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Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 10 septembre 2013 12:26
par Patrick_NL
Après la condamnation de l'ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi pour fraude fiscale, le Sénat italien examine depuis lundi la possibilité de le priver également de son mandat. Le Cavaliere tente de faire une affaire d'Etat de ses problèmes personnels, critique le magazine de centre-gauche Le Nouvel Observateur : "L'idée de se retrouver à partir du 16 octobre, soit en prison, soit aux arrêts à domicile, soit confié à des services sociaux, lui donne des boutons. ... Il a longtemps espéré une grâce unilatérale du président de la République. Mais ce dernier lui a fait savoir qu'une grâce il faut la demander. Et que pour la mériter, il faut faire amende honorable en présentant ses excuses pour la faute commise. Or Berlusconi ne veut pas. Comme il ne veut pas donner, lui-même, sa démission. ... Il préfère provoquer une crise de gouvernement en retirant, par pure rétorsion, ses ministres de la coalition d'union nationale qui les voit aux côtés des ministres du Parti démocrate. Ce parti démocrate qui s'obstine - c'est du moins ce qu'il dit publiquement - à vouloir voter la déchéance judiciaire de son vieil adversaire."
Berlusconi ouvre la crise de gouvernement
Posté : 29 septembre 2013 09:46
par tisiphoné
Silvio Berlusconi a ouvert samedi soir la crise du gouvernement de coalition présidé depuis le 28 avril dernier par le démocrate Enrico Letta en contraignant ses cinq ministres à démissionner. Il les a invité à «ne pas se rendre complice d'une ultérieure brimade odieuse imposée par la gauche aux Italiens», à savoir l'augmentation d'un point du taux principal de TVA qui passera de 21 à 22 % le 1er octobre.
Silvio Berlusconi a rendu directement Enrico Letta responsable de cette «brimade». Devant les vives tensions qui avaient empêché vendredi soir le Conseil des ministres de respecter l'ordre du jour imparti, le Président du Conseil avait de son propre chef retiré l'examen de mesures économiques conservatoires visant à empêcher l'augmentation du taux de TVA, un problème dont la coalition au pouvoir débat depuis la rentrée. Au nombre de ces palliatifs figurait une augmentation des taxes sur les carburants. Le Trésor est à la recherche d'un milliard d'euros supplémentaires pour ramener le déficit public sous la barre des 3 % (il a atteint ce mois-ci 3,1 %) d'ici la fin de l'année.
Silvio Berlusconi parle de «grave violation du pacte» souscrit en avril par le PDL pour se joindre à la coalition au pouvoir et dont ses ministres ne pouvaient «se rendre complices»: «nous violerions alors les engagements pris avec nos électeurs pendant la campagne électorale» de février dernier.
Le Parti Démocrate a réagi avec violence. Pour son leader Guglielmo Epifani, la démission des ministres du PDL «porte l'irresponsabilité à des niveaux qui n'étaient pas rationnellement envisageables».
Course contre la montre
Le cadre politique s'était fortement dégradé depuis mercredi soir, quand le PDL avait invité ses ministres et ses 216 parlementaires à démissionner lorsque le Sénat proclamera la déchéance politique de son leader pour se conformer à la sentence prononcée le 1er août par la Cour de Cassation et condamnant Silvio Berlusconi à une peine d'inéligibilité allant d'un à trois ans. Une démission collective - qui n'est toutefois pas prévue par les règlements du Parlement - contraindrait le chef de l'État, Giorgio Napolitano, à prendre une décision à laquelle il répugne: la dissolution des deux Chambres du Parlement.
Depuis Naples où il effectuait une visite d'État, le président de la République a indiqué qu'il se concerterait dimanche après-midi avec Enrico Letta. Le Président du Conseil estime «insensé» le geste de Silvio Berlusconi. Il a fait savoir de son côté qu'il insisterait pour un «débat de clarification» sanctionné par un vote de confiance, probablement mardi après-midi au Sénat. S'il ne l'obtenait pas, il ouvrirait formellement la crise.
Pour l'éditorialiste du quotidien d'affaires Il Sole 24 Ore, Stefano Folli, «la crise est d'ores et déjà virtuellement ouverte dans un scénario économique dramatique, au milieu de mille difficultés». De son côté le politologue et ancien ambassadeur Sergio Romano a estimé que le chef de l'État «devrait faire tout son possible pour reconduire le gouvernement Letta, sous une forme ou une autre».
Une sorte de course contre la montre se joue au sein des Institutions. La commission sénatoriale pour les immunités parlementaires doit prononcer la déchéance du «sénateur» Berlusconi le 4 octobre. Après quoi la décision devra être confirmée en séance plénière du Sénat. Jusqu'à cette date, le Cavaliere reste sénateur à plein titre. Que le Parlement soit dissous sans ce vote crucial et le Sénat se verrait dans l'impossibilité de proclamer la déchéance du Cavaliere.
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 29 septembre 2013 11:04
par le parisien
Ce qu'il y a de bien avec Berlusconi, c'est que qu'avec lui, quand on regarde ce qui se passe sur la scène politique italienne, on se dit on se dit qu'en France, on est pas si à plaindre que ça, que notre classe politique n'est pas si nulle que ça...
Au passage vous saviez qu'en ce 29 Septembre, ce cher Silvio fête ses 77 ans. Quel beau cadeau il fait a l'italie

Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 29 septembre 2013 15:37
par Patrick_NL
Napolitano tente d'éviter des élections anticipées en Italie
Le président italien Giorgio Napolitano ne prononcera la dissolution du Parlement italien que s'il n'est pas possible de trouver une majorité dans l'actuelle législature. La presse italienne partageait dimanche le jugement sans appel du Premier ministre Enrico Letta sur les agissements de Silvio Berlusconi et de ses ministres qui ont démissionné en bloc samedi.
Le chef de l'Etat doit rencontrer dans la journée Enrico Letta, qu'il a imposé en avril dernier à la tête d'un gouvernement de large entente pour sortir l'Italie de l'impasse politique née des élections législatives de février.
"Il est de tradition pour le président de dissoudre le parlement de manière anticipée lorsqu'il n'est pas possible de former une majorité et un gouvernement pour le bien du pays", a-t-il dit à la presse, sous-entendant qu'une majorité pourrait se dessiner dans l'actuelle législature avant d'arriver à cette extrémité.
"Geste fou"
Les éditorialistes de la presse italienne ne trouvaient guère d'excuses au Cavaliere pour cette énième crise qui survient dans un moment délicat pour l'Italie. "Le condamné fait couler l'Italie", titrait dimanche le quotidien "Il Fatto Quotidiano", journal de la gauche depuis toujours très critique à l'égard de Silvio Berlusconi.
"Le Cavaliere renverse le jeu", affirmait pour sa part "La Repubblica", tandis que le "Corriere della Sera" (centre droit) parlait "du coup d'épaule de Berlusconi qui enclenche la crise".
"Modérés, où êtes-vous ?", s'interrogeait dans un éditorial le grand quotidien milanais. Il estime que si la crise s'approfondissait, les difficultés économiques seraient plus difficiles à affronter et les réformes de fond plus ardues à accomplir.
"Basta, pensez au pays!"
Eugenio Scalfari, fondateur de "La Repubblica", compare Berlusconi non seulement à "un caïman" - comme dans le film éponyme de Nanni Moretti - mais évoquait aussi le personnage de Mackie Messer, le célèbre bandit charmeur et cynique de l'Opéra de Quatre sous de Bertolt Brecht: "Mackie Messer a un couteau, mais on ne le voit pas".
"La Stampa" (centre droit) et le journal des milieux d'affaires "Il Sole 24 Ore" insistaient, eux, sur "la folie" de la démarche du Cavaliere. Mario Calabresi, directeur de "La Stampa", suppliait la classe politique: "Maintenant, basta, pensez au pays !"
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 29 septembre 2013 16:16
par mordred
Johan a écrit : Ce qu'il y a de bien avec Berlusconi, c'est que qu'avec lui, quand on regarde ce qui se passe sur la scène politique italienne, on se dit on se dit qu'en France, on est pas si à plaindre que ça, que notre classe politique n'est pas si nulle que ça...
Au passage vous saviez qu'en ce 29 Septembre, ce cher Silvio fête ses 77 ans. Quel beau cadeau il fait a l'italie

Qu'est ce qu'il fout à 77 ans à emmerder le monde ? C'est pas de Gaulle !
Etre apte à quitter le monde du travail; c'est à dire s'occuper autrement. Plein de gens ne savent pas.
Je suis pour une limitation d'âge dans les fonctions politiques (sauf pour le Chef de l'Etat et le Premier Ministre).
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 30 septembre 2013 00:26
par le parisien
mordred a écrit :
Qu'est ce qu'il fout à 77 ans à emmerder le monde ? C'est pas de Gaulle !
Etre apte à quitter le monde du travail; c'est à dire s'occuper autrement. Plein de gens ne savent pas.
Je suis pour une limitation d'âge dans les fonctions politiques (sauf pour le Chef de l'Etat et le Premier Ministre).
Ben justement, Berlusconi n'a plus aucun mandat.
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 30 septembre 2013 07:04
par Crapulax
Le Sénat Italien veut l'envoyer en calèche alors Berlusconi fait tout pour "faire pression",ça en dit long mais vu que le personnage est démasqué,j'espère quand meme qu'il bouffera la gamelle.
Il est ou le temps du Bunga-Bunga?

Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 30 septembre 2013 08:54
par sacamalix
Crapulax a écrit : Le Sénat Italien veut l'envoyer en calèche alors Berlusconi fait tout pour "faire pression",ça en dit long mais vu que le personnage est démasqué,j'espère quand meme qu'il bouffera la gamelle.
Il est ou le temps du Bunga-Bunga?

Justement, c'est son anniversaire, ça a dû bunga-bungater

Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 30 septembre 2013 11:59
par Patrick_NL
Même après sa nouvelle condamnation, Berlusconi n'est pas encore fini politiquement, estime le chroniqueur Bert Wagendorp dans le quotidien de centre-gauche De Volkskrant : "Berlusconi lutte de toutes ses forces contre le temps. Chaque jeune femme dont il monnaye les charmes doit le convaincre qu'il sera éternellement jeune et vigoureux. Chaque voix que lui accordent les électeurs contribue à alimenter son sentiment d'immortalité et de pouvoir infini. Chaque coup d'œil dans le miroir lui renvoie l'image d'un souverain absolu et impudent, d'un manipulateur de sa propre réalité et de celle des autres. Il joue le jeu de l'immuabilité et de l'intangibilité de manière si puissante et convaincante que j'ai du mal à imaginer que nous soyons définitivement débarrassés de Silvio Berlusconi. Il fera bientôt chuter le gouvernement Letta, remportera les élections, redeviendra Premier ministre et promulguera une loi autorisant les relations sexuelles avec des mineurs de 17 ans. Ce n'est que lorsqu'il aura rendu l'âme, dans l'étreinte d'une lolita, qu'il en sera fini de Berlusconi."
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 30 septembre 2013 19:38
par Patrick_NL
Pas tous unis derrière Berlusconi.
A une faute de jeu, on ne répond pas par un coup de boule. La gauche a agressé Berlusconi par l'intermédiaire des divers procès qu'il subit. Mais quel rapport avec le gouvernement ?" L'interrogation ne provient pas d'un quelconque observateur de la vie politique italienne mais de Gaetano Quagliariello, ministre PDL (Peuple de la Liberté) des Réformes constitutionnelles.
Tout comme les quatre autres ministres du gouvernement de coalition, il a annoncé, le 28 septembre, sa démission sur injonction du Cavaliere [qui a demandé aux ministres de démissionner pour protester contre son exclusion probable du Sénat le 4 octobre]. Mais, au lendemain de la crise politique sans précédent déclenchée par cette décision, Quagliariello doute.
Avec les ministres Beatrice Lorenzin (Santé) et Maurizio Lupi (Infrastructures), Quagliariello est à la tête de la fronde des sceptiques à l'égard de Berlusconi, rapporte Il Sole 24 ore. Quagliariello se dit porte-parole du "peuple des modérés" qui n'acceptent pas une telle instrumentalisation du pouvoir. De même, il n'adhère pas à la création annoncée d'un nouveau Forza Italia [pour remplacer le PDL], parce que "Forza Italia ne parle pas aux industriels, aux artisans, à l'Eglise et à toute une partie de l'Italie", a-t-il déclaré lors d'une émission télévisée.
La droite italienne avance donc dans le flou, de plus en plus divisée entre les colombes, les modérés, et les faucons, partisans de la ligne dure dictée par Berlusconi. Le 29 septembre, Angelino Alfano, vice-président du gouvernement et présumé "dauphin" de Berlusconi s'est autorisé sur Twitter la phrase suivante : "Je suis berlusconien et loyal. Mais, si les extrémismes prévalent, je serai berlusconien différemment."
Une prise de distance timide immédiatement parodiée sur les réseaux sociaux. Mais si ce scepticisme ne s'est pas encore traduit de faits il demeure inédit. "Dans un parti 'patronal' exempt d'un fonctionnement normal de la démocratie interne et habitué à attendre les ordres du chef, cela ne s'était jamais vu", souligne La Stampa.
Accusés par Alessandro Sallusti, le directeur du Giornale (propriété de la famille Berlusconi), de ne pas suffisamment soutenir le Cavaliere, les cinq ministres PDL ont répondu, le 30 septembre, de manière très claire : "Nous n'avons pas peur, nous ne nous laisserons pas intimider
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 03 octobre 2013 22:08
par Patrick_NL
Re: Berlusconi prend l'Italie en otage
Posté : 05 octobre 2013 09:03
par Patrick_NL
C’est officiel : Le Cavaliere a été déchu de son rang de sénateur par la commission électorale du sénat. La décision sera entérinée d’ici une vingtaine de jours par l’ensemble de l’hémicycle.