Page 1 sur 2

La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 10:33
par Once
Je pense que ce topic ne fera pas autant recette qu'une nouvelle discussion sur le voile islamique (quoique la dérive est prévisible :

https://blog.tattoome.com/blog/non-clas ... -tatouage/) :content36

Mais je me lance quand même.

Ces derniers temps, je remarque de plus en plus de jeunes femmes tatouées. Mais pas de petits tatouages discrets et qui peuvent être très jolis comme ceux-ci :

https://www.etsy.com/fr/listing/8358801 ... koQAvD_BwE

mais de tatouages couvrant l'intégralité du dos,des jambes ou des bras comme celui-là :

https://www.google.com/search?q=les+tat ... r5FToz6KqM

De véritables "cartographies" sur des zones entières de peau !

Personnellement je n'aime pas trop et je pense à de la viande estampillée au marché de Rungis. (Oui, c'est le machiste antique qui reparle en moi, là !)

Et j'entends de suite ce qu'on va me dire : "et les hommes alors ?"

Oui c'est vrai, les hommes tatoués ça existe depuis longtemps et ça a une connotation symbolique très forte (= motards, gros bras etc...)

Mais les femmes ? C'est quoi cette mode de folie ? Qu'est-ce que ça veut dire au juste chez elles ? En fait que signifie le tatouage pour les deux sexes ?
Si le tatouage était, à l’origine des temps, une façon de marquer son appartenance à un clan, puis plus tard, à un groupe social (marin, soldat, motard, gangster), on le croise aujourd’hui sur toutes les peaux. Femme ou homme, jeune ou vieux, riche ou pauvre : le tatouage est « encré » dans les moeurs. En France, une personne sur dix serait tatouée, même si, comme le souligne la psychosociologue Marie Cipriani-Crauste, « le tatouage est encore trop souvent mal perçu par la société ». Apanage des bad boy, le tatouage ? Pas seulement. « Il est beaucoup plus répandu que vous ne pouvez l’imaginer. Seulement, nombreux sont ceux qui les cachent, car le tatouage touche à quelque chose d’intime ».
https://www.psychologies.com/Beaute/Ima ... it-de-nous

En fait, mon point de vue personnel est que - que ce soit pour les hommes ou pour les femmes - je ne suis pas pour que l'on transforme sa peau en papyrus ou en support de messages de tous ordres, en toutes sortes de professions de foi même si cela a une valeur artistique.

Je trouve cela inapproprié d'utiliser sa peau en terme de communication de tous ordres même si cela a une valeur artistique et si ça reste purement décoratif.

La peau, c'est sacré, ça doit rester vierge ! Le tatouage est un viol de la peau ! La vraie richesse humaine est secrète, complexe, mouvante et intérieure ! Elle ne s'affiche pas comme ça, aux yeux de tous, sur sa propre peau, superficiellement et pour toujours !

J'ai lancé cela récemment à une de mes nièces (non tatouée mais plus jeune que moi) qui en est d'abord restée coite puis qui m'a ri franchement au nez en me traitant finalement de vrai ringard complètement has been ! :aille:

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 11:21
par oups
Espérons juste que le tatouage vieillisse comme un grand pinard :ange:
Sinon quelle déception future pour ces si beaux jeunes gens aux si jolis tatouages
Après considérer son épiderme comme un pov’ parpaing destiné à être taguer :cry: Mais bon faute d’autres talents ,faut bien être remarqué pour quelques choses :siffle:

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 11:48
par papibilou
oups a écrit : 06 juin 2022 11:21 Espérons juste que le tatouage vieillisse comme un grand pinard :ange:
Sinon quelle déception future pour ces si beaux jeunes gens aux si jolis tatouages
Après considérer son épiderme comme un pov’ parpaing destiné à être taguer :cry: Mais bon faute d’autres talents ,faut bien être remarqué pour quelques choses :siffle:
En général, ça vieillit mal. L'encre s'étend, le dessin devient informe et la surface tatouée devient très foncée comme "sale". d'autant que, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, le corps se transforme avec l'âge, hélas, et après quelques années il devient difficile de reconnaître le dessin d'origine.
Heureusement il y a des tatouages provisoires qui durent quelques jours et s'en vont.

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 12:06
par Fonck1
pas tatouage, c'est pas mon kiff.

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 12:12
par oups
papibilou a écrit : 06 juin 2022 11:48
oups a écrit : 06 juin 2022 11:21 Espérons juste que le tatouage vieillisse comme un grand pinard :ange:
Sinon quelle déception future pour ces si beaux jeunes gens aux si jolis tatouages
Après considérer son épiderme comme un pov’ parpaing destiné à être taguer :cry: Mais bon faute d’autres talents ,faut bien être remarqué pour quelques choses :siffle:
En général, ça vieillit mal. L'encre s'étend, le dessin devient informe et la surface tatouée devient très foncée comme "sale". d'autant que, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, le corps se transforme avec l'âge, hélas, et après quelques années il devient difficile de reconnaître le dessin d'origine.
Heureusement il y a des tatouages provisoires qui durent quelques jours et s'en vont.
Bien sur que ça vieillit mal ,comme quasi tout en fait :cry:
Bon apres certains l’ont bien compris , des le début ils se font tatouer des trucs très moches, comme ça pour eux le vieillissement est moins impactant. :D Allez ,c’est provisoire ,d’ici quelques décennies les burkinis dissimuleront toutes ces vieilles mochetés

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 12:49
par lepicard
bonjour
y'a trop d'argent en France ,alors on le grille dans des envies .... jusqu'à ce que ça passe ; sauf qu'un tatouage , c'est à vie contrairement à un os dans le nez ou un piercing

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 12:58
par jabar
La richesse humaine est intérieure, certes. Pourtant on sélectionne avec soin notre garde robe, nos soins pour la peau et maquillages. L'une des nations ou le tatouage est le plus répandu est le RU. A froid, je pense que son passé de puissance maritime a joué un rôle. Parce qu'il y a un truc que j'ai remarqué chez les tatoués, cela devenait vite une addiction. Ils se font un tatouage et en veulent tout de suite un autre. Est-ce pour graver pour toujours une expérience ? Un trait qui les définit ? Ils disent en général la même chose, après le premier tatouage, le reste de leur corps leur semble nu, comme pour masquer leur pâle banalité ? Ou se donner une patine sacrée.
Enfin, il y a beaucoup d'usages du tattoo. L'usage historique tribal (Maori) ou paganiste. Le tatouage existe depuis des milliers d'années, ce n'est pas une mode. Plus curieux serait de comprendre les disparitions occasionnelles de son usage.
En France, c'est une résurgence esthétique et vaguement spirituelle, sans doute un peu influencée par le henna. Ces petits tatouages temporaires que tu montres en photo me font rappeler l'usage du henna qui est une poudre broyée que l'on applique en motifs à diverses occasions, religieuses ou non.

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 16:16
par Once
papibilou a écrit : 06 juin 2022 11:48
oups a écrit : 06 juin 2022 11:21 Espérons juste que le tatouage vieillisse comme un grand pinard :ange:
Sinon quelle déception future pour ces si beaux jeunes gens aux si jolis tatouages
Après considérer son épiderme comme un pov’ parpaing destiné à être taguer :cry: Mais bon faute d’autres talents ,faut bien être remarqué pour quelques choses :siffle:
En général, ça vieillit mal. L'encre s'étend, le dessin devient informe et la surface tatouée devient très foncée comme "sale". d'autant que, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, le corps se transforme avec l'âge,
C'est un argument convaincant, en effet. Et qui mérite d'être pris en compte au moment de la décision de se faire tatouer pour la vie.
jabar a écrit : 06 juin 2022 12:58 La richesse humaine est intérieure, certes. Pourtant on sélectionne avec soin notre garde robe, nos soins pour la peau et maquillages.
Oui mais une tenue vestimentaire, une eau de toilette etc ce n'est pas pour la vie. On en change tout le temps selon l'humeur et les saisons.

Par contre, choisir un tatouage en principe indélébile, c'est un sacré engagement quand même. Or,on évolue dans une vie. On n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt ni les mêmes goûts. Et je ne comprends pas trop cette volonté de figer quelque chose comme ça sur sa peau, pour la vie.

jabar a écrit :Il y a un truc que j'ai remarqué chez les tatoués, cela devenait vite une addiction. Ils se font un tatouage et en veulent tout de suite un autre.
Oui, j'ai l'impression aussi. C'est une sorte d'addiction. En tout cas, c'est ce qui ressortait d'une émission que j'ai vue récemment sur le sujet.

https://www.dailymotion.com/video/x88vbed

jabar a écrit :Est-ce pour graver pour toujours une expérience ? Un trait qui les définit ? Ils disent en général la même chose, après le premier tatouage, le reste de leur corps leur semble nu, comme pour masquer leur pâle banalité ? Ou se donner une patine sacrée.
Oui, je pense qu'il y a un peu de tout ça.

Avec peut-être ce petit "plus" : la satisfaction égotique d'avoir surmonté une petite épreuve qui les fait entrer dans "le club" : car il faut accepter de souffrir un peu pour se faire tatouer, ce n'est pas une partie de plaisir, je crois.

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 17:14
par lepicard
Once a écrit : 06 juin 2022 16:16
papibilou a écrit : 06 juin 2022 11:48
En général, ça vieillit mal. L'encre s'étend, le dessin devient informe et la surface tatouée devient très foncée comme "sale". d'autant que, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, le corps se transforme avec l'âge,
C'est un argument convaincant, en effet. Et qui mérite d'être pris en compte au moment de la décision de se faire tatouer pour la vie.
jabar a écrit : 06 juin 2022 12:58 La richesse humaine est intérieure, certes. Pourtant on sélectionne avec soin notre garde robe, nos soins pour la peau et maquillages.
Oui mais une tenue vestimentaire, une eau de toilette etc ce n'est pas pour la vie. On en change tout le temps selon l'humeur et les saisons.

Par contre, choisir un tatouage en principe indélébile, c'est un sacré engagement quand même. Or,on évolue dans une vie. On n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt ni les mêmes goûts. Et je ne comprends pas trop cette volonté de figer quelque chose comme ça sur sa peau, pour la vie.

jabar a écrit :Il y a un truc que j'ai remarqué chez les tatoués, cela devenait vite une addiction. Ils se font un tatouage et en veulent tout de suite un autre.
Oui, j'ai l'impression aussi. C'est une sorte d'addiction. En tout cas, c'est ce qui ressortait d'une émission que j'ai vue récemment sur le sujet.

https://www.dailymotion.com/video/x88vbed

jabar a écrit :Est-ce pour graver pour toujours une expérience ? Un trait qui les définit ? Ils disent en général la même chose, après le premier tatouage, le reste de leur corps leur semble nu, comme pour masquer leur pâle banalité ? Ou se donner une patine sacrée.
Oui, je pense qu'il y a un peu de tout ça.

Avec peut-être ce petit "plus" : la satisfaction égotique d'avoir surmonté une petite épreuve qui les fait entrer dans "le club" : car il faut accepter de souffrir un peu pour se faire tatouer, ce n'est pas une partie de plaisir, je crois.
dans ma jeunesse , j'ai connu des personnes tatouées (en descendant du train ....) qui n'ont éprouvé aucune satisfaction égotique dans le cadre d'une"" partie de plaisir """ à l'est de l'Europe .... ce petit + les a accompagné toute leur existance , ils avaient la pudeur de ne pas l'afficher

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 18:13
par sofasurfer
CE n'est pas mon truc perso.

Quand j'étais petit, les personnes tatouées étaient mal vues, c'était associé à des repris de justice, des délinquants, des marginaux. Un tatouage qui se voyait c'était rédhibitoire à l'embauche, et si découvert parfois un motif de licenciement.

Mon oncle pourtant ouvrier avait un tatouage sur la poitrine, un truc de sa période militaire. Un jour un dirigeant de la boite l'a croisé torse nu dans un camping , il a été renvoyé de la boite a son retour pour mœurs ne correspondant pas à l'esprit de l'entreprise. Le patron estimait qu'un type tatoué était un voleur, un délinquant et n'avait rien a faire dans son entreprise.

Aujourd'hui c'est un phénomène banal, tant que ca reste chic ca passe, il y a des cadres avec des tatouages discrets sur le bras ou dans le cou, ca ne pose pas de problème pour la plupart des employeurs...

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 19:37
par fleur2jasmin
Ah oui c’est la folie, me suis faite la même réflexion : c’est répandue de plus en plus, de même que les centres de tatouage, tatoo etc
C’est très en vogue… Je pense que cela s’est banalisé.

Personnellement d’un point de vue esthétique je ne trouve pas cela très beau donc je ne comprends pas trop cet engouement mais bon les goûts et les couleurs…
J’ai une connaissance à moi qui en est fan : elle en a bcp. De la cheville, au dos, au bras, au poignet enfin quasi partout c’est une vraie addiction : un tatouage en appelle un autre puis un autre puis un autre…. Et tous ont une signification pour elle.

Toujours est il qu’il faut bien réfléchir avant d’en faire car c’est irréversible : enfin à priori ça s’enlève mais après plusieurs séances de tortures (j’imagine même pas à quel point cela doit être douloureux et ce même en appliquant du produit anesthésiant).

Mais bon paraît il qu’il faut souffrir pour être « beau », heureusement que la beauté est subjective…^ ^

Re: La folie du tatouage

Posté : 06 juin 2022 23:01
par coincetabulle
vous avez tous une image très stéréotypé du tatouage. vous cherchez un sens là où il n'y en a pas.
comme la drogue, le vin ou les piercing, choisir de se recouvrir le corps relève d'avantage d'une addiction que de toute autre chose.
on se fait tatouer, on aime ça et on recommence. c'est surtout et avant tout une question de liberté.
certains le font avec gout, d'autre avec sentiment. souvent avec une intention artistique. il y en a d'autre qui font de la merde parce qu'ls se contrefoutent de leurs corps. d'autre encore qui le font sans réfléchir. certains vont basculer dans le challenge ou le dépassement de sois.

la seule chose qu'il faut retenir, c'est la notion de maitrise de son corps qui peut passer par tout sorte de manifestation. du piercing au tatouage en passant par la muscu et la mode.

qu'est ce qui peux pousser un mec à se tatouer le A de anarchie sur la joue de l'œil au menton (vue de mes yeux) ou une simple larme au coin de l'œil ? autant de parcours différents dont ni vous ni moi n'aurons jamais les clés pour les comprendre et les apprécier. :hello:

la seule raison pour laquelle je n'ai pas transformée mon premier tatouage en un placard monumental sur ma poitrine c'est l'argent. et qui sait sur quoi j'aurai enchainé si j'avais passé cette étape ?
j'ai eu une période piercing et je vous garanti que vous seriez surpris de mes motivations initiales.

Re: La folie du tatouage

Posté : 07 juin 2022 09:45
par lepicard
bonjour
le tatouage va à l'encontre de la versatilité de la société ,, la plupart cèdent à un état d'esprit qui détermine le desir et le motif ,puis au grè du temps qui passe , des modes ; le tatouage devient génant ,obsolète ,voire sujet à ostracisme
ce tag corporel indelébile doit faire l'objet d'une réflexion profonde , helas c'est devenu un bien de consommation trop facilement accéssible
le tatoueur devrait vraiment analyser le candidat , on pourrait eventuellement songer à une visite chez un psychologue donnant droit ou pas à l'exécution

Re: La folie du tatouage

Posté : 08 juin 2022 04:17
par Crapulax
Quand j'étais petit, les personnes tatouées étaient mal vues, c'était associé à des repris de justice, des délinquants, des marginaux. Un tatouage qui se voyait c'était rédhibitoire à l'embauche, et si découvert parfois un motif de licenciement.
Pareil..Et je me souviens que la plupart des tatouages étaient faits à l'artisanal,aiguille à la main.Il est aussi vrai que certains militaires se faisaient piquer lors de leur service..Je me souviens du "Go!" à la base du poignet pour les paras.

Le tatouage c'est personnel,comme une brosse à dents.Cela peut être aussi une sorte de "carte d'identité"...Le milieu skinheads(et Bonheads) en est un exemple depuis toujours.

Le tatouage est devenu récréatif et s'est "démocratisé"....Perso cela ne me pose pas de problèmes ainsi que de voir des femmes avec "des placards" sur elles.

Re: La folie du tatouage

Posté : 25 avril 2023 19:50
par fleur2jasmin
La bombe à retardement sanitaire des encres de tatouage

En France, une personne sur cinq est tatouée. Si les adeptes prônent avec cet acte – parfois douloureux – une quête esthétique et identitaire, les scientifiques sont beaucoup plus circonspects et évoquent des risques non négligeables à court et potentiellement long terme.


«Un macchiato, s’il vous plaît»… Costume impeccable, chaussure de marque, le quinquagénaire qui passe commande sur cette terrasse d’un bistro sélect du XVIe arrondissement de Paris a les phalanges tatouées avec des chiffres romains. Quelques tables plus loin, une jeune fille d’une vingtaine d’années au pull décolleté arbore une petite plume sur le haut du dos. A sa droite, cheveux relevés, une amie lui montre fièrement un petit soleil vert niché derrière son oreille.

En une petite dizaine d’années, le tatouage, jadis réservé aux écorchés vifs et aux durs à cuire, s’est démocratisé, au point de s’imposer comme un accessoire de mode transgénérationnel. En France, 7 millions de personnes ont déjà succombé à l’épidémie des aiguilles. En Italie, en Suède et aux Etats-Unis, c’est même la moitié de la population qui arbore un tatouage! Une déferlante qui pourrait bien avoir des conséquences sanitaires désastreuses.

«C’est plutôt drôle de constater que les tatouages sont arrivés dans un contexte où les gens s’intéressent à ce qu’ils mangent, à l’air qu’ils respirent ou aux crèmes qu’ils s’appliquent sans s’interroger sur ce qu’ils s’inoculent à vie sous leur peau», constate Vincent Balter, chercheur CNRS à l’ENS de Lyon. Il y aurait pourtant de quoi! «Les pigments des encres de tatouage sont les mêmes que ceux utilisés dans les teintures de textiles, les encres des imprimantes et même des peintures automobiles.»
Résultat ? Des risques allergiques qui concernent 6 à 8% des tatoués. En cas de sensibilité aux pigments, la peau démange, gonfle et peut même se couvrir de disgracieuses papules. «Ces manifestations peuvent survenir de quelques jours à vingt ans après le tatouage, explique le professeur Martine Bagot, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. On a pu constater qu’elles étaient surtout liées aux couleurs rouge, rose, orangée et jaune. L’exposition au soleil peut être un facteur déclenchant.» Bien que spectaculaire, l’intolérance aux pigments n’est néanmoins pas le problème le plus grave lié aux tatouages. Du moins sur le long terme.

En 2017, en étudiant le devenir des encres dans l’organisme, une équipe de chercheurs franco-allemande a pu constater que les pigments ne restaient pas sagement sous la peau mais voyageaient, en permanence, du derme vers les ganglions. Les chercheurs s’interrogent ainsi sur l’impact d’une possible inflammation chronique des ganglions liés au dépôt des pigments. Or, la lymphe et a fortiori les ganglions interagissent avec l’ensemble du système immunitaire.
Le pistage au rayon X des pigments a permis une autre découverte stupéfiante: les composants et notamment le dioxyde de titane, une substance cancérogène interdite dans l’alimentation, migrent sous forme de nanoparticules. Autrement dit, à une taille inférieure à celle des virus et des bactéries. «Avec de telles dimensions, rien ne garantit qu’elles restent dans les ganglions. Elles peuvent très bien coloniser d’autres cellules du corps ou des organes comme le foie, par exemple», explique Milena Foerster, épidémiologiste au Circ (Centre international de recherche sur le cancer) de l’OMS.

En 2022, l’Union européenne a décidé de mettre un grand coup de balai dans la palette des artistes. 27 pigments ont été interdits et 4.000 substances chimiques ne peuvent désormais être utilisées qu’en proportions réduites. Motif, ont estimé les membres de la commission: «Plusieurs produits peuvent être cancérigènes, entraîner des mutations génétiques, affecter les capacités reproductrices, causer des allergies cutanées ou d’autres effets nocifs pour la santé.» «Il était temps, à chaque fois que je regarde la composition des encres, j’ai un coup de chaud, souligne Vincent Balter. On retrouve des métaux lourds: arsenic, plomb, cadmium, nickel, chrome… Mais aussi des composés aromatiques cancérogènes comme le dichlorobenzène, l’éthanol… Même en concentration limitée, chacune de ces substances présente un inquiétant degré de toxicité. Quid de l’effet cocktail, une fois qu’elles se mélangent entre elles?»

Suite et fin :

https://www.capital.fr/conso/la-bombe-a ... ge-1464333