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Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 10:55
par le parisien
La configuration définitive d'Ariane 6 enfin dévoilée

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La fusée qui succédera à Ariane 5 au cours de la prochaine décennie sera dotée de quatre propulseurs à poudre identiques. Objectif : réduire les coûts de lancement de 30 % et permettre à l'Europe de continuer la course en tête dans un marché de plus en concurrentiel et incertain.



Le président du centre national d'études spatiales (Cnes), Jean-Yves Le Gall, a dévoilé ce mardi, à Paris, en présence de la ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, la maquette d'Ariane 6, le futur lanceur européen dont le premier tir est programmé en 2021/2022 depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française.

Presque aussi haute (50,6 m au lieu de 53 m) mais sensiblement plus légère (660 t au lieu de 780 tonnes) que l'actuelle Ariane 5 (version ECA), cette fusée sera dotée de quatre moteurs à poudre identiques et d'un étage supérieur cryogénique propulsé par le moteur rallumable Vinci, fabriqué par Safran.

Issue d'un «large consensus entre tous les partenaires du programme», cette configuration «conserve l'ADN originel d'Ariane 6», a souligné Jean-Yves Le Gall. Elle permettra de lancer à moindre coût tous les satellites institutionnels de l'Agence spatiale européenne (ESA) et des ses États membres et de rester numéro 1 sur le marché des lancements de satellites commerciaux (télécoms, notamment, NDLR).»

Grâce à une poussée de 760 tonnes au décollage, fournie par ses deux propulseurs latéraux (l'allumage de l'étage central n'interviendra que 10 secondes plus tard), Ariane 6 emportera des charges comprises entre 3 et 6,5 tonnes vers l'orbite de transfert géostationnaire (GTO), soit sensiblement moins que les 8 tonnes prévues au départ.

«Se mettre au diapason du marché»

Cette évolution était «indispensable» pour «se mettre au diapason du marché», a souligné Geneviève Fioraso, encore toute auréolée du succès remporté à Naples, le 21 novembre dernier, lors de la conférence ministérielle de l'ESA où le programme Ariane 6 a été officiellement lancé. Au point de passer sous silence, l'impulsion décisive donnée en mai 2009 par le fameux rapport d'Escatha, Bigot, Collet-Billon commandité par François Fillon et les 250 millions d'euros du Grand emprunt (rebaptisé Investissements d'avenir) consacrés dès l'année suivante aux études de définition menées sous l'égide du Cnes et d'industriels comme Astrium et Safran.

La progression de l'américain Space X, l'arrivée plus rapide que prévue des satellites à propulsion électrique, la montée en puissance de la Chine et de l'Inde justifient cette approche low cost mais «pas cost killer car la sécurité reste fondamentale», précise la ministre. Concrètement: le lancement d'un satellite de 6 tonnes vers l'orbite GTO devra coûter 70 millions d'euros contre 100 millions aujourd'hui avec une Ariane 5 ECA, soit une baisse de 30 %. Le fait que les quatre premiers étages à propulsion solide soient identiques permettra, selon M. Le Gall, de lancer leur production en série et donc de réaliser d'importantes économies.

Tout l'enjeu consiste maintenant à définir le dispositif industriel le mieux adapté et le moins pénalisant en terme d'emplois et de plan de charges pour les entreprises. «Actuellement nous fabriquons 5 à 7 Ariane 5 par an. Si nous arrivons, comme j'en suis convaincu, à lancer 10 à 15 Ariane 6 avec le même niveau de fiabilité qu'aujourd'hui, il y aura à l'arrivée plus d'emplois» a déclaré Jean-Yves Le Gall.

«50 % de retour industriel vers la France»

Geneviève Fioraso a indiqué qu'elle souhaite conserver les «50 % de retour industriel vers la France» avec Ariane 6.
La partie s'annonce toutefois très serrée pour les industriels qui s'interrogent sur la pérennité de certains de leurs sites. «Tout dépendra du choix des gouvernements en matière de retour géographique, explique Alain Charmeau, PDG d'Astrium, maître d'œuvre d'Ariane 5 et qui entend bien le rester avec Ariane 6. Le fait que les quatre étages à poudre soient identiques est un atout mais si leur fabrication est dispatchée sur un trop grand nombre de sites, on risque de perdre cet avantage.» Geneviève Fioraso a indiqué qu'elle souhaite conserver les «50 % de retour industriel vers la France».

L'ESA va entamer dès aujourd'hui ses consultations avec les industriels «afin d'être prêt en juin 2014» en vue de la conférence ministérielle de novembre 2014 qui doit donner son feu vert définitif au projet, a déclaré le directeur des lanceurs Antonio Fabrizi.

Le coût total du développement d'Ariane 6, estimé autour de 2,5 à 3,5 milliards d'euros, a été réduit d'environ 600 millions d'euros grâce à la «communalité» entre les différentes filières. Le même moteur Vinci équipera le dernier étage de la future Ariane 5 ME qui assurera, à partir de 2017, la transition avec Ariane 6. Par ailleurs les moteurs à poudre P135 des deux premiers étages sont une évolution du P 80, conçu par le Cnes, qui équipe la petite fusée européenne Vega.
http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/07 ... voilee.php

Ariane, ça reste une des grandes réussites de l'Europe. Certes un lancement coute cher. Mais le modèle actuel (Ariane 5) dispose d'une capacité importante (20 tonnes en orbite basse, 8 en orbite geo-stationnaire). Sur ce plan, le seul concurrent d'Ariane ayant un capacité équivalente est le lanceur russe Proton, dont la fiabilité est bien inférieure à celle d'Ariane (3 échec sur 10 lancements depuis Aout 2012 pour Proton, pas un seul échec depuis Décembre 2002, 55 lancements consécutifs fructueux).

Re: Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 11:03
par sacamalix
Ariane, Airbus... La France et l'Europe savent mener à bien de beaux projets et en faire des réussites commerciales. Mais tout ceci a pris racine dans les années 60/70. Aujourd'hui, on a l'impression que ce genre de synergie ne peut plus être mis en oeuvre. Pourquoi ? :?

Re: Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 11:22
par le parisien
Parce qu'à l'époque du lancement du programme Ariane, en 1971, la situation économique et sociale était très différente.
Parce qu'e dans les années 70 il suffisait de s'entendre à 9 (Allemagne, Royaume Unis, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, France, Italie, Irlande, Danemark).
Aujourd'hui sur l'Euro, faut s'entendre à 17, sur Schengen faut s'entendre à 27 et sur l'Europe en général à 28.
L'adhésion massive en 2004 de 10 états qui étaient pour la plupart des ex-état du Bloc de l'Est, fut une connerie monumentale qui a plombé la construction européenne. Et depuis, on a accueillis encore 3 autres pays (Roumanie, Bulgarie, Croatie) :roll:

Re: Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 13:13
par Kelenner
Pas faux, mais rien n'empêche de mener ce genre de projet avec un nombre plus restreint de pays. Ariane est tout de même un superbe fleuron de notre technologie.

Re: Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 13:46
par sosthene
oui ce serait bien de relancer avec les principaux pays d'autres projets européens ,par exemple la construction navale ce serait un grand projet intéressant .
Il y en a d'autres un grand projet européens sur les énergies renouvelables .
Un grand projet sur l'automobile .
Voila ou on pourrait aller chercher de la croissance

Re: Ariane 6 : Début du compte à rebours

Posté : 10 juillet 2013 14:51
par Lion blanc
Contrairement à ceux qui disent que la France est un pays à l'agonie, je me sent mieux de savoir que nous possédons encore et toujours, la très haute technologie et du savoir faire que bien des pays nous envie encore... :intello: :winner1: :f_fr: