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Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 10:53
par le parisien
Allocations chômage: les clés pour comprendre l'urgence de la réforme
Le gouvernement a pour objectif de faire rentrer ses comptes dans les clous et l'assurance chômage n'y dérogera pas. Patronat (Medef, CGPME, UPA) et syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) ont rendez-vous ce vendredi 17 janvier pour renégocier la convention fixant les conditions d'indemnisation des chômeurs.
La feuille de route impose aux partenaires sociaux de trouver un accord d'ici la fin mars. Et la question est épineuse à plus d'un titre: faut-il baisser le montant des indemnités des chômeurs, au risque de les appauvrir davantage? Réduire la durée d'indemnisation dans le temps? Ou demander plus d'efforts aux salariés et aux entreprises, au risque de peser sur le coût du travail et le pouvoir d'achat des actifs?
Pour les Français interrogés par l'institut YouGov pour Le HuffPost et iTélé, le diagnostic est évidemment partagé, même si une solution médiane semble en mesure de réunir une (très) courte majorité. 26% des personnes privilégient ainsi la solution d'une diminution progressive du montant des allocations. Une mesure taboue en France mais qui s'applique dans de nombreux pays européens, y compris en Scandinavie où elle est censée inciter les chômeurs à retrouver du travail. 19% privilégient une réduction de la durée d'indemnisation, 11% baisseraient immédiatement le montant des allocations. Enfin, 8% opteraient pour une hausse des cotisations sociales afin de redresser les comptes de l'Unédic.
Signe que l'affaire est tout de même bien mal embarquée, 36% des Français rejettent en bloc ces options... Et les partenaires sociaux doivent trouver un accord d'ici la fin mars. Tour d'horizon de cette négociation qui constitue l'un des grands rendez-vous sociaux de 2014.
LE CONTEXTE: Un régime déficitaire et une dette de 18 milliards
Fin novembre, 3,29 millions de demandeurs d'emploi sans activité pointaient à Pôle emploi, un chiffre proche du record historique. La croissance peinant à décoller, l'Unédic (l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage) anticipe encore 63.200 demandeurs d'emploi sans activité de plus cette année.
Conséquence, ses finances sont en rouge vif: le déficit pour 2013 atteindra 4 milliards d'euros et la dette 17,8 milliards. Fin 2014, si les règles ne changeaient pas, le déficit atteindrait alors 4,3 milliards d'euros, la dette 22,1 milliards, un record.
L'équation s'annonce donc compliquée pour les négociateurs, qui pourraient être tentés de reconduire en grande partie la convention existante, en attendant des jours meilleurs. "Mais les choses ne peuvent rester en l'état", a pourtant averti mercredi le président de la CGPME, Jean-François Roubaud.
L'OBJECTIF: Enrayer le déficit
Le Medef veut "stabiliser" le déficit dans les trois ans et réduire la dette. "Nous avons 18 milliards d'euros de dette et si nous ne faisons rien, nous risquons d'arriver à 40 milliards", a encore répété son patron, Pierre Gattaz, mercredi.
Les syndicats font valoir que ce déficit est conjoncturel, le chômage massif pesant sur les recettes et gonflant les dépenses. "Il faut l'assumer collectivement", estime la CFDT. Face à la flambée des contrats précaires, certains voudraient augmenter la majoration de la contribution patronale pour les CDD de courte durée entrée en vigueur cet été, voire l'étendre à l'intérim.
Mais le Medef a posé comme "condition sine qua non" que l'on ne touche pas aux cotisations salariales qui "pèsent sur le pouvoir d'achat", ni aux cotisations patronales qui "pèsent sur la compétitivité" des entreprises.
LES LEVIERS: Aucune solution ne fait consensus
CGPME et Medef voudraient que le système d'indemnisation "incite" plus les chômeurs à reprendre un emploi, la CGPME "s'interrogeant" sur des incitations éventuellement "plus contraignantes" .
Il y a quelques mois, Pierre Gattaz avait remis sur la table la question de la dégressivité des allocations dans le temps, abandonnée depuis plusieurs années, y voyant aussi une source d'économies pour l'Unédic. Il s'est refusé à revenir sur le sujet mercredi pour "ne pas rentrer dans les négociations" avant leur ouverture. Peut-être les allègements sur le coût du travail promis par François Hollande dans le cadre de son "Pacte de responsabilité" inciteront-ils le Medef à être plus modéré dans cette négociation.
Le chef de l'Etat a d'ailleurs souligné mardi que "ce n'est pas à un moment de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs". Les syndicats refusent catégoriquement toute diminution des droits des chômeurs, jugeant que l'Unédic doit plus que jamais jouer son "rôle d'amortisseur social".
La CFDT a prévenu qu'elle n'accepterait "aucune remise en cause de la règle actuelle: un jour cotisé = un jour indemnisé dès quatre mois de cotisation".
La CGT propose même d'augmenter la durée maximale d'indemnisation de 24 à 30 mois et jusqu'à 60 mois (contre 36 actuellement) pour les plus de 50 ans et d'ouvrir les droits à l'assurance chômage après deux mois de travail.
La CFE-CGC, elle, ne veut pas entendre parler d'un abaissement du plafond des indemnités, arguant de l'importante contribution des cadres au financement de l'Unédic.
LES AUTRES DÉBATS: Simplification et intermittents
Les partenaires sociaux devraient s'efforcer de simplifier les règles d'indemnisation parfois illisibles, notamment pour les demandeurs d'emploi cumulant petits boulots et allocation chômage. Conçu au départ pour quelques dizaines de milliers de personnes, ce dispositif de cumul concerne aujourd'hui près d'1,2 million de chômeurs.
Ce sera un des grands dossiers de cette négociation. Ils doivent permettre aux chômeurs qui retrouvent un emploi sans avoir épuisé la totalité de leurs droits de les conserver, au moins en partie, et de les cumuler avec leurs nouveaux droits s'ils retombent au chômage. Le principe a été acté par les partenaires sociaux début 2013, mais il faut le mettre en pratique, sans grever les finances de l'Unédic.
Enfin, le régime spécifique des intermittents du spectacle sera à nouveau au menu des partenaires sociaux, qui avaient prudemment renoncé à le modifier dans la précédente convention. La Cour des Comptes demande à ce qu'il soit réformé. Mais le conflit des intermittents en 2003 est dans tous les esprits. A l'approche des élections municipales, le gouvernement a réaffirmé son attachement à ce système.
http://www.huffingtonpost.fr/2014/01/16 ... ref=france
Pour ma part, je serai favorable à :
-Augmenter la la majoration de la contribution patronale pour les CDD et l'étendre à l'intérim
-Rehausser la durée minimum de cotisation de 4 à 6 voire 8 mois
-Une baisse progressive des indemnité au delà de 1 an d'indemnisation
-Une baisse du montant maximal des indemnités qui ne pourra pas excéder 3x le smic (4335€) contre 4,25x le smic actuellement (6160€)
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:14
par haluck-horth
Pourquoi y a-t-il plus de 3 millions de chômeurs alors qu'il y a 2 millions de postes à pourvoir ?
Certes il faut parler d'argent, mais à mon avis il n'y a pas que ça.
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:19
par LOFOTEN
haluck-horth a écrit : Pourquoi y a-t-il plus de 3 millions de chômeurs alors qu'il y a 2 millions de postes à pourvoir ?
Certes il faut parler d'argent, mais à mon avis il n'y a pas que ça.
Assez d'accord dans l'ensemble.
De nombreux postes sont a pourvoir chez les artisans et petites PME . Surtout pour ceux qui ont peu de qualifications....
Pour ceux qui ont des BEP ou Bac Pro...dans la mesure ou ils savent lire un dessin...il y a du travail en mécanique . Ne serait ce que soudeur !
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:23
par le parisien
Ca, on le sait qu'il y a des emplois nos pourvus. Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Forcer les gens à devenir soudeurs ? Forcer un type qui a été comptable pendant 5 ans à devenir soudeur ?
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:27
par véra
Johan a écrit : Ca, on le sait qu'il y a des emplois nos pourvus. Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Forcer les gens à devenir soudeurs ? Forcer un type qui a été comptable pendant 5 ans à devenir soudeur ?
en Allemagne, Grande-Bretagne... et d'autres pays, ils font comment ?

Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:29
par LOFOTEN
Johan a écrit : Ca, on le sait qu'il y a des emplois nos pourvus. Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Forcer les gens à devenir soudeurs ? Forcer un type qui a été comptable pendant 5 ans à devenir soudeur ?
Pas question de transformer un comptable en soudeur......Ce n'était qu'un exemple dans un milieu que je connais bien.
Le "vivier" de personnes jeunes est conséquent et avec des diplômes......mais le gout au travail n'est plus là

Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:30
par sacamalix
Johan a écrit : Ca, on le sait qu'il y a des emplois nos pourvus. Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Forcer les gens à devenir soudeurs ? Forcer un type qui a été comptable pendant 5 ans à devenir soudeur ?
Et pourquoi pas ?

Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:34
par mordred
L'Education Nationale présente-t-elle aux scolarisés des issues ? Non. Un professeur-principal sait-il en troisième ou en quatrième en quoi consistent les métiers d'acheteurs, de mécaniciens poids-lourds, d'agriculteurs ? Peu ou pas.
L'apprentissage : surtout pas ! Ca vide les classes ! Le LEP, oui. Le truc, c'est que l'apprentissage ouvre généralement sur un CDI ensuite !
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:42
par le parisien
Tout ça ne nous dit pas ce qu'on fait pour réformer les allocations chômages...
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 11:48
par mordred
On supprime le chômage ! Le plein-emploi, comme sous De Gaulle et Pompidou ! Il faut cesser d'acheter à l'Etranger. Il faut véritablement baisser les charges sociales; patronales et salariales. Et pour cela, il faut que l'Etat fasse le ménage chez lui pour commencer. Mais ça, ça se fera peut-être qu'avec une révolution.
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 15:06
par Lion blanc
LOFOTEN a écrit :
Pas question de transformer un comptable en soudeur......Ce n'était qu'un exemple dans un milieu que je connais bien.
Le "vivier" de personnes jeunes est conséquent et avec des diplômes......mais le gout au travail n'est plus là

Il n'y a pas de sot métier.. A la rigueur, que des cadres ne soit pas employable sur des chaines de production, ça peut s'admettre ( bien qu'il existe peut-être des cas ou certains cadres en fin de droit n'ont pas eu le choix) mais que des "administratifs" refusent d’enfiler les bleus, sous prétexte que ce n'est pas de leur niveau, ça doit être reconnu comme un refus de travailler..

Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 15:36
par sosthene
Je pense qu'il faux être assez radical.*
diminuer la durée des allocations chômages:<1 ans maximum.>et ensuite passage au RSA avec possibilité de cumuler avec un emplois partiel.
Je verrais assez la possibilité pour un chômeur de cumuler emplois à temps partiel avec le complément allocations avec une limite de temps ,disons 3 ans.
obligation d'accepter une proposition d'emplois même si elle est inférieure en rémunération et en qualification.
Après tout ne vaux il mieux pas travailler plutôt que d'être à la charge de la collectivité,personne ne vous empêche de continuer à chercher dans votre qualification.
Je suis contre toute augmentation des prélèvements pour les sociétés ou pour les employés.
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 16:06
par Jarod1
Bien entendu, il faut rendre le chômage moins attractif, c'est la seule solution.
On ne peut pas augmenter les cotisations et il semble délicat de diminuer les allocations, donc il faut jouer sur les temps d'indemnisation et surtout être plus exigeants vis-à-vis des chômeurs pour leur maintenir leurs droits.
Après, il faut faire ça intelligemment, c'est à dire que tu ne peux pas avoir les mêmes exigences avec un type de 35 ans en parfaite possession de ses moyens et sans enfant qu'avec un type de 55 ans, usé jusqu'à la corde et qui s'est fait lourder après trente ans de boite.
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 16:28
par Kelenner
Donc, en fait, traiter les victimes en coupables si je comprends bien. L'immense majorité des chômeurs ne demande qu'une chose, c'est retrouver du boulot. Il n'y en a pas assez pour tout le monde. Ceux qui se retrouvent sur le bord de la route, dans des situations déjà très précaires pour beaucoup (le chômage "attractif", en voilà une belle connerie), on devrait donc encore leur enfoncer la tête sous l'eau ? Est-ce de leur faute si des politiques calamiteuses ont crée cette situation ?
On vient de filer 30 milliards aux entreprises et on serait infoutu d'en trouver 4 pour permettre aux chômeurs de vivre un minimum dignement ? Il faut arrêter de prendre les gens pour des cons.
Et l'argument des 2 millions d'emplois... Encore heureux qu'il existe des offres d'embauche en continu, mais quasiment tous (à part les boulots merdiques et sous-payés) finissent par être pourvus dans un délai en général très rapide. Ce ne sont évidemment pas les mêmes emplois qui restent en permanence, mais un espèce de "fond de roulement" qui se renouvelle.
Re: Réforme des allocations chômage : On fait comment ?
Posté : 17 janvier 2014 17:10
par Jarod1
Je suis à peu près convaincu que se retrouver au chômage constitue en général une contrainte.
Je suis plus dubitatif sur la durée du chômage de certain qui sont fort capables de retrouver immédiatement du boulot mais préfèrent user leurs droits jusqu'à la corde.
C'est contre ce type de comportement qu'il faut lutter, contre le chômage de confort.
Sinon, on ne "file" rien au entreprises, on va juste prendre un peu moins de LEUR argent, enfin si ça rentre dans les faits.