L'ex-comptable du PS avait détournée 377 000 euros
Posté : 29 avril 2014 10:24
A la barre du tribunal correctionnel de Nîmes vendredi pour avoir détournée 377 000 € entre 2007 et 2012, l'ex-comptable de la fédération PS du Gard reconnaît les faits. Son mari, lui, affirme qu'il ignorait tout.
L’ex-comptable de la fédération du Parti socialiste du Gard se tiendra vendredi devant les juges du tribunal correctionnel de Nîmes pour détournement de fonds. Précisément, elle est poursuivie pour abus de confiance pour avoir détourné 377 000 € entre 2007 et 2012.
Les premières estimations évoquées 100 000 € détournés
L’affaire a été révélée après une banale vérification comptable, fin 2012, opérée par le premier secrétaire fédéral, nouvellement arrivé aux affaires. En fait, il aurait tenté de comprendre les causes du déficit en se plongeant dans la comptabilité de la fédération gardoise. Assez vite, il constate des anomalies, des bizarreries, puis des irrégularités, avant de découvrir le pot aux roses, en l’occurrence des détournements. Les premières estimations laissent penser que plus de 100 000 € ont été détournés. Finalement, le premier secrétaire fédéral du PS, Stéphane Tortajada, dépose plainte le 14 janvier.
Les comptes au peigne fin
Dix jours plus tard, Laure Beccuau, la procureure de la République de Nîmes, confie le dossier à la brigade financière du SRPJ de Montpellier. Les comptes bancaires de la secrétaire comptable et de son mari sont passés au peigne fin, de même que ceux de la fédération. Les premières observations laissent apparaître que cette employée du PS gardois utilisait notamment le chéquier du PS, se faisait des chèques à elle-même et les déposait sur son propre compte bancaire. Pour maquiller le détournement, elle pouvait fabriquer de fausses pièces comptables voire de fausses factures. Ainsi, un détournement pouvait être couvert par de faux paiements de fournitures de bureau, de photocopies ou d’autres fournisseurs.
Des faits remontant à 2007
L’affaire a donné lieu au placement en garde à vue de la quinquagénaire et de son époux. La première a confirmé aux policiers qu’elle reconnaissait son implication et que son mari n’était au courant de rien. Lequel a assuré être totalement étranger aux pratiques de sa femme. Les calculs et les recoupements des spécialistes de la PJ ont reconstitué les sommes encaissées indûment : 377 000 € auraient disparu des comptes du PS au bénéfice de ceux de la comptable. La justice serait remontée jusqu’en 2007 pour effectuer ses calculs.
En moyenne 5 600 € par mois
Ainsi, vendredi matin, Nathalie Bouvet aura à répondre d’abus de confiance de 2007 à 2012 et de faux et usage de faux de 2010 à 2012. Les poursuites portent sur soixante-sept mois de détournements qui correspondent (en moyenne) à des malversations mensuelles de 5 626 €.
Me Jean-Robert Phung portera la parole du Parti socialiste gardois qui s’est constitué partie civile. Arnaud Massip, le vice-procureur de la République, représentera le ministère public. La prévenue sera défendue par Me Patrick Thérond (barreau de Clermont-Ferrand). Son mari, quant à lui, plaide la relaxe. Les débats devraient - en principe - durer une bonne partie de la matinée.
