Un prêtre français enlevé au Cameroun
Posté : 15 novembre 2013 10:54
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... meroun.phpUn prêtre français dans le piège africain
Enlevé dans le nord du Cameroun, Georges Vandenbeusch pourrait être entre les mains de Boko Haram.
Un prêtre français a été enlevé jeudi près de Koza, dans le nord du Cameroun. Le père Georges Vandenbeusch a été capturé au milieu de la nuit par un commando d'une quizaine d'hommes armés dans la paroisse de Nguetchewe, dont il était le curé.
Selon sœur Françoise, qui travaille avec le religieux, il «a été enlevé vers 23 heures alors qu'il se trouvait chez lui dans l'enceinte de la paroisse». «Les ravisseurs s'exprimaient en anglais. Il nous a semblé qu'ils étaient venus à pied. Nous n'avons pas entendu de bruit de voiture. Ils ne portaient pas de cagoules. Nous ne savons pas ce qu'ils ont pris chez le père. Ils nous ont demandé de l'argent.» Un autre témoin, le père Henri Djongyang, a expliqué sur Europe 1 que les assaillants étaient à la recherche de fonds. «Le père avait dans son bureau un coffre-fort, qu'ils ont traîné dans le salon. Ils n'ont pas pu l'emporter.» Les voleurs ont finalement pris la fuite, emmenant le prêtre français avec eux. Ils auraient rapidement franchi la frontière nigériane, située à une vingtaine de kilomètres, à moto selon certains témoignages.
Décrit d'une nature calme et robuste, le prêtre s'était installé il y a deux ans au Cameroun, après neuf années passées à Sceaux. Il avait été informé «que c'est une région extrêmement dangereuse. Néanmoins, il avait voulu rester là-bas», a dit Laurent Fabius. Le président François Hollande a appelé jeudi les ressortissants français à «ne rien faire qui puisse mettre en danger leur vie». Mais il a assuré que «tout serait fait» pour que le prêtre puisse être libéré. Émus et choqués, les paroissiens de la commune de Sceaux se sont rassemblés jeudi soir pour une veillée de prière et de soutien à leur ancien curé.
Un acte purement crapuleux, dans cette région dangereuse et mal contrôlée par le gouvernement, n'est pas totalement écarté. Mais la proximité avec le Nigeria, berceau de Boko Haram, et le fait que les ravisseurs parlent anglais ou haoussa - l'une des principales langues du Nigeria -, renforcent la piste de ce mouvement islamique très violent. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste. «Il a sans doute été victime des gens de Boko Haram même s'il n'y a pas de preuve formelle», suppute-t-on dans l'entourage du président camerounais Paul Biya. Le 19 février dernier, le groupe avait déjà été à l'origine du rapt d'une famille française, les Moulin-Fournier, capturés eux aussi dans l'extrême nord du Cameroun. Ils avaient été libérés fin avril, après de délicates négociations conduites par les autorités camerounaises et sans doute le versement d'une rançon de plusieurs millions de dollars.
Motivations financières
Les motivations du rapt du prêtre pourraient donc être de nature financière. Mais Boko Haram est aussi un mouvement qui a l'habitude de s'en prendre aux communautés chrétiennes nigérianes et aux étrangers. Souvent qualifiée de secte, Boko Haram, fondée en 2002, a tout d'abord affirmé lutter contre «l'influence occidentale» sur le nord du pays, à majorité musulmane. Après la mort de son leader charismatique en 2009, Boko Haram a intensifié sa lutte contre le gouvernement d'Abuja et les chrétiens du Nord, perçus comme des envahisseurs. Noël 2010 fut particulièrement sanglant, avec plusieurs attaques contre des églises, dont celle de Jos qui fit plus de 80 morts. Les attentats et la répression conduite par l'armée nigériane ont fait plusieurs milliers de victimes.
Depuis mai dernier, les militaires d'Abuja ont lancé une vaste offensive dans l'État de Borno et repris en partie le contrôle de la capitale locale, Maiduguri. Cette victoire, même ténue, a fragilisé Boko Haram mais pas au point de l'empêcher de lancer des opérations de plus en plus violentes. Cela a poussé les États-Unis à les inscrire sur leur liste noire «terroriste», il y a deux jours, les accusant d'être liées à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Ansaru a également été placé sur cette liste par Washington. Cette scission de Boko Haram a revendiqué le rapt de l'ingénieur français Francis Collomp au Nigeria, en décembre 2012.
Et voila, on ça continue : on paye, ils enlèvent, on paye, ils enlèvent, etc...
Alors vu qu'il faut pas trop compter sur eux pour arrêter les enlèvement, on a plus qu'à arrêter de payer. Et plutôt que de payer, on mobilise des ressources pour localiser le lieu où l'otage est détenu, on y envoie un commando avec pour mission de libérer l'otage et de tuer le plus possible de terroristes, même si les terroristes pourraient tuer l'otage en réponse à cette attaque. Une fois qu'on aura fait ça 2-3 fois, que 2-3 groupe terroristes se seront fait décimés, les autres y réfléchiront à 2 fois avant d'enlever des français.
