Le grec et le latin, nouvelles cibles des woke
Posté : 19 avril 2021 15:47
https://www.lepoint.fr/postillon/le-gre ... tor=EPR-6-
Le grec et le latin, nouvelles cibles des woke
Aux États-Unis, des professeurs veulent « détruire » ces disciplines, car elles diffuseraient le « suprématisme blanc ».
C'est la nouvelle lubie venue de l'Amérique woke : l'enseignement des lettres classiques, comprenez du grec et du latin, serait une machine à « fabriquer du suprématisme blanc »…
Il faudrait donc, accrochez-vous bien, « détruire »(sic) ces disciplines. C'était il y a quelques semaines dans le New York Times, à l'occasion d'un grand portrait d'un professeur de Princeton, Dan-el Padilla Peralta. Né à Saint-Domingue, arrivé en situation irrégulière aux États-Unis, celui-ci est devenu, suite à une passion enfantine pour l'histoire antique, et à l'aide de quelques mentors touchés par ses talents, historien de la Rome antique dans la célébrissime université. La preuve, s'il en fallait une de plus, que le grec et le latin ne sont pas réservés à une « élite » et appartiennent à tout le monde, de quelque milieu qu'on vienne. Sauf que le professeur Padilla, maintenant qu'il est arrivé au zénith du monde académique et de son influence, découvre subitement que l'enseignement des « classics », comme on les appelle outre-Atlantique, fait du « mal » (« harm ») – sauf à sa carrière visiblement. Pis : il aurait servi, au cours des siècles, à « justifier l'esclavagisme, la “science raciale”, le colonialisme, le nazisme, et les autres fascismes du XXe siècle ». Méfiez-vous donc : traduire Eschyle ou Homère pourrait vous conduire, sans même que vous vous en rendiez compte, à faire le salut hitlérien dans les années qui suivent…
On se pince devant ce qui ressemble à un délire complotiste. Là où le bât blesse, c'est que d'autres professeurs américains lui emboîtent le pas quand il affirme très sérieusement que « la production de “blanchité” [whiteness] réside dans la moelle des textes classiques », et qu'il est temps que le grec et le latin « descendent de leur piédestal ». Homère et Cicéron, bientôt cancellés ?
Éradicateurs déguisés en progressistes
Il faudrait presque un livre pour balayer, un par un, les arguments avancés par ces éradicateurs déguisés en progressistes. « Blanchité » ? Jamais les anciens Grecs et les anciens Romains ne se sont définis comme « blancs », de même que, n'en déplaise aux nostalgiques de la pureté, leurs statues n'ont jamais été d'un marbre immaculé : elles étaient peintes, et de toutes les couleurs. « Suprématisme » ? Certains exaltés qui ont marché sur le Capitole à la défaite de Trump, disent nos épurateurs pour étayer leur thèse, se référaient à la célèbre réplique de Léonidas aux Thermopyles« Molôn labé » (« Viens et prends-les ») et portaient des casques grecs… Certes, mais d'autres étaient habillés en chaman ou en supporter de foot… Les fascistes et les nazis ont utilisé de nombreuses références antiques, disent-ils. C'est vrai, mais, à la même époque, Rosa Luxemburg, aussi. Grande figure communiste, elle avait même fondé la Ligue spartakiste, d'après le gladiateur Spartacus, meneur de la plus grande rébellion d'esclaves de la République romaine. Les révolutionnaires français, qui mirent fin à l'Ancien Régime, excusez du peu, connaissaient à fond les auteurs grecs et latins. Et quelqu'un comme Albert Camus, auteur du Mythe de Sisyphe, portant la culture classique en étendard, peut-il être taxé de fascisme ?
vincent, technique s' il en est , mais ayant cotoyé des compagnes on ne peut plus littéraire ( ce qui me permet d'apprécier les littéraires ) je suis abasourdi par cette mode , qui bien sur arrivera trés vite chez nos universitaires . Parfait pour faire des citoyens incapables de réfléchir , de débattre , d' argumenter . Peaufiner la fabrication d' abrutis bel objectif
Le grec et le latin, nouvelles cibles des woke
Aux États-Unis, des professeurs veulent « détruire » ces disciplines, car elles diffuseraient le « suprématisme blanc ».
C'est la nouvelle lubie venue de l'Amérique woke : l'enseignement des lettres classiques, comprenez du grec et du latin, serait une machine à « fabriquer du suprématisme blanc »…
Il faudrait donc, accrochez-vous bien, « détruire »(sic) ces disciplines. C'était il y a quelques semaines dans le New York Times, à l'occasion d'un grand portrait d'un professeur de Princeton, Dan-el Padilla Peralta. Né à Saint-Domingue, arrivé en situation irrégulière aux États-Unis, celui-ci est devenu, suite à une passion enfantine pour l'histoire antique, et à l'aide de quelques mentors touchés par ses talents, historien de la Rome antique dans la célébrissime université. La preuve, s'il en fallait une de plus, que le grec et le latin ne sont pas réservés à une « élite » et appartiennent à tout le monde, de quelque milieu qu'on vienne. Sauf que le professeur Padilla, maintenant qu'il est arrivé au zénith du monde académique et de son influence, découvre subitement que l'enseignement des « classics », comme on les appelle outre-Atlantique, fait du « mal » (« harm ») – sauf à sa carrière visiblement. Pis : il aurait servi, au cours des siècles, à « justifier l'esclavagisme, la “science raciale”, le colonialisme, le nazisme, et les autres fascismes du XXe siècle ». Méfiez-vous donc : traduire Eschyle ou Homère pourrait vous conduire, sans même que vous vous en rendiez compte, à faire le salut hitlérien dans les années qui suivent…
On se pince devant ce qui ressemble à un délire complotiste. Là où le bât blesse, c'est que d'autres professeurs américains lui emboîtent le pas quand il affirme très sérieusement que « la production de “blanchité” [whiteness] réside dans la moelle des textes classiques », et qu'il est temps que le grec et le latin « descendent de leur piédestal ». Homère et Cicéron, bientôt cancellés ?
Éradicateurs déguisés en progressistes
Il faudrait presque un livre pour balayer, un par un, les arguments avancés par ces éradicateurs déguisés en progressistes. « Blanchité » ? Jamais les anciens Grecs et les anciens Romains ne se sont définis comme « blancs », de même que, n'en déplaise aux nostalgiques de la pureté, leurs statues n'ont jamais été d'un marbre immaculé : elles étaient peintes, et de toutes les couleurs. « Suprématisme » ? Certains exaltés qui ont marché sur le Capitole à la défaite de Trump, disent nos épurateurs pour étayer leur thèse, se référaient à la célèbre réplique de Léonidas aux Thermopyles« Molôn labé » (« Viens et prends-les ») et portaient des casques grecs… Certes, mais d'autres étaient habillés en chaman ou en supporter de foot… Les fascistes et les nazis ont utilisé de nombreuses références antiques, disent-ils. C'est vrai, mais, à la même époque, Rosa Luxemburg, aussi. Grande figure communiste, elle avait même fondé la Ligue spartakiste, d'après le gladiateur Spartacus, meneur de la plus grande rébellion d'esclaves de la République romaine. Les révolutionnaires français, qui mirent fin à l'Ancien Régime, excusez du peu, connaissaient à fond les auteurs grecs et latins. Et quelqu'un comme Albert Camus, auteur du Mythe de Sisyphe, portant la culture classique en étendard, peut-il être taxé de fascisme ?
vincent, technique s' il en est , mais ayant cotoyé des compagnes on ne peut plus littéraire ( ce qui me permet d'apprécier les littéraires ) je suis abasourdi par cette mode , qui bien sur arrivera trés vite chez nos universitaires . Parfait pour faire des citoyens incapables de réfléchir , de débattre , d' argumenter . Peaufiner la fabrication d' abrutis bel objectif