L'Allemagne exporte trop... et ne consomme pas assez
Posté : 14 novembre 2013 21:53
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013 ... emagne.phpBruxelles ouvre une enquête contre les excédents commerciaux allemands
La première puissance de l'euro est critiquée de longue date pour sa dépendance aux exportations et pour la faiblesse relative de ses salaires.
L'économie modèle a brillamment traversé cinq ans de crise, mais elle se retrouve écornée: l'Allemagne est tombée sous le coup d'une «enquête approfondie» de la Commission européenne, à cause de ses excédents commerciaux.
La première puissance de l'euro est critiquée de longue date pour sa dépendance aux exportations et pour la faiblesse relative de ses salaires. Le FMI et la France - qu'elle soit gouvernée à droite ou à gauche - s'inquiètent d'un modèle qui nourrit les déséquilibres en Europe, à l'instar de la Chine avec le reste du monde. Récemment, le Trésor américain a dénoncé l'«addiction» de l'Allemagne aux marchés extérieurs et l'«anémie» de sa demande interne.
Jusqu'ici, l'UE s'était gardée de nourrir la controverse, célébrant au contraire la parcimonie budgétaire et les succès de compétitivité chers à Angela Merkel. Deux raisons expliquent un revirement à Bruxelles. D'abord, un souci inavoué mais palpable de peser sur les tractations gouvernementales entre le parti de la chancelière et le SPD, réputé plus ouvert à l'inquiétude de l'UE. Ensuite, la crainte qu'une Allemagne commercialement impériale ne torpille la reprise de ceux des pays de l'euro qui brident leurs déficits et regagnent de la compétitivité.
«Il s'agit d'une analyse, pas d'une inculpation»
L'examen macroéconomique de l'Allemagne serait la 14e procédure engagée par la Commission. Aucune n'a encore débouché sur des sanctions. Seule l'Espagne et la Slovénie ont été convaincues de déséquilibre «excessif». La République fédérale devra attendre le diagnostic jusqu'à la fin de l'hiver. «Il s'agit d'une analyse, pas d'une inculpation», insiste Bruxelles. L'excédent des comptes courants allemands devrait atteindre 7% du PIB cette année.
José Manuel Barroso a décidé de défendre lui-même la décision. Berlin ne donne aucun signe de contrition. Wolfgang Schäuble, voix décisive dans l'euro, fait savoir que son pays n'offre «aucun déséquilibre qui mériterait correction». Des alliés de la chancelière dénoncent déjà un complot contre la réussite allemande…
En Allemagne, les entreprises cartonnent mais les particuliers ne consomment pas. Ca en dit long sur la situation des ménages allemands, sur l'identité de ceu qui profitent de la bonne santé économique et financière de l'Allemagne et ceux sur le dos de qui elle se fait...
Veut-on vraiment la même chose en France, des entreprises riches mais des travailleurs pauvres ?