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une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 08:44
par tisiphoné
Le président n'avait pas imaginé une telle débâcle. Et il n'est pas certain qu'un remaniement suffise à sauver le PS d'une autre déroute aux européennes.
Quinze jours avant le premier tour, François Hollande avait calé sa stratégie : il fallait rendre illisible le scrutin municipal afin de mieux l'enjamber et se projeter vers les européennes de mai ou la rentrée sociale de septembre. Le gain de Marseille devait ainsi compenser la perte de quelques villes moyennes.
Ce lundi matin, cette posture est inimaginable. Le Parti socialiste perd plus de 150 villes de plus de 9 000 habitants : du jamais-vu. Pire, le chef de l'État subit quantité d'affronts personnels. À Quimper, Bernard Poignant, son ami intime et conseiller, est humilié en concédant plus de 12 points de retard au nouveau maire UMP. À Marseille, ville dans laquelle Hollande s'était personnellement et discrètement investi pendant la campagne, Patrick Mennucci est en déroute et comptera finalement autant de conseillers municipaux que le FN Stéphane Ravier. À Hayange, à l'ombre des hauts-fourneaux d'ArcelorMittal, c'est le candidat d'extrême droite, transfuge de la CGT, qui l'emporte. Tandis qu'à La Rochelle, ville chère au coeur de l'ancien premier secrétaire du PS, c'est le candidat dissident des socialistes qui l'emporte sur l'officiel.
Les européennes seront un carnage
Même dans ses pires cauchemars le président n'avait pas imaginé une telle débâcle. Impossible à présent de ne pas tenir compte de cette élection. Plus grave, il lui est désormais difficile de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre. Un remaniement ou un simple ajustement technique du gouvernement n'y suffiront pas. D'autant que le prochain Premier ministre (s'il y en a un) prendra ses précautions afin de ne pas être exposé en première ligne à la place du chef de l'exécutif. Car la sanction est claire. Les électeurs ont administré une fessée à François Hollande autant qu'à ses ministres ou au socialisme. Ils fustigent ses changements de pied, son manque de courage, l'amateurisme de sa présidence, son incapacité à trancher, et peut-être son comportement dans sa vie privée.
Transformer Hollande en reine d'Angleterre ?
Ces mauvais résultats sont-ils inscrits à l'encre sympathique ou au contraire au feutre indélébile ? On le sait, les européennes seront un carnage. Le PS peut au mieux espérer la troisième place... À moins qu'Europe Écologie-Les Verts ne le rejette au pied du podium ! À l'automne, le Sénat basculera à droite. Et ensuite ? Pour ne pas glisser un peu plus dans cette spirale, François Hollande dispose de quelques cartes. Se remanier lui-même comme il l'avait proposé à son prédécesseur il y a cinq ans est fort peu probable. Se cantonner à un rôle de reine d'Angleterre comme lui suggérait Jean-François Kahn dimanche soir lors de la soirée électorale du Point ? Il ne le fera jamais de son plein gré, et les parlementaires socialistes oseront-ils attenter à ce point à l'esprit de la Ve République même si une bonne poignée en rêvent ? Troisième solution, la plus classique, jouer avec les textes de la Constitution en dissolvant l'Assemblée - peu probable - ou en changeant de Premier ministre. Une solution a minima qui pourrait n'avoir que l'effet d'un cautère sur une jambe de bois. Et si nous entrions dans une crise politique doublée d'une crise de confiance de grande ampleur ?
Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 09:09
par patriote51
Une défaite personnelle oui et j'espère qu'il continuera à mener la même politique

et cela ne sert à rien de changer de premier ministre.
Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 09:15
par sacamalix
tisiphoné a écrit :Et si nous entrions dans une crise politique doublée d'une crise de confiance de grande ampleur ?
Quelle révélation !!!

Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 16:16
par mordred
Ah ! Les jeunes ! Ils n'ont encore rien vécu. Pour ma part, ça fait bientôt 40 ans que je capte le même refrain. Un avertissement ! Une sévère défaite ! "Il faut que le Pouvoir revoit sa copie..." 40 ans ! Ca continuera bien encore 40 ans !

Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 16:58
par Lion blanc
Tiz à ouvert un nouveau défouloir anti-Hollande..

Faut dire que les circonstances s'y prête..

Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 17:02
par le parisien
Encore un topic de Hollande-bashing extrait du Point et qui n'apporte aucune nouvelle information :roll:
Je trouve l'analyse d'Anne Sinclair dans le HuffPost nettement moins partisane et plus intéressante :
Résultats municipales 2014 : le désaveu d'un président
Il y aura un avant et un après municipales dans l'histoire du quinquennat de François Hollande.
Les élections intermédiaires sont toujours perdues par l'équipe au pouvoir, mais cette fois, la sanction est d'une sévérité sans appel.
L'abstention, encore plus élevée que la semaine dernière a montré une fois encore que ce n'était pas l'indifférence, qui avait freiné les Français, mais la volonté de censurer leurs dirigeants.
La vague bleue enfin survenue, donne raison à Jean-François Copé, dont le sourire à la télévision, témoignait assez du soulagement. Les villes comme Limoges, à gauche depuis 102 ans, Niort depuis 60 ans, Chambéry ou Dunkerque depuis 25 ans, comme Toulouse, quatrième ville de France, comme Marseille, faux-espoir du PS, comme 150 autres, toutes perdues pour le Parti socialiste, sont les trophées d'une droite victorieuse.
Le net succès d'Anne Hidalgo, neuf points devant NKM à Paris, le maintien à gauche de Strasbourg, la conquête d'Avignon (une précieuse victoire socialiste en ce dimanche 30 mars 2014), le sauvetage de justesse de Metz, sont les rares consolations de la gauche, qui soulignent d'autant plus nettement la victoire de ses adversaires. Le sursaut tant espéré par le PS pour limiter les dégâts n'a pas eu lieu, et quand les électeurs se sont déplacés en plus grand nombre, ce fut souvent pour amplifier la bonne fortune de la droite.
Et puis bien sûr, il y a le pari réussi de Marine Le Pen. 10 villes gagnées - voire 11, avec le gain du 7ème secteur de Marseille, lui-même équivalent à une ville de plus de 100.000 habitants - 1290 conseillers municipaux pour un parti qui n'en avait que 80 ; l'implantation dans la France des villes moyennes d'une force politique qui va se familiariser avec la gestion municipale; le changement de discours, sans idéologie affichée de ses candidats ; la conversion du nom lui-même qui se dessine (Marine Le Pen prend soin désormais d'accoler toujours les deux dénominations, Front national et Rassemblement Bleu marine, avant d'en faire un jour disparaître la première) ; le mot de "patriotes" pour qualifier ses électeurs et donner le sentiment que les autres sont des défaitistes mondialisés ; le cap mis déjà sur les prochaines élections, les européennes, où le parti frontiste espère un triomphe... Sans compter qu'il faudra bien faire l'analyse critique d'un front républicain moribond, tué à droite par l'affirmation sans complexe du "ni-ni", et à gauche par la réticence à voter pour un parti, l'UMP, qui, à ses yeux, s'est "lepénisé" dans le discours, depuis la campagne présidentielle de 2012.
Cette débâcle municipale est celle de la stratégie d'un parti, le PS, qui a eu tort de mettre l'accent sur le côté local de ces élections, en espérant qu'on reconnaîtrait la bonne gestion de ses maires sortants. Erreur, ont répondu l'UMP et le FN qui ont nationalisé le scrutin et ont eu politiquement raison de le faire : les électeurs les ont suivis et c'est le rejet global de la politique menée qui a conduit la gauche à ces résultats catastrophiques.
Cette déconfiture est celle d'un Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dont 79% des Français réclament désormais le départ, et dont le discours était à mi-chemin entre le plaidoyer pour un nouveau mandat et un testament sans grand espoir de reconduction.
Mais ce désaveu est surtout celui d'un Président de la République qui voulait apaiser la France: un an et demi après une victoire portée par l'espérance de la gauche, le gâchis est là.
Ségolène Royal disait hier soir sur France 2 qu' "une défaite assomme ou réveille". François Hollande a quelques jours pour montrer comment, selon la formule ressassée depuis huit jours, il a "entendu le message des Français".
Et à l'évidence, la réponse n'est pas simple : y a-t-il en France une demande d'autorité ou une demande sociale ? Devant la faillite et l'incompréhension de leur action, les dirigeants socialistes réclament à la fois de la cohérence dans la politique conduite et de l'inflexion dans ses objectifs. Le refus du zigzag économique, et une compréhension de la détresse sociale. Le maintien d'une politique que le Premier ministre qualifiait hier soir de courageuse, et les signes d'un changement de priorités. Le maintien du pacte de responsabilité et la baisse de la pression fiscale.
Selon le remaniement, imminent dit-on, engagé par le Président, on verra quelle leçon il tire de ce cinglant fiasco. Par le Premier ministre qu'il choisira, il dira la direction qu'il souhaite donner à la suite de son quinquennat : Jean-Marc Ayrault encore, et c'est l'autisme assuré ; Laurent Fabius, la prime donnée à l'expérience, à la compétence économique, mais peut-être pas à l'innovation ; Manuel Valls c'est l'engagement de changer, rajeunir, dynamiser une politique, mais ce sont sans doute des soucis à venir avec la gauche qu'il veut rassembler.
C'est dans les jours qui viennent que se joue la suite de son mandat. Nicolas Sarkozy avait, en six mois, condamné son quinquennat. Il reste à François Hollande de faire preuve d'audace pour ne pas le voir dilapidé en dix-huit.
Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 17:57
par Lion blanc
Maintenant avec Valls premier ministre, va falloir revoir toutes ces analyses..

Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 19:45
par Fonck1
défaite molle surtout.
personnelle...,je crois qu'on l'a mis là pour s'éviter sarko,pas pour son talent,on a donc ce que l'on mérite.
Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 20:07
par le parisien
Un candidat par accident (ça aurait dut être DSK) élu par défaut en somme...
Re: une défaite personnelle pour François Hollande
Posté : 31 mars 2014 20:37
par VERNON
Il n'a pas pu , une nouvelle fois , parler de la "situation dont il a hérité ".
Pitain , je vais me répéter = il y a 3 décennies , j'ai accepté de prendre la direction d'une agence dans laquelle il y avait pas mal de "casseroles" qui sont évidemment des contentieux en puissance ; j'en ai fait part à mon supérieur qui m'a répondu :
" Monsieur , en acceptant un poste de direction , on accepte "la mariée " avec ses qualités et ses défauts ; sinon , ne vous mariez pas "
Messieurs les politiques attaquez vous immédiatement aux problèmes au lieu de pleurnicher