aux responsables des 115 antennes locales afin de faire retirer le fameux portrait. «Nous essayons de faire au plus vite mais il y a près de 2000 centres et 65 000 bénévoles à contacter », indique le siège national.

Gaston Bergeret, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, demanderait des droits d’auteur, ce que les Restos du Cœur refusent de faire «sans une décision de justice». «Les droits d’auteur avaient été cédés dans le cadre de la création de l’association», croit savoir une source interne.

Selon le Code de la propriété intellectuelle, la reproduction d'une photographie sans l'accord écrit de son auteur est un délit passible de prison.

LOFOTEN a écrit : Et a priori il n'y avait qu'un accord oral "entre copain"
Il y a surtout maladresse des deux cotés .....

sosthene a écrit : J'ai un peux de mal à comprendre dans cette affaire,cette photo est la propriété de ce photographe,il demande qu'on le dédommage du faite d'utiliser sa photo ;en a il le droit je ne connais pas les usages?
Par contre depuis combien de temps cette photos est dans les dépôts des resto du cœur?pourquoi ne réagi il que maintenant?a il pris déjà depuis un certain temps contacte avec les restos du cœur qui ne lui ont jamais répondu,je ne sais rien de tout ça .
y a il eu maladresse des resto du cœur qui ne l'a jamais contacté ni demander une autorisation d'utiliser cette photo ?

tisiphoné a écrit : je crois que c'est l'utilisation de sa photo sur n'importe quel support à des fins commerciales qui a eu raison de sa "générosité"

sosthene a écrit : ils auraient peux être du lui en parler enfin espérons que cela se termine bien.

L’auteur du cliché de Coluche, qui demande aux Restos du cœur de lui reverser des droits d’auteur, s’est expliqué. S’il autorise toujours l’association à utiliser son portrait de l’humoriste sur ses affiches de communication dans ses centres, il indique porter plainte pour éviter les dérives commerciales de sociétés comme TF1, qui ne l’auraient « jamais » consulté.

Ce matin, on apprenait qu’un litige opposait le photographe Gaston Bergeret, auteur du cliché de Coluche utilisé pour les campagnes des Restos du cœur, et cette association. Le photographe, qui demande des droits d’auteur pour son œuvre, dont le montant est resté confidentiel, et le retrait de celle-ci des affiches des Restos du cœur, avait pourtant, selon les responsables de l’organisation caritative, donné son accord oral à Coluche pour l’utilisation du cliché incriminé. Gaston Bergeret a envoyé un communiqué à "Libération" pour expliquer sa décision.

« Les Restaurants du cœur utilisent intensivement cette photographie depuis vingt-sept ans », indique l’artiste, qui déplore que « cette autorisation initiale a été très largement outrepassée. » En cause, notamment, les produits dérivés portant sa photographie. « Une collection de tee-shirts édités par une société commerciale, Eleven Paris, m’a convaincu que je devais agir pour arrêter ces dérives », explique Gaston Bergeret, qui ajoute que, lors du dernier spectacle des Enfoirés, « la photographie (…) est affublée d’une moustache, sans aucun lien avec l’activité des Restos du cœur. »

Des « dérives évidentes »

T-shirts, mais aussi tickets-restaurant, DVD… L’artiste met en cause les sociétés commerciales qui exploitent son œuvre : « Eleven, TF1, Universal Music France, Sony Music Entertainment France, RTL, etc. » Gaston Bergeret affirme n’avoir « jamais été consulté » par ces entreprises. Le photographe déplore aussi que ces produits dérivés reproduisent sa photo « le plus souvent sans (son) nom ou une quelconque indication permettant de (l)’identifier comme étant l’auteur de cette photographie. »

Devant l’indignation provoquée par se demande de droits d’auteur, Gaston Bergeret rappelle les « principes légaux » de la reproduction d’œuvres, met en avant les « recettes considérables » de TF1 lors de la diffusion du concert des Enfoirés et ajoute qu’il cherche surtout à lutter contre les « dérives évidentes » que sont la dénaturation de la photo et l’absence de crédit.

Mais que les Restos du cœur se rassurent. Gaston Bergeret leur affirme que l’accord oral passé avec Coluche tient toujours : « Je continue à autoriser gratuitement l’association des Restos du cœur à utiliser ma photographie sans modification et créditée sur les lieux de distribution de repas », écrit le photographe qui ajoute : « C’était mon engagement initial et je m’y tiens. »