EXCLUSIF. L'enquête de police qui accuse Marine Le Pen
Posté : 16 mai 2021 09:07
Elle est mal Marine...elle est mal !...
Bravo à l'OCLCIFF
REVELATIONS - Témoignages, expertises informatiques... Un rapport de police dévoile un système centralisé dont Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, était l'organisatrice et la bénéficiaire.
"Au bout de cinq années d'enquête, la conclusion est accablante : selon les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), le Rassemblement national (RN) a "par l'intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d'emplois fictifs d'assistants parlementaires". Ces mots figurent dans un rapport de synthèse de 98 pages daté du 15 février et adressé à la juge d'instruction parisienne Claire Thépaut.
Les enquêteurs y résument leurs recherches (perquisitions, expertises, interrogatoires, documents) et estiment avoir découvert assez d'éléments probants pour que 17 dirigeants, élus et proches du parti d'extrême droite soient poursuivis pour "détournement de fonds publics" ou recel de ce délit – l'instruction visant aussi le soupçon d'"escroquerie en bande organisée". Au cœur de l'affaire : la prise en charge sur les fonds du Parlement européen de collaborateurs dissimulés sous le statut d'"assistant parlementaire" alors que leurs activités ne profitaient qu'au RN. Un montant total de 6,8 millions d'euros aurait ainsi abusivement profité au parti de Marine Le Pen, mise en examen et désignée comme l'instigatrice et la bénéficiaire de ce système.
Un système centralisé
Si elle remonte à l'époque où le FN était encore dirigé par son père, l'organisation mise au jour par l'enquête semble avoir pris toute son ampleur sous la présidence de Marine Le Pen, au lendemain des élections européennes de 2014. Le succès du parti lui avait alors permis d'obtenir 24 sièges au Parlement de Bruxelles et Strasbourg. Très vite, la gestion des crédits alloués aux élus pour recruter des collaborateurs a été centralisée. Selon le témoignage d'une ancienne eurodéputée du FN, Sophie Montel, une réunion fut convoquée le 4 juin 2014 dans la capitale belge. Marine Le Pen annonça ce jour-là aux nouveaux élus qu'ils ne seraient pas tenus de reverser une partie de leur indemnité parlementaire au parti, mais qu'ils ne pourraient employer qu'un seul assistant pour les épauler dans leurs tâches ; les autres collaborateurs seraient choisis par elle et affectés au parti.
Lire aussi - Comment le Covid-19 et l'Union européenne ont offert à Marine Le Pen un répit judiciaire
Un de ses proches, le Belge Charles Van Houtte, est chargé de la mise en œuvre du système. "Il ressort des investigations, écrivent les policiers, qu'il faisait remplir des procurations aux députés FN lui permettant ainsi d'avoir accès aux données administratives et financières des enveloppes budgétaires des députés européens." Sous l'égide de Marine Le Pen, dotée d'un droit de regard sur le montant des salaires des personnes recrutées, Van Houtte, petit-fils de Ghislain Van Houtte, catholique intégriste proche du chef du mouvement rexiste Léon Degrelle, allié à Hitler en 1941, fait des propositions d'embauche aux eurodéputés, jongle avec les noms et les postes. Il élabore des tableaux – que la police a retrouvés – pour suivre la consommation des crédits par chaque député afin de déterminer sur quelles enveloppes les assistants peuvent être rémunérés."
La police avec nous qu'elle disait !
https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif ... de-4045375
Bravo à l'OCLCIFF
REVELATIONS - Témoignages, expertises informatiques... Un rapport de police dévoile un système centralisé dont Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, était l'organisatrice et la bénéficiaire.
"Au bout de cinq années d'enquête, la conclusion est accablante : selon les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), le Rassemblement national (RN) a "par l'intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d'emplois fictifs d'assistants parlementaires". Ces mots figurent dans un rapport de synthèse de 98 pages daté du 15 février et adressé à la juge d'instruction parisienne Claire Thépaut.
Les enquêteurs y résument leurs recherches (perquisitions, expertises, interrogatoires, documents) et estiment avoir découvert assez d'éléments probants pour que 17 dirigeants, élus et proches du parti d'extrême droite soient poursuivis pour "détournement de fonds publics" ou recel de ce délit – l'instruction visant aussi le soupçon d'"escroquerie en bande organisée". Au cœur de l'affaire : la prise en charge sur les fonds du Parlement européen de collaborateurs dissimulés sous le statut d'"assistant parlementaire" alors que leurs activités ne profitaient qu'au RN. Un montant total de 6,8 millions d'euros aurait ainsi abusivement profité au parti de Marine Le Pen, mise en examen et désignée comme l'instigatrice et la bénéficiaire de ce système.
Un système centralisé
Si elle remonte à l'époque où le FN était encore dirigé par son père, l'organisation mise au jour par l'enquête semble avoir pris toute son ampleur sous la présidence de Marine Le Pen, au lendemain des élections européennes de 2014. Le succès du parti lui avait alors permis d'obtenir 24 sièges au Parlement de Bruxelles et Strasbourg. Très vite, la gestion des crédits alloués aux élus pour recruter des collaborateurs a été centralisée. Selon le témoignage d'une ancienne eurodéputée du FN, Sophie Montel, une réunion fut convoquée le 4 juin 2014 dans la capitale belge. Marine Le Pen annonça ce jour-là aux nouveaux élus qu'ils ne seraient pas tenus de reverser une partie de leur indemnité parlementaire au parti, mais qu'ils ne pourraient employer qu'un seul assistant pour les épauler dans leurs tâches ; les autres collaborateurs seraient choisis par elle et affectés au parti.
Lire aussi - Comment le Covid-19 et l'Union européenne ont offert à Marine Le Pen un répit judiciaire
Un de ses proches, le Belge Charles Van Houtte, est chargé de la mise en œuvre du système. "Il ressort des investigations, écrivent les policiers, qu'il faisait remplir des procurations aux députés FN lui permettant ainsi d'avoir accès aux données administratives et financières des enveloppes budgétaires des députés européens." Sous l'égide de Marine Le Pen, dotée d'un droit de regard sur le montant des salaires des personnes recrutées, Van Houtte, petit-fils de Ghislain Van Houtte, catholique intégriste proche du chef du mouvement rexiste Léon Degrelle, allié à Hitler en 1941, fait des propositions d'embauche aux eurodéputés, jongle avec les noms et les postes. Il élabore des tableaux – que la police a retrouvés – pour suivre la consommation des crédits par chaque député afin de déterminer sur quelles enveloppes les assistants peuvent être rémunérés."
La police avec nous qu'elle disait !
https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif ... de-4045375