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Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 13:04
par Brouette
La dernière étude d’impact de l’Unédic prévoit de bien plus lourdes conséquences que ce qui était annoncé en novembre. Selon l’organisme, 1,7 million de personnes seront touchées par la seconde partie de la réforme de l’assurance chômage.
Plus grave que prévu : l’impact de la réforme de l’assurance chômage fait l’objet d’une nouvelle étude réalisée par l’Unédic à la demande de Force ouvrière. Ce document paru le 7 avril estime qu’avec ses dernières modifications, près d’1,15 million de demandeurs d’emploi pourraient voir leur allocation réduite de 17 % en moyenne au 1er juillet. Des estimations qui vont bien au-delà des 800 000 estimés par la précédente analyse de l’organisme paritaire datant de novembre 2020. Mais malgré ces chiffres inquiétants, la forte réticence des syndicats et la crise économique qui s’aggrave, le gouvernement ne renonce pas à sa réforme de l’assurance chômage. «La seule étude des conséquences de la réforme amendée, c’est celle-ci et elle prouve que la situation est pire que ce qu’on craignait», s’inquiète le représentant de la CGT au bureau de l’Unédic, Denis Gravouil.

Principal point de tension : le mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR). Une première fois annulée en novembre, la mesure vient d’être adoptée dans un décret paru au Journal officiel le 31 mars. Malgré les vives critiques qu’elle a suscitées, elle entrera en vigueur à l’été. Dès lors, les jours travaillés ainsi que les jours non travaillés seront pris en compte dans l’opération, pour toutes personnes ouvrant des droits. Les perdants seront principalement les travailleurs alternant contrats courts et périodes d’inactivité, dont l’allocation peut varier du simple au double par rapport à un autre demandeur d’emploi. Le versement de l’allocation amoindrie sera toutefois rallongé de onze à quatorze mois, mais les fins de mois s’annoncent difficiles pour ces allocataires lésés par la réforme. C’est «une stratégie du gouvernement pour faire des économies, car les allocataires vont rarement au bout de leurs droits», selon le directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques, Eric Heyer. En réponse aux craintes des partenaires sociaux, l’exécutif a donc décidé d’introduire un plancher qui permet de limiter la baisse du SJR à 43 % par rapport à sa valeur actuelle. Selon l’étude d’impact, cet outil ne permettrait de limiter la baisse que d’un tiers des personnes concernées, et près de 400 000 personnes verront tout de même leur salaire journalier de référence réduit dans une fourchette de 40 % à 43 %.


Double peine

Autre point de résistance face à ce nouveau mode de calcul : le décret du 30 mars prévoit également de «neutraliser» les périodes non travaillées en raison de congés maternité, de congés maladie ou d’activité partielle. Sauf qu’en simulant ce type de situation, l’Unédic s’est rendu compte que la compensation proposée dans ces trois situations était superficielle. Par exemple, une femme qui aurait eu un premier contrat de travail de deux mois, avant une période sans emploi de douze mois suivi d’un nouveau contrat d’un an, touchera un peu moins de 458 euros pendant vingt et un mois si elle prend un congé maternité suivi d’un arrêt maladie de six mois au total. Auparavant, elle aurait bénéficié d’une allocation de 654 euros, voire de 930 euros pendant douze mois dans l’ancien régime. «Cette erreur est la preuve de l’incompétence du gouvernement qui met tout en œuvre pour passer cette réforme en force», s’insurge le syndicaliste Denis Gravouil. En réponse, le ministère du Travail a fait part mercredi à l’AFP de sa volonté de corriger ces trois cas de figure. «Nous allons travailler avec l’Unédic pour corriger les effets non voulus. S’il faut modifier le décret, nous le ferons», assure cette même source. « J’ai demandé à mes services de prendre contact avec l’Unédic pour qu’on règle ce problème et c’est ce qu’on va faire », a affirmé la ministre Elisabeth Borne, invitée de CNews jeudi matin. Elle a reconnu un «problème» dans le calcul des allocations pour les personnes ayant pris des congés maternité, des congés maladie ou en activité partielle. Un peu plus tôt, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger déplorait sur RMC : «à vouloir réformer à tout prix de façon anachronique, (...) on tape sur les chômeurs et on a fait une politique du doigt mouillé».

Deux autres mesures maintenues par ce décret cristallisent la colère des syndicats. L’étude prévisionnelle pointe notamment le passage de quatre à six mois consécutifs de la durée minimale de travail conditionnant l’ouverture des droits si «retour à meilleure fortune». Autrement dit, si le marché de l’emploi se stabilise. Une temporalité jugée trop «floue» par Denis Gravouil, qui dénonce le maintien de cette mesure dans un tel contexte social. Dans son étude, l’Unédic atteste que 190 000 personnes verront l’ouverture de leurs droits retardée d’un an ou plus, et 285 000 de moins d’un an avec un retard moyen de cinq mois. «Cet arbitrage va créer de nouvelles inégalités», explique le délégué syndical. «Si la situation s’améliore, on va durcir les conditions des personnes restées sur le carreau en leur infligeant la double peine.»

Tous perdants

Les cadres, eux aussi, y perdent. La dégressivité à partir du neuvième mois d’indemnisation, doublée d’une application au septième mois si «retour à meilleure» fortune, aura également de lourds effets. «Entre mars et juin 2022, 35 0000 personnes verraient leur allocation diminuer. Sur le second semestre 2022, 25 000 personnes seraient également concernées pour la première fois», précise l’Unédic.

Au total, 1,7 million de personnes seront affectées négativement par cette seconde partie de réforme, dont la première est entrée en vigueur en novembre 2019. Pour l’économiste Eric Heyer, le gouvernement «prétend que priver les demandeurs d’emploi de ressources les incitera à prendre un emploi». Alors que les suppressions de postes se multiplient un peu partout, le directeur du département analyse et prévision de l’OFCE assure que c’est un leurre : «Il s’agit d’un argument de surface pour le gouvernement qui s’était engagé à faire une réforme “sociale”. En réalité, ces mesures permettront à l’exécutif de faire l’économie de 2,3 milliards d’euros en régime de croisière, c’est l’objectif de ce texte.»

Déterminés à saisir à nouveau le Conseil d’Etat, tous les syndicats continuent à militer pour le retrait pur de la réforme de l’assurance chômage. Si le ministère du Travail persiste, de son côté à la mettre en place, ses opposants se mobiliseront le 23 avril lors d’une journée nationale de manifestation.

https://www.liberation.fr/economie/soci ... EP74UHZFE/

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 13:05
par Brouette
On souhaitera quand même de bonne vacances aux chômeurs :f_fr:

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 13:07
par Brouette
En 40 ans nos hommes politiques ont envoyé un max d'emploi à l'étranger fait venir un max d'immigré, en 40ans on est passé d'une lutte contre le chômage à une lutte contre les chômeurs, en voilà la belle illustration, une réforme validé en pleine crise :icon_clap: :icon_clap:



De tous les trucs qu'à fait macron c'est bien celui la qui va le plus appauvrir les gens qui sont dans la merde, franchement :super:

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 13:14
par Mickey
En pleine crise économique, Macron choisi de taper en priorité sur les chômeurs, quel courage !
Si d'aventure le duel Macron - MLP aurait lieu et que la gauche appelle à voter pour Macron sous couvert de front républicain, elle se décrédibilise pour toujours.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 13:54
par oups
C’est vrai qu’apres toutes ces régressions, les chomistes vont devoir se contraindre à retourner bosser :gene3:

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 14:19
par Mickey
Tous les économistes de gauche comme de droite affirment qu'il s'agit d'économie de bout de chandelle au vu du déficit abyssal engendré par le chômage partiel de l'unedic.
En faisant cela Macron donne un signal fort à sa base électorale, ce ne sera pas les petits retraités parvenus et encore moins les milliardaires qui vont payer les pots cassés de cette crise sanitaire, mais comme de coutume les plus pauvres.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 14:30
par Georges61
Macron a apporté une preuve de plus, qu'il était bien le président des riches. J'aimerais bien lire ce que va en dire MLP, elle qui était depuis quelques mois, contre l'augmentation du SMIG.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 14:54
par oups
oups a écrit :
17 avril 2021 13:54
C’est vrai qu’apres toutes ces régressions, les chomistes vont devoir se contraindre à retourner bosser :gene3:
Bon apres c’est vrai qu’un directeur commercial au chômage a 4000/ mois marié a une dame notaire en activité, ca fend le coeur question ARE
Chez les chomeurs ,les retraités, les droitos, les gauchos les ......et les.......ya des "riches "et des "pauvres " Et si on prenait (quand c’est possible) les ressources du foyer et le patrimoine pour déterminer les aides aux sans emplois , biennsur ca s’ appellerait plus "assurance " ça va de soi

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:07
par Georges61
oups a écrit :
17 avril 2021 14:54
oups a écrit :
17 avril 2021 13:54
C’est vrai qu’apres toutes ces régressions, les chomistes vont devoir se contraindre à retourner bosser :gene3:
Bon apres c’est vrai qu’un directeur commercial au chômage a 4000/ mois marié a une dame notaire en activité, ca fend le coeur question ARE
Chez les chomeurs ,les retraités, les droitos, les gauchos les ......et les.......ya des "riches "et des "pauvres " Et si on prenait (quand c’est possible) les ressources du foyer et le patrimoine pour déterminer les aides aux sans emplois , biennsur ca s’ appellerait plus "assurance " ça va de soi
Donnez-nous au moins 1 seul cas qui se trouve dans un telle situation, vous en êtes incapable.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:11
par papibilou
C'est beaucoup plus compliqué que ça.
Il y a effectivement une dégressivité. La raison est qu'un certain nombre de chômeurs dans des secteurs porteurs attendait la baisse de leurs allocations pour rechercher du travail.
Il y a aussi allongement de la durée et augmentation du nombre de jours travaillés pour y avoir droit (cette mesure pénalise surtout les intermittents du spectacle).
Il y a pour les entreprises un bonus malus destiné à pénaliser financièrement les entreprises qui ont trop souvent recours à des contrats courts, de manière à les inciter à augmenter le nombre de CDI.
Enfin globalement, l'économie sera faible.
Si on regarde avec un peu moins d'affect en ne considérant, comme la CGT, que les effets négatifs, cette réforme va dans le sens d'une incitation à chercher du travail et à favoriser le recours aux contrats longs.
Ce qui va avoir plus d'impact c'est le covid sur les licenciements. Espérons que les aides du gouvernement ne seront retirées qu'avec progressivité.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:12
par papibilou
Georges61 a écrit :
17 avril 2021 14:30
Macron a apporté une preuve de plus, qu'il était bien le président des riches. J'aimerais bien lire ce que va en dire MLP, elle qui était depuis quelques mois, contre l'augmentation du SMIG.
En quoi ça favorise les riches ?

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:25
par Georges61
papibilou a écrit :
17 avril 2021 15:11
C'est beaucoup plus compliqué que ça.
Il y a effectivement une dégressivité. La raison est qu'un certain nombre de chômeurs dans des secteurs porteurs attendait la baisse de leurs allocations pour rechercher du travail.
Il y a aussi allongement de la durée et augmentation du nombre de jours travaillés pour y avoir droit (cette mesure pénalise surtout les intermittents du spectacle).
Il y a pour les entreprises un bonus malus destiné à pénaliser financièrement les entreprises qui ont trop souvent recours à des contrats courts, de manière à les inciter à augmenter le nombre de CDI.
Enfin globalement, l'économie sera faible.
Si on regarde avec un peu moins d'affect en ne considérant, comme la CGT, que les effets négatifs, cette réforme va dans le sens d'une incitation à chercher du travail et à favoriser le recours aux contrats longs.
Ce qui va avoir plus d'impact c'est le covid sur les licenciements. Espérons que les aides du gouvernement ne seront retirées qu'avec progressivité.
Avec un grand nombre d'entreprises qui vont licencier, voire fermer, même avec une telle "incitation" les chômeurs ne sont pas prêt de retrouver du travail, et le nombre de personnes au RSA déja important va exploser. Quant au contrat long, ce n'est pas le salarié qui décide de la durée de son contrat, mais l'employeur.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:38
par papibilou
Georges61 a écrit :
17 avril 2021 15:25

Avec un grand nombre d'entreprises qui vont licencier, voire fermer, même avec une telle "incitation" les chômeurs ne sont pas prêt de retrouver du travail, et le nombre de personnes au RSA déja important va exploser. Quant au contrat long, ce n'est pas le salarié qui décide de la durée de son contrat, mais l'employeur.
C'est ce que j'ai dut concernant la période, il risque d'y avoir beaucoup de licenciements mais l'état essaye d'accompagner. Je ne sais pas si vous avez vu le coût pour l'état, mais c'est colossal.
Concernant la durée des contrats l'employeur décidera, heureusement, lais s'il a recours aux contrats courts trop souvent ça va lui coûter nettement plus cher, ce qui explique que le patronat n'apprécie pas cette réforme.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:43
par Mickey
Georges61 a écrit :
17 avril 2021 15:07
oups a écrit :
17 avril 2021 14:54
Donnez-nous au moins 1 seul cas qui se trouve dans un telle situation, vous en êtes incapable.
En France on peut toucher jusqu'à 6000€ net au chômage, ce qui je le reconnais est proprement scandaleux, mais ce n'est pas ceux là qui vont pâtir de cette réforme mais plutôt les smicard qui pouvaient prétendre à 800 balles par mois et qui vont se retrouver à 500€ soit l'equivalent du RSA.

Re: Réforme de l’assurance chômage : «C’est pire que ce qu’on craignait»

Posté : 17 avril 2021 15:47
par vincent
Georges61 a écrit :
17 avril 2021 15:25

Avec un grand nombre d'entreprises qui vont licencier, voire fermer, même avec une telle "incitation" les chômeurs ne sont pas prêt de retrouver du travail, et le nombre de personnes au RSA déja important va exploser. Quant au contrat long, ce n'est pas le salarié qui décide de la durée de son contrat, mais l'employeur.
la rupture conventionnelle devait elle aussi faire exploser le nombre de chômeurs.....et il avait baissé .....

pendant des dizaines d' années ,j' ai entendu qu' aprés 50 ans , c' était pas la peine de chercher du travail....je n' ai jamais cru a ces propos défaitistes.....et j' ai eu raison .

Les jeunes ne trouvent pas de travail....ben la fifille aprés avoir fait la moue lors de son contatc avec Framatome.fin...a un CDI 4 mois aprés son diplôme

"100 % de ceux qui ont gagné ont tenté leur chance "

le chômage , j' ai connu , les chômeurs aussi ......ceux qui me disaient que j' étais con de prendre un job de formateur a la qualité dans une Chambre de Commerce.....vu ce qu' on touchait comme allocs .....là aussi , j' ai pas écouté.....

Valable employés , techniciens, cadres , il y a longtemps que les ASSEDIC ont analysé les migrations....chômeur.....activité . Ils se sont rendu compte que bizzarement , il y avait une forte migration vers l' emploi ......dans les qq mois qui précèdent la fin de droit .Comme les oiseaux migrateurs qui fuient nos pays lorsqu' ils sentent le froid arriver :mdr3: :mdr3: