Promo suicide pour "La Vie d'Adèle", Palme d'Or à Cannes
Posté : 25 septembre 2013 19:22
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/ ... r=RSS-3208PALME D’HORREUR – Le tournage de « La Vie d’Adèle » raconté par ses actrices
On les avait peu entendues sur ce sujet. Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, les deux actrices qui dans La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, vivent une histoire d'amour intense, récompensée par une Palme d'or à Cannes en mai, racontent aujourd'hui les condition difficiles du tournage.
Dans une interview accordée à Télérama, le 24 août, Léa Seydoux confiait : [Nous] n'avons découvert le film qu'à Cannes, à la projection destinée à la presse étrangère. J'en suis sortie avec la certitude que Kechiche est un génie, sans que cela ne l'excuse pour autant : je ne pense pas que la réussite artistique justifie tout, ni que le film soit le résultat de la douleur infligée pendant sa fabrication." L'actrice précisait : "Dans aucune autre profession, on n'accepterait ce que l'on a subi : en France, le metteur en scène est surpuissant."
Dimanche, au site The Daily Beast (magazine Newsweek), alors que La Vie d'Adèle est présentée au Festival américain de Telluride, dans le Colorado, les deux actrices décrivent plus longuement un réalisateur qui fait la part belle à la "manipulation" et un tournage "horrible", "sans fin".
Adèle Exarchopoulos : "[Kechiche] nous a prévenues qu'il faudrait lui faire une confiance aveugle et donner énormément de nous-mêmes. (...) et j'ai dit 'oui, bien sûr !', parce que je suis jeune et que je n'ai pas beaucoup d'expérience. Mais une fois sur le tournage, j'ai compris qu'il voulait réellement que nous lui donnions tout. La plupart des gens n'osent même pas demander ce qu'il nous a demandé, et ils le font avec beaucoup de tact – tu es rassurée pendant les scènes de sexe, qui sont chorégraphiées."
Léa Seydoux : "Nous avons passé dix jours sur cette scène. Ça n'était pas 'OK, aujourd'hui on tourne la scène de sexe !' Ça a duré dix jours !"
Evoquant un "génie torturé" pour expliquer les crises de rage de Kechiche, les deux actrices détaillent leur épuisement au fil de cinq mois et demi de tournage :
Léa Seydoux : "[Kechiche] filmait avec trois caméras, donc la scène de bagarre se faisait en une prise continue d’une heure. Durant le tournage, j’ai dû pousser [Adèle] sur une porte en verre en criant : 'Maintenant va-t'en !' Elle s’est cognée à la porte et s’est coupée. Elle saignait de partout et pleurait avec son nez qui coulait. Kechiche a ensuite dit : 'Non, on n’a pas fini. On la refait.'"
Adèle Exarchopoulos : "Elle essayait de m'aider à faire cesser le saignement, et [Kechiche] criait : 'Non ! Embrasse-la ! Lèche sa morve !'"
Les deux actrices évoquent ainsi en négatif la méthode Kechiche, qui pousse loin l'improvisation et multiplie les prises (Kechiche "cherchait en permanence parce qu'il ne savait pas précisément ce qu'il voulait"), à la recherche d'un élan vital qu'il reconstruira au montage. La Palme et le succès critique adoucissent leurs souvenirs.
A propos de sa relation avec Adèle Exarchopoulos durant le tournage, Seydoux disait également à Télérama : "je l'ai aidée, Adèle m'a aidée. C'est plus qu'une collaboration, on s'est sauvées mutuellement. Kechiche a eu l'intelligence de raconter cette histoire, mais le film, c'est quand même Adèle et moi".
Interrogées sur leur éventuelle envie de travailler de nouveau avec le réalisateur, Seydoux répond "jamais", et Exarchopoulos "ne pense pas" qu'on l'y reprendra.
Jointes par téléphone par Le Parisien, les actrices confirment leurs propos, mais le nuancent et refusent de parler d'un harcèlement moral. "C'est sans doute le film où nous avons le plus appris, le plus évolué", précise Adèle Exarchopoulos. La Vie d'Adèle sort en salles le 9 octobre.
En Mai dernier, à Cannes et après, elles étaient beaucoup moins dures avec Kéchiche, elle parlaient d'un tournage difficile certe mais ne l'accusaient pas, ne rentraient pas dans les détails.

Pkoi déballer tout ça maintenant, au moment de la promo du film ? Cherchent-elles vraiment à saborder la promo, à faire du film un échec commercial ?
En tout cas, parler du film et de son réalisateur d'une telle manière, en plein promo, c'est une façon bien particulière de remercier le réalisateur, les producteurs et l'équipe du film, tous ces gens qui leur ont permit de remporter la Palme d'Or puisque le palmarès officiel du festival de Cannes 2013 stipule que l' palme esr attribué conjointement à A. Kechiche, L. Seydou et A. Exarchopoulos.
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/ ... is-dadele/CORPS À CORPS – La contre-attaque de Kechiche, l’avis d’Adèle
La réplique est cinglante, quoique désespérée. A deux semaines de la sortie en salles de La Vie d'Adèle, palme d'or du dernier Festival de Cannes, Abdellatif Kechiche plaide pour son film, "sali" par les confidences de ses actrices et la colère des techniciens. La polémique sur les condition de tournage a "humilié, déshonoré" le réalisateur franco-tunisien. Il décrit à Télérama une "volonté de le casser".
Léa Seydoux, surtout, en prend pour son grade. Elle "vole la vedette au film", "ne mesure pas les conséquences désastreuses de ses propos", s'insurge Kechiche.
"Moi, je n'irais pas voir le film du cinéaste sadique et tyrannique dont on fait le portrait aujourd'hui ! C'est comme si on se rendait à un mariage en sachant qu'en vérité, les mariés se détestent. Ces déclarations, c'est pire que de cracher dans la soupe, c'est un manque de respect pour un métier que je considère comme sacré. Quand j’ai lu ce que qu’elle disait, je n’ai pas compris. Si elle a vraiment vécu ce qu’elle raconte, pourquoi être venue à Cannes pleurer, remercier, monter les marches, passer des journées à essayer robes et bijoux ? Quel métier fait-elle, actrice ou artiste de gala ?"
La comédienne avait confié en août à Télérama et au site américain Daily Beast ses souvenirs d'un tournage "dur, oppressant". Jamais, disait-elle, elle ne retravaillerait avec le réalisateur de L'Esquive. Certes, "Kechiche est un génie", mais "je ne pense pas que la réussite artistique justifie tout, ni que le film soit le résultat de la douleur infligée pendant sa fabrication", estimait l'actrice.
Le "génie" livre une version des faits sensiblement différente. "Jouer réclame de s'abandonner, de lâcher prise, de laisser de côté les mimiques pour paraître mystérieux, intelligent ou sensuel, de ne plus se demander si la caméra vous regarde bien. Pour l'obtenir, il faut de la psychologie – d'autres diront de la tyrannie ou du sadisme", explique-t-il. A la manipulation dont on l'accuse, il oppose l'amour, la bienveillance, la tendresse même. Sa quête de "vérité" peut l'entraîner loin, mais c'est aussi cela qui aimante :
"Quand Léa Seydoux s’est présentée à moi, elle disait avoir du mal à jouer de façon naturelle. Elle voulait trouver quelque chose qu’elle voyait dans mon cinéma. Elle a insisté pour venir. Et ensuite pour rester, parce que j’avais des doutes sur notre réussite. Je ne savais pas si je pouvais être le metteur en scène qui l’aiderait à se débloquer. Et je n’étais pas sûr qu’elle en ait vraiment envie. Je lui ai proposé plusieurs fois d’en rester là. Dont une après vingt jours de tournage. Mais elle tenait à continuer."
"Moi, j’étais prêt à appeler Sara Forestier, qui avait très envie du rôle et que je n’avais pas choisie parce que je trouvais ça presque trop simple, trop évident, vu qu’elle répond au quart de tour. J’avais aussi pensé à Mélanie Thierry, une actrice accomplie. Mais j’aime la difficulté, et ça me semblait un défi de prendre une jeune fille qui aspire à devenir une star."
L'apaisement, finalement, vient d'Adèle Exarchopoulos. Dans un long entretien aux Inrockuptibles, la jeune actrice relativise la dureté du tournage :
"Faut arrêter, Abdel ne nous a ni frappées ni torturées, il nous a juste demandé de tout donner. Alors, il y a des jours où on donne tout, et d'autres où on a moins envie de tout donner parce c'est dur de garder une même intensité pendant des mois. Mais je ne regrette absolument rien et je ne me plains pas. (...) La Vie d'Adèle a été une école magnifique, j'ai appris sur moi et mon métier comme jamais. Abdel m'a tirée vers le haut... tout le reste, c'est des conneries."