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le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 01:15
par tisiphoné
De Douala) « Mon calvaire a commencé à 12 ans », se souvient Christelle Ensi, une coiffeuse de 27 ans résidant à Douala, la capitale économique du Cameroun :

« Chaque soir, ma mère me faisait asseoir près d’elle dans la cuisine. Elle dénudait alors ma poitrine pour presser avec force une spatule chaude sur mes seins naissants. Pendant que je hurlais de douleur, mes deux tantes me maintenaient. Au bout de trois mois, ma mère a été forcée d’arrêter en raison de mes brûlures. »

Supprimer les signes extérieurs de féminité


Tradition ancestrale moins connue que l’excision, le « repassage des seins » vise à freiner la poussée mammaire en écrasant la chair avec des pierres chaudes, des pilons, voire des épluchures de bananes plantains passées au préalable sur le feu…

Le but recherché ? Retarder l’âge du premier rapport sexuel en supprimant les signes extérieurs de féminité. Ces massages douloureux se déroulent dans l’intimité du cercle familial, ce qui explique en partie le silence qui entoure cette pratique pourtant répandue en Afrique équatoriale.

Le Cameroun est le pays le plus touché. Près d’une femme sur dix est victime de cette mutilation, selon un rapport publié en octobre par la Coopération technique allemande (GIZ) qui a enquêté sur tout le territoire.

Le taux de prévalence varie cependant d’une région à l’autre, et avoisine les 20% dans la région du nord-ouest. Dans les zones septentrionales, où la plupart des filles sont mariées dès la puberté, certaines adolescentes s’infligent elles-mêmes ce supplice afin d’échapper à une union précoce et pouvoir continuer leur scolarité.

Les mères répètent ce qu’elles ont subi

Le « repassage des seins » est un phénomène culturel qui se transmet entre les générations : les mères répètent les gestes qu’elles-mêmes ont subis.

Il ressort des différents témoignages recueillis par la GIZ que toutes ont eu de bonnes intentions, et n’ont jamais imaginé causer du tort à leur progéniture. Selon elles, il s’agit d’une technique comme une autre pour contrôler la sexualité de leur fille.

Marie-Thérèse Ensi, la mère de Christelle, justifie :

« Le sexe est un sujet généralement tabou dans la famille camerounaise, on n’en parle pas avec nos enfants. Le massage de la poitrine, c’est notre méthode contraceptive locale. »

Une précédente étude réalisée en mai 2005 par GIZ avait révélé qu’un quart des Camerounaises étaient victimes de cette pratique. Une vaste campagne de sensibilisation avait ensuite été lancée en 2006 par le Réseau national des associations de tantines (Renata). Le gouvernement s’est aussi mobilisé, interpellant les parents sur les risques liés aux mutilations féminines.

Aujourd’hui, « la prévalence du repassage des seins est certes réduite de moitié, mais le nombre élevé de jeunes filles touchées reste préoccupant. Nous ne serons satisfaits que lorsque cette pratique sera abandonnée », souligne Flavien Ndonko, conseiller technique et anthropologue pour la GIZ-Cameroun.

Accès difficile à la contraception

Les traumatismes psychologiques et physiques causés par cette mutilation sont nombreux : 32% des femmes se plaignent de fortes douleurs aux seins, 17% signalent des kystes et des abcès à la poitrine… Devenues mères, beaucoup ont rencontré des difficultés pour allaiter leur nouveau-né, mettant en avant un blocage mental.

Au final, force est de constater que le « repassage des seins », utilisé comme méthode contraceptive, n’a pas franchement d’incidence sur les grossesses adolescentes : près d’un tiers des jeunes Camerounaises se retrouvent mères avant l’âge de 16 ans. Et ce taux ne faiblit pas.

Selon l’association Renata, il faut maintenant que le gouvernement mette l’accent sur la vulgarisation des méthodes contraceptives qui sont moins coûteuses, moins traumatisantes et plus efficaces. Christelle Ensi a eu son premier rapport sexuel à 14 ans. Trois ans plus tard, elle accouchait de son premier enfant.

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 01:21
par Fonck1
j'espère au moins qu'elles ont des semelles en inox.

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 01:39
par le parisien
Au final, force est de constater que le « repassage des seins », utilisé comme méthode contraceptive, n’a pas franchement d’incidence sur les grossesses adolescentes : près d’un tiers des jeunes Camerounaises se retrouvent mères avant l’âge de 16 ans. Et ce taux ne faiblit pas.

Selon l’association Renata, il faut maintenant que le gouvernement mette l’accent sur la vulgarisation des méthodes contraceptives qui sont moins coûteuses, moins traumatisantes et plus efficaces. Christelle Ensi a eu son premier rapport sexuel à 14 ans. Trois ans plus tard, elle accouchait de son premier enfant.
Mais, il ne s'agit pas ici de contraception mais d'abstinence !

Bref, il s'agit encore une fois de sociétés attardées, archaïques au seins desquels les droits de femmes n'existent même pas. Ca montre bien qu'une société qui fait avancer les droits de femmes vers une égalité totale avec les hommes est une société évoluée, une société qui avance.

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 10:17
par avrilou
Il faudrait qu'elle avance plus vite cette société, encore en 2013 à travail égal salaire inégal! :(
Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres quand on nous parle de parité...

Mais pour en revenir au sujet, les seins bandés pour cacher la féminité ça date de l'antiquité!
Je me demande pourquoi s'acharner à mutiler le corps de la femme et à lui infliger des tortures, ça fait peur à ce point là une femme? :(

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 11:45
par Sov Strochnis
Si tu étais une femme née dans cette société, sans aucun autre repère, en ayant subie exactement la même tradition, comment savoir si tu pourrais t'en défaire aussi simplement ? Comment savoir si tu n'appliquerais pas exactement cette tradition ? Pas les mêmes codes, pas les mêmes croyances, font qu'on peut en arriver à des extrêmes.

D'ailleurs pour nous c'est plus simple puisque tout le système de notre société nous permet de nous élever à d'autres considérations, d'autres perspectives, on est tributaire de plusieurs siècles de connaissances.

De toute façon toutes les sociétés traditionnelles sont déjà acculturées, je trouve presque dommage de ne pas avoir acculturé ce genre de pratique ignoble pour les remplacer par un peu de connaissances. Après ce n'est clairement pas à nous de leur imposer un autre mode de vie, mais qu'une personne au sein de ces sociétés aient les couilles de proposer autre chose...

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 13:28
par tisiphoné
à noter que cette pratique favoriserait même le développement du cancer du sein :shock:

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 13:34
par sebmbala
c'est quand on lit ce genre d'article qu'on comprend a quel point les sociétés occidentales on fait un grand pas en avant le jour où elle se sont donné les moyen d'eduquer leur peuples et banir les traditions ancestrales.

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 13:43
par Jarod1
Et c'est au libéralisme démocratique que l'on droit ce "bond en avant"...

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 19 novembre 2013 18:47
par le parisien
C'est quoi le "libéralisme démocratique" ? Non parce que le libéralisme économique, je vois bienh ce que c'est mai le libéralisme démocratique Image

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 20 novembre 2013 11:41
par Jarod1
Disons la démocratie libérale plutôt.

Soit un système politique qui associe la garantie des droits individuels (libertés et droits politiques) et le capitalisme économique.

Re: le calvaire du repassage des seins des ados


Posté : 20 novembre 2013 12:00
par sebmbala
pour moi à l'origine on le doit à l’éducation (et plus tard au jour ou le peuple s'est dit "toi monsieur le curé tu la ferme et tes preches tu les fait dans ton eglise, pas en dehors, et au passage ton boulot à l'ecole c'est terminé, on va laisser ça a des pro, t'as qu'a planter des carottes dans ton jardin" :D ) l’éducation amène à un peuple qui apprend a prendre du recul sur les choses, des femmes qui prennent conscience qu'elles ont droit aux mêmes role que les hommes etc...