Elections régionales 2021 : des sondages présentés de manière trompeuse par le RN sur les réseaux sociaux
Posté : 15 juin 2021 06:00
Le RN n'est pas à un mensonge près !
A l’approche des élections régionales et départementales, le Rassemblement national déforme dans sa communication certains chiffres d’intentions de vote.
"Le Rassemblement national (RN) est très actif sur les réseaux sociaux, à quelques jours des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin. Dans de multiples visuels, l’état-major du parti présente des sondages d’intention de vote sous un angle qui l’avantage, quitte à prendre des libertés avec la rigueur, voire avec la véracité des chiffres.
1- Présenter des résultats qui se fondent sur un scénario de quadrangulaire hautement improbable
« Aux portes de la victoire ! Désormais à égalité avec @XavierBertrand, nous y sommes presque ! », s’est réjoui Sébastien Chenu, tête de liste du RN dans les Hauts-de-France, après la publication d’un sondage de l’IFOP pour LCI et Le Figaro.
Sauf que ce face-à-face hypothétique, qui donne 35 % des intentions de vote à Sébastien Chenu (soit autant qu’à Xavier Bertrand, le candidat de la droite et par ailleurs président de la région sortant), ne correspond qu’au scénario improbable d’une quadrangulaire au second tour des élections régionales. Une hypothèse qui ne se réaliserait que si le candidat de La République en marche (LRM), Laurent Pietraszewski, refusait de se retirer pour faire barrage au RN. Or ce scénario semble avoir été écarté par Stanislas Guerini, le patron de la majorité présidentielle, au micro d’Europe 1.
Dans le cas de figure plus probable d’une triangulaire, Xavier Bertrand gagnerait largement, le 27 juin, selon ce même sondage. Il obtiendrait 43 % des voix, contre 35 % pour Sébastien Chenu et 22 % pour Karima Delli (Europe Ecologie-Les Verts et alliés).
2- Mélanger les intentions de vote du premier tour avec le second
Entre les deux tours d’une élection régionale, certaines listes sont éliminées, quand d’autres renoncent d’elles-mêmes. En conséquence, d’importants reports de voix d’un dimanche au suivant changent les rapports de force. D’où l’importance de préciser si les intentions de vote dans les sondages correspondent au premier ou au deuxième tour. Une indication cruciale, omise sur une affiche de campagne mise en ligne sur Twitter par le RN.
L’affiche y expose les intentions de vote en faveur des têtes de liste du RN dans douze régions, sans jamais mentionner de quel tour du scrutin il s’agit. Les mentions « en tête » ou « gagnant » au-dessus de la photo des candidats ne permettent pas de le savoir. Pour Gilles Pennelle, en Bretagne, mais aussi pour Jean-Paul Garraud, en Occitanie, la mention « en tête » concerne leur position supposée au premier tour, selon les sondages.
En revanche, le score de 52 % attribué à Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte d’Azur ne signifie pas qu’il serait élu au premier tour, mais correspond à un sondage qui le donne gagnant face à Renaud Muselier (LR), pour le cas – encore incertain – où l’écologiste Jean-Laurent Félizia se retirerait lors du second tour.
La confusion a été entretenue par un tract, retiré depuis de Twitter.
3- Dessiner des courbes sans échelle entre les valeurs
En règle générale, il faut se méfier des visuels sur lesquels figurent des représentations graphiques dénuées d’échelle. Pour illustrer la progression des têtes de listes Jordan Bardella (en Ile-de-France) et Edwige Diaz (en Nouvelle-Aquitaine), le RN utilise une flèche à forte pente, censée illustrer la progression de leurs listes dans les sondages.
La progression est respectivement de 6 et de 9 points pour Jordan Bardella et Edwige Diaz sur une durée qui demeure inconnue, puis la courbe semble devenir exponentielle, sans réalité avec la progression mathématique des intentions de vote concernant ces candidats.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html
A l’approche des élections régionales et départementales, le Rassemblement national déforme dans sa communication certains chiffres d’intentions de vote.
"Le Rassemblement national (RN) est très actif sur les réseaux sociaux, à quelques jours des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin. Dans de multiples visuels, l’état-major du parti présente des sondages d’intention de vote sous un angle qui l’avantage, quitte à prendre des libertés avec la rigueur, voire avec la véracité des chiffres.
1- Présenter des résultats qui se fondent sur un scénario de quadrangulaire hautement improbable
« Aux portes de la victoire ! Désormais à égalité avec @XavierBertrand, nous y sommes presque ! », s’est réjoui Sébastien Chenu, tête de liste du RN dans les Hauts-de-France, après la publication d’un sondage de l’IFOP pour LCI et Le Figaro.
Sauf que ce face-à-face hypothétique, qui donne 35 % des intentions de vote à Sébastien Chenu (soit autant qu’à Xavier Bertrand, le candidat de la droite et par ailleurs président de la région sortant), ne correspond qu’au scénario improbable d’une quadrangulaire au second tour des élections régionales. Une hypothèse qui ne se réaliserait que si le candidat de La République en marche (LRM), Laurent Pietraszewski, refusait de se retirer pour faire barrage au RN. Or ce scénario semble avoir été écarté par Stanislas Guerini, le patron de la majorité présidentielle, au micro d’Europe 1.
Dans le cas de figure plus probable d’une triangulaire, Xavier Bertrand gagnerait largement, le 27 juin, selon ce même sondage. Il obtiendrait 43 % des voix, contre 35 % pour Sébastien Chenu et 22 % pour Karima Delli (Europe Ecologie-Les Verts et alliés).
2- Mélanger les intentions de vote du premier tour avec le second
Entre les deux tours d’une élection régionale, certaines listes sont éliminées, quand d’autres renoncent d’elles-mêmes. En conséquence, d’importants reports de voix d’un dimanche au suivant changent les rapports de force. D’où l’importance de préciser si les intentions de vote dans les sondages correspondent au premier ou au deuxième tour. Une indication cruciale, omise sur une affiche de campagne mise en ligne sur Twitter par le RN.
L’affiche y expose les intentions de vote en faveur des têtes de liste du RN dans douze régions, sans jamais mentionner de quel tour du scrutin il s’agit. Les mentions « en tête » ou « gagnant » au-dessus de la photo des candidats ne permettent pas de le savoir. Pour Gilles Pennelle, en Bretagne, mais aussi pour Jean-Paul Garraud, en Occitanie, la mention « en tête » concerne leur position supposée au premier tour, selon les sondages.
En revanche, le score de 52 % attribué à Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte d’Azur ne signifie pas qu’il serait élu au premier tour, mais correspond à un sondage qui le donne gagnant face à Renaud Muselier (LR), pour le cas – encore incertain – où l’écologiste Jean-Laurent Félizia se retirerait lors du second tour.
La confusion a été entretenue par un tract, retiré depuis de Twitter.
3- Dessiner des courbes sans échelle entre les valeurs
En règle générale, il faut se méfier des visuels sur lesquels figurent des représentations graphiques dénuées d’échelle. Pour illustrer la progression des têtes de listes Jordan Bardella (en Ile-de-France) et Edwige Diaz (en Nouvelle-Aquitaine), le RN utilise une flèche à forte pente, censée illustrer la progression de leurs listes dans les sondages.
La progression est respectivement de 6 et de 9 points pour Jordan Bardella et Edwige Diaz sur une durée qui demeure inconnue, puis la courbe semble devenir exponentielle, sans réalité avec la progression mathématique des intentions de vote concernant ces candidats.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html