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l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 08:07
par tisiphoné
On les appelle les cold case, les affaires classées. Si la plupart de ces vieux dossiers poussiéreux partent aux oubliettes, non élucidés, certains trouvent leur dénouement et le plus souvent grâce aux progrès accomplis par la science. L’un de ces coups de tonnerre, et certainement pas le moindre, vient de résonner dans le ciel judiciaire. Car l’affaire Nelly Haderer, du nom de cette mère de famille tuée de deux coups de 22 LR (un dans le thorax, l’autre dans la tête) et retrouvée découpée sur une décharge de Rosières-aux-Salines, près de Nancy, il y a quasiment 27 ans (le 31 janvier 1987), est un mystère, au même titre que les mythiques dossiers Grégory ou du double meurtre de Montigny-les-Metz.

Deux condamnations et un acquittement pour Jacques Maire

Une véritable odyssée judiciaire qui a débuté en 1983, avec la disparition d’Odile Busset, 20 ans, dans la nuit du 15 au 16 mars 1983. Son corps ne sera jamais retrouvé. Aucune enquête de police ne sera jamais diligentée et il faudra une plainte avec constitution de partie civile, en 1995 (!), pour qu’un juge d’instruction s’empare enfin du dossier.

Deux ans plus tard, Jacques Maire, maçon dombaslois de 44 ans, est mis en examen et écroué. Un témoin affirme que l’homme, réputé fêtard et violent, est bien celui qui a pris en charge la jeune femme, le soir de sa disparition, devant le domicile de sa mère. Dans la foulée, la justice le met également en examen dans le dossier Haderer.

Renvoyé aux assises en 2004 à Nancy, Jacques Maire est reconnu coupable de l’enlèvement d’Odile Busset et acquitté pour le meurtre de Nelly Haderer.

Il écope de quinze années de réclusion.

Deux ans plus tard, en appel, à Epinal, il est cette fois condamné pour les deux affaires. Verdict ? Vingt ans. Le procès a été très dur. Pénalistes expérimentés, un brin têtes brûlées, les quatre avocats du maçon – Me Bouthier, Me Glock, Me Girard et Me Boh-Petit – ont mené la vie dure à la présidente Sudre, qu’ils ont tenté de récuser, et à la greffière qui, au soir du dernier jour, est hospitalisée. Elle oublie de parapher 32 pages du procès-verbal des débats…

La Cour de cassation ayant sanctionné cette incroyable omission, Jacques Maire est rejugé en octobre 2008. Et, là, il est acquitté… Il touchera 200.000 € d’indemnisation pour « détention injustifiée ».

Abattue par l’ultime verdict, la famille de Nelly Haderer ne baisse cependant pas les bras, avance les progrès de la science et la « jurisprudence Grégory » pour réclamer des analyses ADN sur les scellés.

La justice rouvre le dossier, confie les pièces à conviction au laboratoire Doutremepuich, à Bordeaux, l’un des plus en pointe. Les cadors de l’ADN parviennent à isoler un profil masculin. Cette empreinte génétique provient d’une tâche de sang qui se trouvait sur le jean porté par la victime.

Comparaison avec 16 protagonistes du dossier

En septembre dernier, Me Pierre-André Babel et Me Amandine Lagrange, les avocats de la famille, ont alors réclamé une comparaison de ce profil ADN avec celui des délinquants inscrits dans le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques). Ils ont également souhaité cette même comparaison avec 16 des protagonistes du dossier (dont Jacques Maire) mais aussi Francis Heaulme, que l’on met désormais à toutes les sauces.

A l’époque, l’un des avocats de Jacques Maire avait déclaré que le maçon était « bien sûr d’accord pour que l’on compare son ADN avec celui de la tache de sang. Car il sait qu’il est innocent et qu’il le sera encore plus si l’on retrouve le vrai coupable ».

Le résultat de cette comparaison vient de tomber et nous sommes en mesure de révéler qu’il est positif. Selon une source judiciaire, l’ADN sur le jean serait celui de Jacques Maire.

Si cela s’avérait exact, comment ce dernier, aujourd’hui, va-t-il justifier la présence de son profil génétique sur le pantalon d’une victime qu’il a toujours nié connaître ? Et quelles suites la justice va-t-elle maintenant donner à cette affaire sachant que Maire, définitivement acquitté en 2008, ne peut plus être inquiété ?

Eric NICOLAS eric.nicolas@estrepublicain.fr

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 10:07
par Jarod1
Ce qui est ahurissant, c'est que l'on juge le mec alors que des expertises sont toujours en cours. :shock:

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 10:09
par sacamalix
Si on l'avait envoyé à la guillotine la première fois.... et ben il serait pas mort pour rien :twisted: :twisted:

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 10:10
par Panzer Kunst
Je ne pense pas qu'il pourra être rejugé, ce qui peut paraître invraisemblable. Je ne me rappelle plus ce que dit la loi, à ce sujet, véritablement.
Si c'est le cas, il va falloir, néanmoins, qu'il rase les murs, ce mecton.

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 10:14
par Jarod1
Effectivement, je pense que la révision n'est pas possible dans le cas d'un acquittement.

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:26
par tisiphoné
Jarod1 a écrit : Effectivement, je pense que la révision n'est pas possible dans le cas d'un acquittement.
donc il reste qu'à programmer un petit accident ?

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:32
par Panzer Kunst
tisiphoné a écrit : donc il reste qu'à programmer un petit accident ?
Indirecte Incitation publique à l'homicide, cher administratrice ? (sourire)

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:33
par Jarod1
tisiphoné a écrit : donc il reste qu'à programmer un petit accident ?
Tu as remarqué que ça se passe toujours dans le Nord-Est ces histoires...

De là à remettre en cause le test ADN pour consanguinité... :content85

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:53
par tisiphoné
Panzer Kunst a écrit : Indirecte Incitation publique à l'homicide, cher administratrice ? (sourire)
je n'oserais pas inciter qui que ce soit à faire du mal à un homme reconnu innocent par notre si belle justice et qui a même été indemnisé, une belle somme en plus, il doit la rendre?????

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:55
par tisiphoné
Jarod1 a écrit : Tu as remarqué que ça se passe toujours dans le Nord-Est ces histoires...

De là à remettre en cause le test ADN pour consanguinité... :content85

que des quiches là haut :content85

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 11:58
par Jarod1
tisiphoné a écrit :
que des quiches là haut :content85
Ah on est mieux chez nous ! Fin du flood. :lol:

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 12:09
par scorpion3917
tisiphoné a écrit :
que des quiches là haut :content85
Je te remercie pour le compliment :content36

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 12:14
par tisiphoné
scorpion3917 a écrit : Je te remercie pour le compliment :content36
au passage je fais un coucou à Émilie, la plus célèbre quiche du Net :amour88, fin du HS

bon, sinon quels recours pour la famille ??

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 12:19
par sosthene
J'ai bien peur aucun recours sauf si le procureur trouve un biais,peux être une nouvelle formulation dans la mise en examen.

Re: l'ADN a parlé, Jacques Maire innocenté, serait coupable

Posté : 30 janvier 2014 12:23
par Jarod1
tisiphoné a écrit : au passage je fais un coucou à Émilie, la plus célèbre quiche du Net :amour88, fin du HS

bon, sinon quels recours pour la famille ??
Pénalement, je pense que c'est cuit.

Mais je persiste à ne pas comprendre comment l'affaire a pu être jugée alors qu'une expertise ADN était en cours, on peut considérer qu'il y a faute lourde de la Justice et faire condamner l'Etat (encore une fois) à réparer le préjudice subi par la famille de la victime.