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forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 09:16
par tisiphoné
Vendredi, Malek Jaziri a déclaré forfait alors qu'il devait disputer les quarts de finale du tournoi de Tachkent (Ouzbékistan). Officiellement, une blessure au genou l'a empêché de se rendre sur le court. En réalité, le n°1 tunisien, 169e joueur mondial, a été contraint de se retirer par sa Fédération car son adversaire, Amir Weintraub, 196e, est israélien.
Or, comme l'a rappelé le Huffington Post Maghreb, la Tunisie ne souhaite pas voir ses sportifs affronter des membres de l'Etat hébreu, en solidarité avec la cause palestinienne.

Ironie du sort, les deux joueurs sont amis dans la vie. Jaziri et Weintraub défendent les couleurs de l'AAS Sarcelles, club du Val-d'Oise qui évolue en 1re division. «Amir a invité Malek à son mariage, en février prochain, en Israël, et c'est Malek, présent au club depuis sept ans, qui m'avait demandé de recruter Amir», a confié ce samedi Jonathan Chaouat, le président sarcellois. Les deux hommes se sont d'ailleurs déjà affrontés sur le circuit sans que la Tunisie n'y voit le moindre problème. C'était en 2010, en Espagne.

Le gouvernement tunisien nie toute implication

«Malek a reçu un mail de la FTT (Fédération tunisienne de tennis) lui disant qu'à la suite d'une réunion avec le ministère des Sports, elle avait le regret de l'informer qu'il ne pouvait pas jouer contre le joueur israélien», a expliqué au Parisien.fr Amir Jaziri, le frère et agent du joueur de 29 ans. Le courriel, long de deux phrases, ne donne aucune justification à cette interdiction de disputer ce match.

«On est dans une position critique, a ajouté Amir Jaziri. On joue un match de tennis. Nous n'avons rien à voir ni avec Israël ni avec la Palestine. Malek, lui, il s'en fiche, il travaille, il a un métier à faire, il joue contre n'importe quel joueur au monde, Israélien ou autre.»

La FTT, elle, n'a pas réagi publiquement depuis le forfait de son joueur dans la capitale ouzbèke. De son côté, le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes d'Ennahda, nie toute implication dans ce dossier : «Il n'y a aucune position officielle du gouvernement. Les autorités n'imposent rien à la Fédération ni au joueur», a affirmé samedi Ahmed Gaaloul, conseiller chargé de la jeunesse et des sports du Premier ministre tunisien. «Le ministère de la Jeunesse et des sports et son ministre Tarek Dhiab n'ont pas interdit à Malek de jouer», a-t-il insisté.

La Fédération avait assuré suivre les instructions du ministre


Son frère reconnaît toutefois que la présidente de la FTT, Selma Mouelhi, n'a fait que lui transmettre les dires du ministère. Mercredi, la patronne de la Fédération avait affirmé «avoir envoyé des emails au joueur lui interdisant de jouer même s'il devait être lésé sportivement», précisant qu'elle avait pris cette décision après concertation avec l'autorité de tutelle. L'Association des joueurs de tennis professionnels (ATP) a précisé «être au courant» et être entrée en relation avec la Fédération internationale de tennis (ITF). Jaziri risque de lourdes sanctions.

D'intenses tractations ont eu lieu entre le «clan Jaziri» et les autorités tunisiennes. Car Malek avait beaucoup à perdre en ne jouant pas cette rencontre. Retombé à la 169e place mondiale (il était 69e en juillet 2012, son meilleur classement), une victoire finale à Tachkent lui aurait permis de remonter autour du 135e rang. Et d'empocher un chèque important pour sa carrière dans ce tournoi doté de 125 000 dollars (environ 106 000 euros).

Un joueur profondément «embarrassé»

Entré en contact avec Malek Jaziri jeudi soir, après avoir eu vent d'un forfait à venir du joueur via son compte Facebook, Jonathan Chaouat avait ainsi trouvé un homme profondément «embarrassé». «Il était en déprime et en panique, sincèrement dégoûté. Il m'a expliqué qu'il ne pouvait pas jouer vendredi et quand je lui ai demandé d'où venaient les pressions, il a seulement répondu mon pays.»

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http://www.leparisien.fr/sports/tennis- ... 219537.php


Ce n'est pas une première
Plusieurs cas d'abandons louches ou de boycott pur et simple face à des athlètes israéliens ont été relevés dans l'histoire récente du sport. En juillet 2013, la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur avait abandonné au tournoi de Bakou pour éviter d'affronter l'Israélienne Shahar Peer en demi-finale. Elle avait prétexté une blessure à la cheville pour s'éviter vraisemblablement les pressions politiques de son gouvernement.

En 2009, Peer, 48e mondiale, n'avait pu participer au tournoi de Dubaï, faute d'avoir reçu un visa des autorités des Emirats arabes unis. L'année précédente, deux joueurs israéliens, Andy Ram et Jonathan Erlich, avaient eux aussi été absents de dernière minute de cette compétition, où ils devaient disputer le double.

En 2003, aux championnats du monde de tennis de table de Paris, deux forfaits de ce style avaient été relevés, avec l'absence subite du Yéménite Hani Al-Hammadi et du Saoudien Nabeel Al-Magahwi. Le premier avait justifié une soudaine fatigue. Le second n'avait pas avancé d'explication. Mais la cause était autre : la présence parmi leurs adversaires du pongiste israélien Gay Elensky.

La Fédération internationale de tennis de table (ITTF) avait suspendu les deux joueurs, sans pouvoir cependant démontrer le caractère antisémite de leurs forfaits. «Nous ne pouvons prouver le motif de leur refus de jouer, mais nous savons qu'ils ont violé nos lois», avait justifié un communiqué de l'ITTF, rappelant qu'avant la compétition tous les chefs de délégation avaient dû «signer une lettre qui engageait leurs joueurs à rencontrer tout adversaire potentiel, d'où qu'il vienne».

Un an plus tard, en 2004, les jeux Olympiques d'Athènes avaient été le cadre d'une affaire du même type : l'abandon soudain du judoka iranien Arash Mir-Esmeili, plutôt que de monter sur le tatami face à un Israélien. L'Iran s'était illustré de la même façon en 2011, lors des Mondiaux de natation en Chine, à Shanghai. Mohammad Ali Rezaei avait refusé de prendre le départ de sa série du 100 m brasse, l'Israélien Gal Nevo étant dans un couloir d'eau voisin. La Fédération internationale de natation (Fina) avait alors expliqué avoir vu un document émis par les instances sportives iraniennes demandant «le boycott de toutes les épreuves où Israël nage».

Re: forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 11:44
par le parisien
la Tunisie ne souhaite pas voir ses sportifs affronter des membres de l'Etat hébreu, en solidarité avec la cause palestinienne.
C'est quand même très très con : grâce à la solidarité de la Tunisie envers la Palestine, un joueur israelien accèdent aux demi-finales sans s'être fatigué et sera donc dans les meilleures conditions possibles pour ses prochains matchs. Ce qui me ferait bien marrer, ce serai que le mec gagne le tournoi :cote:
Moi, j'suis la fédé tunisienne ou le ministre de sports tunisien, au lieu de refuser de joueur contre des israeliens, j'impose à mes joueurs de gagner contre des Israeliens. Avec des sanctions pour ceux qui perdent.
Et si tu peux pas gagner, tu fais tout pour handicaper l'adversaire en vu des prochains matchs. Pr exemple si l'équipe de Tunisie est menée 3-0 par Israel, plutôt que d'essayer de revenir à 3-1, tout le monde tacle les pied en avant, vise les tibia, etc. particulièrement sur les meilleurs joueurs de l'équipe d'Israel. Peu importe si ya des cartons rouges, du moment que l'adversaire sort sur une civière :twisted:

Re: forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 11:53
par coincetabulle
sauf que ce n'est plus du sport et que l'option "refus d'affrontement" reste la seule option.

je n'adhère pas. dans tout les cas.

Re: forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 12:08
par tisiphoné
Johan a écrit : C'est quand même très très con : grâce à la solidarité de la Tunisie envers la Palestine, un joueur israelien accèdent aux demi-finales sans s'être fatigué et sera donc dans les meilleures conditions possibles pour ses prochains matchs. Ce qui me ferait bien marrer, ce serai que le mec gagne le tournoi :cote:
Moi, j'suis la fédé tunisienne ou le ministre de sports tunisien, au lieu de refuser de joueur contre des israeliens, j'impose à mes joueurs de gagner contre des Israeliens. Avec des sanctions pour ceux qui perdent.
Et si tu peux pas gagner, tu fais tout pour handicaper l'adversaire en vu des prochains matchs. Pr exemple si l'équipe de Tunisie est menée 3-0 par Israel, plutôt que d'essayer de revenir à 3-1, tout le monde tacle les pied en avant, vise les tibia, etc. particulièrement sur les meilleurs joueurs de l'équipe d'Israel. Peu importe si ya des cartons rouges, du moment que l'adversaire sort sur une civière :twisted:
bel esprit sportif :shock: heureusement que les joueurs de haut niveau fonctionnent pas comme ça
dans le cas précis, ils sont amis.

Re: forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 12:51
par le parisien
Je parle de consignes que devrait donner la fédération et je me met à la place d'une fédé qui se prétend solidaire avec la cause palestinienne.
coincetabulle a écrit : sauf que ce n'est plus du sport et que l'option "refus d'affrontement" reste la seule option.

je n'adhère pas. dans tout les cas.
Et déclarer forfaits pour des raisons politiques, c'est du sport peut-être ?
A partir du moment où tu fais entrer des considérations politiques dans le truc, c'est plus du sport alors quite à sortir du cadre du sport, autant ne pas le faire d'une manière qui avantage ou qui fait gagner l'adversaire mais d'une manière qui l'handicape ou le fait perdre.

Re: forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Posté : 13 octobre 2013 13:14
par coincetabulle
non, c'est contraire à l'esprit du sport. dans ce cas tu ne joues pas le match point.

mais je suis d'accord avec toi sur le fait que les considération politico religieuse ne devraient jamais avoir le dernier mot.