Page 1 sur 1

Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 08 octobre 2022 13:31
par Crapulax
........................Grogne dans la PJ: «Incompréhensible de voir virés les meilleurs flics de France»,déplore un policier marseillais.

Ce vendredi, des membres de la police judiciaire de Marseille (Bouches-du-Rhône) ont manifesté leur soutien à Éric Arella, le directeur zonal, qui a été démis de ses fonctions.

Une arrivée de star sous de longues rafales d’applaudissement et une voiture accompagnée jusqu’à son parking de l’Évêché, l’hôtel de police de Marseille (Bouches-du-Rhône), par une centaine de policiers de la police judiciaire qui l’attendaient en manifestant leur opposition au projet de réforme qui les touche au premier chef.

Nommé à partir de lundi à un autre poste et limogé de son poste de directeur zonal de la PJ de Marseille, l’inspecteur général Éric Arella a reçu ce vendredi un bruyant soutien de ses troupes qui, la veille, avaient mené une manifestation silencieuse lors de la visite de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale. Une protestation qui a coûté sa tête à leur patron.

La réforme contestée, voulue par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et portée par le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, prévoit la fusion des services d’enquêtes de la PJ, extrêmement spécialisés, à ceux de la Direction départementale de la police nationale, plus généralistes, sous l’autorité de cette dernière et de la préfecture.

« Avec cette réforme, on met en danger les Français qui seront en moins de dix ans exposés au crime organisé et aux cartels. Si on ne peut plus faire d’enquêtes, nos clients vont prospérer », dénonce le chef de groupe Thomas, porte-parole des manifestants. « Cette manifestation de colère est spontanée, elle rassemble tous les grades de la PJ et est là pour dire à M. Arella qu’on est tous avec lui. Dans la police, on doit obéir à notre hiérarchie, mais que faire quand cette hiérarchie met en danger le pays ? »

« Arella, c’est 40 ans de carrière et il est viré comme un malpropre sur un coup de téléphone »:

« M. Arella est resté très digne dans le parking, c’est visiblement un homme marqué, il a donné sa vie à la PJ », poursuit-il. « M. Veaux est un technicien qui se trompe, M. Darmanin, vous faites une erreur, je suis prêt à en parler avec vous, de préférence en privé. Notre mouvement ne réclame pas de hausse de salaire ou d’amélioration du confort de travail… Je veux continuer à louper des fêtes, des repas de famille pour protéger notre pays ».

« Arella, c’est quarante ans de carrière et il est viré comme un malpropre sur un coup de téléphone », s’étouffe un brigadier. « Ils veulent imposer cette réforme en force, mais il y aura une réponse de notre part. »

« C’est une grosse perte, c’est quelqu’un qui a un parcours magnifique en PJ, qui sait en gérer toutes les composantes. Et pourtant, on ne l’écoute pas et on le met au placard », déplore un major. « Ce n’est pas le premier directeur qui est limogé, c’est incompréhensible de voir virés les meilleurs flics de France. »

Le 30 septembre, la procureur de la République de Marseille avait déjà estimé que cette réforme était « porteuse d’un certain nombre de dangers ». Éric Arella doit être remplacé à son poste par Dominique Abbenanti, jusqu’ici attaché de sécurité intérieure à Alger.
Source:Le Parisien.
https://www.leparisien.fr/faits-divers/ ... VF2S6M.php

Re: Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 08 octobre 2022 14:34
par LOFOTEN
Et on ne parle pas de la gendarmerie....

Sur Grenoble une note de service ,bien sur orale, la priorité n'est plus les cambriolage puisque là il y a les assurances.....

Re: Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 08 octobre 2022 17:12
par Peracetic
bonjour
Cette nouvelle manifestation d'autoritarisme du pouvoir qui, avec la haie d'honneur réservée au patron qui n'a pas démérité, rappelle le limogeage du général de Villiers et, plus récemment, le recadrage humiliant du patron d'EDF est révélatrice et inquiétante. Révélatrice des tensions en cours dans l'appareil d'État mais aussi des erreurs grossières d'appréciation de Macron

Re: Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 09 octobre 2022 03:49
par Crapulax
......................................Réforme PJ: Deux syndicats demandent à Darmanin une «décision d’apaisement».

Sans demander le retrait du projet, les syndicats appellent le ministre de l’Intérieur à « revenir sur un vrai terrain d’échanges » sur le sujet.

Un appel à rétablir le dialogue...

Alliance, l’un des principaux syndicats de police, et Unsa-Police ont demandé ce samedi au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin une « décision d’apaisement » face à la contestation suscitée par la réforme de la police judiciaire et au lendemain de l’éviction du patron de la PJ de la zone Sud.

Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet. Les opposants à ce projet dénoncent le risque d’un « nivellement vers le bas » de la PJ et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

« Cette réforme suscite le rejet. Il faut donc stopper cette spirale qui risque de creuser un fossé inquiétant et déstructurant au sein de notre maison police », écrivent les deux syndicats dans un communiqué commun. Le projet « suscite trop de questions sans réponse et son bien-fondé n’est pas établi », ajoutent les organisations, sans pour autant appeler à son retrait.

Ils réclament à Gérald Darmanin « une décision rapide d’apaisement », afin de « revenir sur un vrai terrain d’échanges » sur ce sujet « dont l’impact (structurel et humain) au sein de la police judiciaire ne doit plus être négligé ».

Les deux syndicats, réunis depuis quelques semaines au sein d’un même « bloc » syndical en vue des élections professionnelles à la fin de l’année, réitèrent également leur demande d’un « moratoire », déjà réclamé début septembre.

« Méthodes autoritaristes »:

L’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ), créée en août contre la réforme, a elle fait part samedi de son « indignation et sa consternation » après le limogeage d’Éric Arella, le patron de la police judiciaire pour le sud de la France.

Il a été démis de ses fonctions vendredi, au lendemain d’une action de ses troupes contre la réforme de la PJ, à l’occasion de la venue à Marseille du directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux.

« Ce grand patron à la carrière et au parcours exemplaires, était unanimement reconnu et apprécié de ses effectifs, des magistrats et des cadres de la police judiciaire », écrit l’association, en dénonçant les « méthodes autoritaristes » du DGPN, qui porte cette réforme avec Gérald Darmanin. L’ANPJ « compte sur les plus hautes autorités de l’État pour trouver une solution acceptable à cette crise sans précédent au sein de la police judiciaire », ajoute-t-elle.

L’éviction d’Éric Arella a suscité l’indignation dans les rangs de la PJ et dans le monde judiciaire. En signe de protestation, des centaines d’enquêteurs se sont rassemblés devant leurs services vendredi après-midi. Les rassemblements ont eu lieu « dans plus de 40 villes », selon l’ANPJ.**
Source:Le Parisien.
https://www.leparisien.fr/faits-divers/ ... HERDKY.php

Re: Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 10 octobre 2022 20:07
par Victor
Qui comprend quelque chose à cette réforme ?
Qu'est-ce qui la justifie ? quelle est son but ?
Et pourquoi la PJ y est opposée ?

On ne nous dit pas tout.

Re: Le directeur zonal de Marseille démis de ses fonctions...La PJ mécontente.

Posté : 17 octobre 2022 12:14
par Crapulax
............................................Réforme de la PJ: Pourquoi des policiers manifestent ce lundi?

Le bras de fer entre les policiers et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se poursuit ce lundi 17 octobre 2022, à propos de la réforme de la police judiciaire (PJ), avec plusieurs rassemblements de contestation prévus en Île-de-France et dans le Sud.

....Pourquoi cette réforme est-elle aussi contestée ?.......Voici quelques éléments d’explication.

Les enquêteurs de police judiciaire (PJ) opposés à la réforme de leur filière organisent ce lundi 17 octobre 2022 partout en France des rassemblements pour tenter, avec le soutien de magistrats, de convaincre Gérald Darmanin de renoncer à son projet.

Ils ne sont que 5 600 sur un total de 140 000 fonctionnaires de police, mais depuis fin août, ils donnent de la voix pour combattre la réforme de la PJ, en multipliant les actions.

Le projet de réforme du ministre de l’Intérieur est fortement contesté, y compris par des magistrats. Les tensions sont exacerbées depuis le limogeage d’Éric Arella, patron respecté de la PJ sud.

Pourquoi cette réforme rencontre-t-elle cette opposition ?.......Voici des éléments d’explication.

Une réforme qui porte atteinte à « l’efficacité » de la PJ:

Pour nombre de magistrats,cette réforme est «de nature à porter gravement atteinte à l’efficacité des enquêtes et à l’indépendance de la justice».

Le projet controversé de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ – sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet.

Les agents de la PJ seraient intégrés à une filière investigation, aux côtés de ceux en charge de la délinquance au quotidien. Elle serait ainsi forte de 20 000 personnes, selon le ministre.

Les opposants dénoncent le risque d’un « nivellement vers le bas » de la prestigieuse police judiciaire, chargée des crimes et enquêtes les plus complexes, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

Gérald Darmanin réplique qu’il n’en sera rien et promet que les enquêtes financières, consacrées au crime organisé et à tout ce qui à trait à la probité, remonteront à un directeur zonal.

Pour ou contre l'obligation de porter la cravate à l’Assemblée nationale ?
Le ministre se réfère souvent à la réforme de son lointain prédécesseur socialiste Pierre Joxe en 1990. Mais la réforme Joxe ne concernait pas la police judiciaire. Elle a été un échec. Là aussi, la création d’un directeur départemental de la police était critiquée.

Le renvoi d’Éric Arella a exacerbé les tensions:

La contestation est montée d’un cran et s’est élargie le 7 octobre avec le limogeage d’Éric Arella, patron respecté de la PJ sud, suscitant l’indignation chez les policiers mais aussi dans le monde judiciaire.

« Le point de non-retour est atteint avec toute la PJ. [Le ministre] ne s’est pas rendu compte qu’il est allé trop loin avec ce renvoi », confiait à l’AFP, il y a quelques jours, un enquêteur de la PJ.

Éric Arella payait la visite houleuse, la veille, du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, à Marseille. Venu défendre la réforme, ce dernier avait dû traverser une « haie du déshonneur » formée par environ 200 enquêteurs opposés au projet. La vidéo de la traversée de cet ancien numéro deux de la PJ était vite devenue virale sur les réseaux sociaux.

Deux jours plus tard, le ministre de l’Intérieur temporisait en renvoyant une mise en œuvre de la réforme après le premier semestre 2023, et la reprise des discussions la deuxième quinzaine de décembre après un audit. Mais sans remise en cause de la réforme, qui, selon lui, « est courageuse et indispensable ». Dès lors, la colère des enquêteurs de la PJ n’a pas faibli.

Des soutiens de la réforme parmi les autres services de police:

Dans cette confrontation avec Gérald Darmanin, les « Pjistes » bénéficient d’un avantage important, celui d’avoir une bonne image dans l’opinion publique, quand leurs collègues de la sécurité publique sont vilipendés et accusés de violences policières. Les séries TV, le cinéma, l’aura des « grands flics » y ont contribué largement.

De quoi nourrir des rancœurs chez les agents de la sécurité publique en charge de la délinquance au quotidien, qui reprochent à leurs collègues PJ de se comporter comme des « seigneurs ».

Un responsable de sécurité publique confie à l’AFP être « plutôt favorable à ce qu’il y ait un seul patron de la police » et regrette que la « filière judiciaire soit coupée en deux ». Il estime que la PJ « arrive de moins en moins à faire face », compte tenu de ses effectifs.

Des manifestations prévues dans le Sud et en Île-de-France:

Vendredi, plusieurs syndicats et organisations professionnelles de magistrats ont appelé à des rassemblements de protestation lundi aux côtés des policiers de la PJ.

Les rassemblements sont prévus de 12 h à 14 h. Il en sera ainsi à Marseille, Montpellier, Toulon, où la mobilisation est la plus importante, mais aussi à Versailles, qui devait être la dernière étape de la tournée de Frédéric Veaux dans les antennes régionales de la PJ, avant qu’elle ne soit ajournée.

À Nanterre, devant l’Arena, les fonctionnaires des offices centraux de la PJ, qui ne sont pas concernés par la réforme, ont prévu également un rassemblement.
Source:Ouest-France.
https://www.ouest-france.fr/societe/pol ... 34af1f4e7f