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Réussi sur la forme, le discours du Premier ministre n'en est pas moins resté assez frileux, notamment sur les baisses de dépenses.

Opération réussie pour Manuel Valls. Le nouveau Premier ministre a confirmé, grâce à un discours enlevé de politique générale, son talent d'orateur. En à peine plus de 45 minutes, il a réussi à insuffler une dynamique, censée ouvrir une "nouvelle étape du quinquennat". Le contraste n'en était que plus grand avec le discours de politique générale de son prédécesseur Jean-Marc Ayrault. Une comparaison qui fleurit depuis mardi après-midi.

Mais le social-libéral du PS a surtout démontré sa capacité à amadouer une majorité réticente. À quel prix ? Manuel Valls le réformiste, Manuel Valls l'iconoclaste, celui de la primaire socialiste qui n'hésitait pas à proposer la TVA sociale à son camp, s'est révélé d'une prudence de sioux. Et n'a quasiment pas imprimé sa marque sur les réformes. Pire, celui qui se fait fort de "dire la vérité aux Français" n'a pas tout dit devant la représentation nationale.

Sus aux "prestations" !

Certes, sur le pacte de responsabilité, Manuel Valls a donné tous les détails. Mais ils étaient quasiment arbitrés et n'ont pas révélé de surprise majeure, si ce n'est une accélération du rythme. Idem pour le geste de Hollande envers sa majorité, avec le pacte de solidarité.

Sur les 50 milliards de baisse de dépenses de 2015 à 2017, c'est beaucoup plus flou. Manuel a rappelé les grandes lignes : 19 milliards pour l'État, 10 pour l'assurance-maladie, 10 pour les collectivités locales. Soit... 39 milliards. Il en manque 11 ! 11 milliards qui ont quand même été évoqués par le Premier ministre, mais d'une petite phrase sibylline : "Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations" sociales. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Mystère, mais les députés de gauche attentifs auraient dû être alertés, car il va falloir trouver 11 milliards sur ces "prestations" sociales.

Des réformes structurelles sorties des radars

Où sont les réformes "structurelles" promises ? Pas une n'a été énoncée, sauf celle des collectivités territoriales. Là, Manuel Valls a surpris par ses annonces en allant plus loin que ce qui avait été esquissé par François Hollande. Mais les chantiers sont renvoyés, pour l'essentiel, à l'après quinquennat : 2018 pour la nouvelle carte des intercommunalités promise ; 2021 pour la proposition de suppression des conseils des départements (les anciens conseils généraux). Si le nombre de régions devrait bien être divisé par deux en 2017, inutile de prévoir des économies de ce côté-là avant longtemps. En attendant, c'est donc probablement la bonne vieille méthode du coup de rabot dans les dotations de l'État qui devrait être utilisée pour contraindre les collectivités à réduire leurs dépenses. À moins qu'elles ne cherchent à augmenter leurs recettes.

Du côté de l'État, pas de réforme en "profondeur" en vue non plus. Il va falloir trouver un peu plus de 6 milliards par an d'ici à 2017, soit un effort moins important que celui vendu en 2014, mais les pistes évoquées dans la presse restent très classiques : poursuite du gel du point d'indice des fonctionnaires, nouveau "coup de rabot" sur les crédits des ministères ou des opérateurs de l'État. Peut-être quelques fusions seront-elles annoncées parmi ceux-ci. On peine à distinguer le passage à la vitesse supérieure par rapport à Jean-Marc Ayrault.

Des économies dévoilées fin avril

La Sécurité sociale ? Le gouvernement devrait d'abord miser sur une nouvelle baisse du prix des médicaments ou sur l'augmentation de l'utilisation des génériques. Autant de mesures indispensables, mais qui ne s'attaquent en rien à l'organisation du système de soins. Alors, bien sûr, des efforts seront sans doute faits pour développer la chirurgie ambulatoire à l'hôpital, pour éviter de payer un lit au patient. Mais ceux qui plaident pour une véritable révolution dans le système en seront pour leurs frais. On comprend pourquoi Manuel Valls s'est senti obligé d'évoquer la "mise en cohérence des prestations"...

Les bonnes surprises sont toujours possibles. Le détail des 50 milliards devrait être dévoilé fin avril dans le cadre du programme de stabilité de la France, c'est-à-dire sa trajectoire budgétaire pour les années à venir, d'ici fin avril. Une trajectoire visiblement difficile à construire puisque sa présentation a été décalée d'une semaine. Elles devront convaincre Bruxelles du sérieux du gouvernement français, si Paris veut obtenir un nouveau délai sur la réduction du déficit.

Jarod1 a écrit : Moi, dès que les gens commencent à multiplier les dizaines de milliards d'économies ou les centaines de milliers d'emplois créés, j'ai la faiblesse de penser qu'on nous enfume.

mordred a écrit : Il faut garder une étincelle d'espérance. Sinon, flinguons-nous tous.

Jarod1 a écrit : Moi, dès que les gens commencent à multiplier les dizaines de milliards d'économies ou les centaines de milliers d'emplois créés, j'ai la faiblesse de penser qu'on nous enfume.

Kelenner a écrit : Assurément, mais en ce domaine, Sarkozy était quand même un champion hors classe.

Lion blanc a écrit : Trouver 50 milliards juste en raclant dans les fonds de tiroir, même si on voyait ça dans Harry Potter, on dirait que le cinéma en fait trop..

Fonck1 a écrit : je peux te les trouver sans problèmes....

Mister Polark a écrit : Faut faire déjà 20/30 milliards d'économie sur Education National

Fonck1 a écrit : je pense que c'est le seul poste,sur lequel on ne peut presque plus rien toucher.
il y a surement du tri a faire encore,mais je pense que collectivités locales,on peut tailler dans le gras.
faut arrêter l'état régent,la com' a deux balles,la construction qui sert a rien,les médiathèques,il y a dix ans,tout le monde en voulait une,qui s'en sert vraiment :roll: ,je me rappelle d'un truc qui m'a choqué,un type qui devait passer d'un hopital à un autre,en fauteuil roulant,les deux hopitaux ont leurs portes d'entrée à 50 mêtres.
plutôt que de faire rouler le mec (dont sa santé n'était pas en danger),les assurances obligent à prendre l'ambulance......
c'est un détail,mais il y en a tellement des comme ça.....

Pour un nombre d’élèves similaire (autour de 10,5 millions en 2011 hors maternelle et enseignement supérieur), l’Allemagne et le Royaume-Uni dépensent autour de 55 milliards d’euros quand la France affiche une dépense publique de 85,7 milliards et plus de 1,3 million de personnes consacrées à l’éducation là où l’Allemagne est à 821.000 et le Royaume-Uni à 878.000.

Mister Polark a écrit : Et en plus les profs sont moins payé en France qu'en Allemagne

http://www.ifrap.org/Education-la-Franc ... 13527.html