Page 1 sur 7

L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:06
par ailleurs
On le voit, et le forum en est le témoin et le réceptacle, Emmanuel Macron, l’Élu, déchaîne les passions. Plusieurs fils lui sont ici consacrés et l’actualité, dont c'est le rôle, ne manque jamais souligner ses faits et gestes, seraient-ils ou non en lien avec l'exercice de sa fonction. Il se fait huer lorsqu'il va au théâtre, il se fait huer à Versailles, au Puy en Velay, etc...

Mais qu'a donc bien pu faire ce brillant "jeune homme", ce petit nouveau de la politique, sans expérience de la politique sauf un bref et inoubliable passage au Gvt Hollande où il occupa les fonctions de conseiller, secrétaire général adjoint et ministre ? Pourquoi est-il devenu depuis la fin 2018 et le mouvement des Gilets jaunes ce Président autant contesté et si haï ?

On lui reproche d'avoir été mal élu et certains lui font des procès en légitimité. Et ceci au nom d'un score assez relatif au premier tour de l'élection de 2017 où ils sont quatre dans un mouchoir. Au nom aussi d'une facilité due à son adversaire du second tour, une candidate peu brillante, pas très à jour sur ses fiches, d'un comportement suspect et de sorties pour le moins hasardeuses lors d'un fameux débat qui lui fut fatal. Des bulletins blancs et des abstentions record ont fait le reste...

Deux ans et demi après, c'est toujours la même, mais cette fois-ci les reproches portent d'avantage sur sa politique et ses réformes qui seraient, selon ses opposants les plus farouches, uniquement destinées à toujours et encore faire bénéficier les castes supérieures au détriment des castes inférieures. Il va de soi que si l'approche est contestable, elle n'en marque pas moins la très forte défiance dont il est l'objet. Est-ce immérité, cependant ?

De la défiance à la haine, il n'y a qu'un gilet jaune, pourrait-on dire. Il y a aussi cet esprit de revanche qui se caractérise par des postures idéologiques et politiques, dont celles du FN, ce très curieux parti de gauche-nationaliste (rayer la mention inutile), cette forme de néo socialo-nationalisme. Puis il y a les aigris, ceux qui ne supportent pas d'être "passés à ça" ! Citons JL Mélenchon et certains de ses soutiens et affidés. La défaite morose malgré un très honorable et inespéré score.

Certains se sont rêvés Président et se sont vus députés, puis justiciables... car députés. Un autre s'est senti des ailes et s'est fait canarder. Une autre s'est vue Présidente et n'a été que députée. Du Nord. Région pauvre par excellence, populeuse et laborieuse assez éloignée socialement d'un Haut de Seine préservé où les fils et filles de ont souvent des carrières toutes tracées. Quand d'aucuns sont directeurs de sociétés du CAC40, d'autres sont populistes de père en fille. Un choix de vie que celle de la criée !

Donc l'Emmanuel, cet élu qui nous dirige aujourd'hui, ce mal-aimé car accusé de verticalité et d'immodestie. Coupable et capable de petites phrases assassines bien souvent interprétées comme il convient, c-à-d dans le sens du vent, celui du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest, c'est selon. Suspect d'accointances troubles et d'entremises douteuses : Alstom, notamment ; l'ISF, la retraite à points, la réforme de l’assurance chômage, le code du travail...

Mais l'Emmanuel, c'est aussi cette si soudaine embellie au niveau de l'emploi et des créations de postes. C'est cet attrait en milliards des investisseurs étrangers, finalement assez peu inquiets de côtoyer ces Gaulois si réfractaires dont le pays est économiquement si attirant. Un pays à qui l'on prête sans compter, à des taux même négatifs quand aux plus modestes on rogne sur celui du Livret A.

Lui doit-on tout ce qui va bien, à ce Macron ? Lui doit-on aussi tout ce qui va mal à ce Macron ? Et s'il bénéficiait dans ses réussites des aménagements de ses prédécesseurs quand il ne devrait ses échecs qu'à lui-même ? Et si les crispations du moment n'étaient jamais que ce qui compose depuis toujours notre identité et que Macron est au mauvais endroit au mauvais moment ?
Le sujet est découpé en paragraphe afin d'éviter de tout citer au cas où vous ne souhaiteriez répondre que sur une partie...

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:14
par UBUROI
JDM, regarde la charte du forum sur présentation d'un sujet

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:16
par ailleurs
J'ai fait l'"article" moi-même, suffit de lire, un lien n'est pas nécessaire. ;)

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:21
par coincetabulle
le pauvre manu s'en prend plein la gueule. on peut considérer qu'il a fait des erreur de gouvernance, mais il faut reconnaître aussi qu'il se prend dans le tronche le résultat de 30 ans de politique de merde. m'est avis que les crises à répétition que l'on connait auraient eu lieu avec quiconque aurait continué à prendre les français pour des cons comme c'est le cas depuis des années et des années.

(j'ajoute que je trouve particulièrement con d'exiger un lien à chaque ouverture de sujet. la seule condition importante étant à mon avis la pertinance du propos et son intérêt. mais ça n'engage que moi.)

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:23
par ailleurs
Oui, je pense aussi qu'il paie beaucoup pour les autres, même s'il n'est pas exempt de reproches.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:23
par UBUROI
Jean de Meung a écrit :
20 janvier 2020 21:16
J'ai fait l'"article" moi-même, suffit de lire, un lien n'est pas nécessaire. ;)
Je ne peux que louer et saluer ton travail personnel. D'habitude on copie colle un article de presse, et on y met une "petite" introduction.
Tu devrais quand même rajouté un lien... tu en trouveras des tonnes, Hélas, sur l'effet Macron...

Tiens, je t'en prête un :ange: https://www.nouvelobs.com/politique/201 ... amour.html

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:26
par tisiphoné
coincetabulle a écrit :
20 janvier 2020 21:21


(j'ajoute que je trouve particulièrement con d'exiger un lien à chaque ouverture de sujet. la seule condition importante étant à mon avis la pertinance du propos et son intérêt. mais ça n'engage que moi.)
bien évidemment on ne va pas demander un lien pour un sujet personnel, rédigé de façon intelligente, avec une bonne syntaxe, qui amène à des échanges pertinents, il faut aussi que le thème soit dans l'actualité ; on est en plein dedans pour celui-ci.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 21:58
par UBUROI
J'ai lu, cette fois en entier ton sujet, et je n'en changerais aucun mot.

"Pourquoi tant de haine"? Je me risquerais à citer
(...) il l'aimait, en haïssant, et c'est justement l'amour le plus fort... Dosto
que je renverserais ainsi : il le haïssait, en aimant, et c'est justement la haine la plus forte...

Macron est tout ce qu'on ne pourra pas être: trop brillant, trop cultivé, iconoclaste, choquant en amour, trop dynamique et autoritaire, méprisant. On le jalouse de tant de différences qui nous renvoie une image de nous, banale, vulgaire, poussive, sans relief. Des gilets jaunes se lèvent et veulent de la Marine banale, vulgaire, poussive, sans relief... comme eux

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 22:19
par coincetabulle
peut être que toi tu le jalouse, mais je pense que c'est loin d'être l'avis de tous. reste sur le registre jaunâtre, c'est là que tu brilles le plus :mdr3:

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 22:24
par coincetabulle
d'ailleurs c'est amusant de voir que depuis quelques mois maintenant, toute critique formulé à l'égard des décideurs, que ce soit sur un plan politique ou industriel est immédiatement ramené à de la jalousie.
c'est un peu comme les gens qui sont critiques à l'égard de la politique migratoire, immédiatement taxé de raciste, ou à l'égard des connasses (il y en a autant que des cons) immédiatement taxé de sexiste etc etc.

des termes poubelle qui ne veulent rien dire si ce n'est pour s'affranchir de toute critique.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 22:25
par berger141
Macron apparait comme un président de droite sue le plan économique et de gauche sur le plan sociétal (PMA + laxiste sur le plan de l'immigration et de la lutte contre le salafisme et le communautarisme)
Mondialiste, il vend la France : Alstom, Technip, Alcatal comme ministre de l'économie puis en projet actuellement : les aéroport de Paris, Engie, 150 barrages hydroélectriques diminuant la capacité de maitrise de l'énergie par le pays.

En résumé:
- une politique positive dans un domaine "réversible" : l'économie avec des décisions favorables aux entreprises et entrepreneurs
- Une politique négative dans deux domaines "irréversibles" : l'immigration (les migrants ne repartiront d'où ils viennent) et la vente des fleurons industriels.
Soit un bilan largement négatif pour la France.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 22:27
par UBUROI
coincetabulle a écrit :
20 janvier 2020 22:19
peut être que toi tu le jalouse, mais je pense que c'est loin d'être l'avis de tous. reste sur le registre jaunâtre, c'est là que tu brilles le plus :mdr3:
Toi, tu le hais non? Si, oui, faut que tu vérifies si tu sens banal, vulgaire, poussif, sans relief.. :mdr3:

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 22:50
par Brouette
Il y aurait sûrement bien moins de haine sur sa personne si Macron n'avait pas les pleins pouvoirs pendant 5 ans, le manque de respiration démocratique, un programme pour qui personne n'a voté, des assemblées représentative qui ne le sont pas du tout; voilà les points principaux qui explique la haine avant même son mépris ou sa politique libéral pro-milliardaires.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 23:01
par Fonck1
les français sont tellement envieux et jaloux, qu'ils auraient été pareil avec n'importe qui d'autre.
enfin, n'importe qui d'autre qui ait son niveau.
Quand ailleurs ou vous met sur un piédestal, être brillant en France a toujours été mal vu et jalousé.

Re: L'Emmanuel, je l'aime, toi non plus

Posté : 20 janvier 2020 23:07
par Kelenner
Jean de Meung a écrit :
20 janvier 2020 21:23
Oui, je pense aussi qu'il paie beaucoup pour les autres, même s'il n'est pas exempt de reproches.
Ce n'est absolument pas mon analyse, mais avant d'en venir à ce point, je précise d'emblée que je trouve la personnification du débat très réductrice, même si inhérente au système présidentiel type 5ème République, et qu'elle fait passer à côté de l'essentiel.

Macron, c'est qui, c'est quoi ? Non pas le type "brillant" qu'on veut nous vendre, probablement pas davantage le cynique ultime dépeint par ses farouches opposants. C'est un notable de province, ambitieux, type "premier de la classe" mais sans profondeur, plutôt du genre lèche-cul qui régurgite des citations apprises par coeur que penseur profond. Sans scrupule, prêt à tout pour satisfaire ses ambitions, vision binaire du monde (les "winners" contre ceux qui ne "sont rien") alimentée par une vie personnelle certainement très pauvre (sans vouloir faire de la psycho à deux balles parce que ça m'intéresse très moyennement, mais mariage probablement bidon, vie sexuelle et sentimentale vide, pas d'enfants, pas de vie "normale" tout au long de son existence). Bref, Macron, c'est Rastignac, mais un Rastignac qui serait arrivé au sommet sans avoir rien vécu, une coquille vide, un type creux, sans empathie, sans compassion, sans vision ni réflexion personnelle : en somme, un type qui devrait plus susciter la pitié, à la limite un léger mépris, que la haine ou l'admiration.

Le personnage étant infiniment peu intéressant, la seule question valable c'est : comment un Macron est-il possible en 2020, qu'est-ce que ça dit sur notre société actuelle ? Qui peut bien se reconnaître dans un type pareil ? Peut-être symbolise-t-il, avec 30 ans de retard, une espèce de "rêve américain" version amiénoise aux yeux de quelques illuminés encore capables de croire aux sornettes sur la "société du mérite". Plus sûrement est-il en phase avec une partie minoritaire de la population, ceux qui ont un vécu similaire, une même vision du monde basée sur des échelles de valeurs purement matérielles : un fait marquant de ses fidèles soutiens est qu'ils se considèrent tous comme particulièrement méritants, brillants, au-dessus du lot, alors qu'il suffit de les lire pour être généralement consterné par la pauvreté des "analyses" et la petitesse de l'ouverture d'esprit. Macron serait donc le représentant d'une France auto-proclamée "d'en haut"', auto-satisfaite d'elle-même, à laquelle on peut joindre les opportunistes de tous bords (retraités, cadres sups, indépendants) qui y voient un dirigeant favorable à leurs intérêts.

Prétendre donc que Macron "paye pour les autres" (comme si ce constat n'était pas valable pour tout dirigeant, en tout lieu et toute époque : Louis XVI était-il le pire représentant de la monarchie française et méritait-il de payer de sa vie la mise à mort d'un système ?), outre que c'est paresseux et trop facile, est à mon sens passer à côté de ce que le personnage symbolise de nouveau et d'inédit dans la politique française : l'avènement d'un nouveau type de dirigeant, issu du "monde de l'entreprise" (ou de la finance, pour être plus précis), qui ne prétend plus représenter l'ensemble des citoyens d'une Nation (que ce soit vrai ou pas, peu importe, mais l'idée est centrale dans le discours de TOUS les chefs d'Etat français de Clovis à François Hollande) mais simplement défendre des intérêts particuliers, de "classe" si on veut parler marxiste, en tentant de transposer des recettes de margoulin des affaires à l'échelle d'une Nation.

Ca peut séduire une partie de l'électorat, à la culture politique assez faible et préoccupée uniquement d'"efficacité" à très court terme et sans souci des conséquences. On comprend aussi que ça provoque des réactions de rejet violentes, instinctives ou réfléchies, chez un nombre de gens autrement plus important, tant cet individu est à l'opposé dans ses actes comme dans son comportement de 1500 ans d'Histoire de France.