Trois questions sur la première niche parlementaire RN à l’Assemblée nationale
Posté : 12 janvier 2023 06:04
Journée poilade à l'Assemblée Nationale.
Le Rassemblement national prend les commandes de sa toute première niche parlementaire, ce jeudi 13 janvier 2023, à l'Assemblée nationale. Hausse des salaires, uniforme à l'école, haro sur l'écologie « punitive »… Les 88 députés RN ont inscrit un large éventail de textes à l'agenda de cette journée. Explications.
Une première pour le Rassemblement national. Ce jeudi 12 janvier 2023, le parti d'extrême droite prend les commandes de sa toute première niche parlementaire à l'Assemblée nationale. Tout au long de la journée, les députés RN seront maîtres de l'ordre du jour à l'hémicycle.
Une niche parlementaire, c’est quoi ?
Un jour par mois, au cours de la session ordinaire, chaque groupe parlementaire décide des textes débattus au Palais Bourbon. La session ordinaire s'étend du premier jour ouvrable d'octobre au dernier jour ouvrable de juin, soit neuf mois au total. Cette journée réservée aux oppositions est appelée « niche parlementaire » ou bien « séance d’initiative parlementaire ».
Elle est définie par l’article 48 de la Constitution qui prévoit, depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, qu’« un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l’initiative des groupes d’opposition de l’assemblée intéressée ainsi qu’à celle des groupes minoritaires. »
Que vont proposer les députés RN ?
Les 88 députés RN ont inscrit un large éventail de textes à l'agenda de cette séance, sans grand espoir de succès vu leur marginalisation politique. Malgré une image lissée et des coups d'éclats, le groupe d'opposition n'a engrangé jusqu'ici aucune véritable victoire législative. Et sa niche parlementaire ne devrait pas changer la donne : ses sept propositions de loi ont été rejetées en commission, présageant un sort identique dans l'hémicycle.
Le premier texte qui sera débattu vise « à inciter les entreprises à augmenter les salaires nets de 10% », via un gel des cotisations patronales.
Il sera suivi d'une proposition visant à supprimer les « zones à faibles émissions » (ZFE) interdisant les véhicules les plus polluants dans les agglomérations, incarnations selon le RN d'une « écologie punitive »
La seule proposition ayant reçu un accueil favorable d'un autre groupe politique est inscrite en quatrième place, et pourrait être débattue dans le temps imparti : il s'agit de rendre obligatoire dans les écoles et collèges publics le port d'un uniforme, dont chaque établissement pourra fixer « la coupe et la couleur ».
Des textes instituant la proportionnelle aux législatives ou créant « une présomption de légitime défense » pour les forces de l'ordre sont aussi au programme.
Pourquoi deux textes ont-ils été retirés ?
Le RN avait tenté d'inscrire au menu de sa niche des propositions de loi venant d'autres bancs et susceptibles d'obtenir une majorité. Il avait initialement repris un texte de la sénatrice centriste Valérie Létard (UDI) créant une aide « d'urgence » pour les victimes de violences conjugales. Mais les autres groupes avaient riposté en inscrivant ce texte dans un autre créneau.
Budget : le recours au 49.3 par le gouvernement vous semble-t-il justifié ?
« Le RN a été malin en adoptant la stratégie du coucou », avait alors dénoncé Valérie Létard à Public Sénat. Dans le but d'obtenir une victoire législative, le parti présidé par Jordan Bardella est accusé de piocher dans les propositions des autres groupes parlementaires, à l'image du coucou gris qui pond dans le nid des autres espèces.
Une autre proposition de LFI portant sur la réintégration des soignants non-vaccinés, dont l'examen houleux n'avait pas pu être mené à son terme fin novembre, avait été reprise par le RN avant d'être retirée.
https://www.ouest-france.fr/politique/r ... 970b76a14e
Le Rassemblement national prend les commandes de sa toute première niche parlementaire, ce jeudi 13 janvier 2023, à l'Assemblée nationale. Hausse des salaires, uniforme à l'école, haro sur l'écologie « punitive »… Les 88 députés RN ont inscrit un large éventail de textes à l'agenda de cette journée. Explications.
Une première pour le Rassemblement national. Ce jeudi 12 janvier 2023, le parti d'extrême droite prend les commandes de sa toute première niche parlementaire à l'Assemblée nationale. Tout au long de la journée, les députés RN seront maîtres de l'ordre du jour à l'hémicycle.
Une niche parlementaire, c’est quoi ?
Un jour par mois, au cours de la session ordinaire, chaque groupe parlementaire décide des textes débattus au Palais Bourbon. La session ordinaire s'étend du premier jour ouvrable d'octobre au dernier jour ouvrable de juin, soit neuf mois au total. Cette journée réservée aux oppositions est appelée « niche parlementaire » ou bien « séance d’initiative parlementaire ».
Elle est définie par l’article 48 de la Constitution qui prévoit, depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, qu’« un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l’initiative des groupes d’opposition de l’assemblée intéressée ainsi qu’à celle des groupes minoritaires. »
Que vont proposer les députés RN ?
Les 88 députés RN ont inscrit un large éventail de textes à l'agenda de cette séance, sans grand espoir de succès vu leur marginalisation politique. Malgré une image lissée et des coups d'éclats, le groupe d'opposition n'a engrangé jusqu'ici aucune véritable victoire législative. Et sa niche parlementaire ne devrait pas changer la donne : ses sept propositions de loi ont été rejetées en commission, présageant un sort identique dans l'hémicycle.
Le premier texte qui sera débattu vise « à inciter les entreprises à augmenter les salaires nets de 10% », via un gel des cotisations patronales.
Il sera suivi d'une proposition visant à supprimer les « zones à faibles émissions » (ZFE) interdisant les véhicules les plus polluants dans les agglomérations, incarnations selon le RN d'une « écologie punitive »
La seule proposition ayant reçu un accueil favorable d'un autre groupe politique est inscrite en quatrième place, et pourrait être débattue dans le temps imparti : il s'agit de rendre obligatoire dans les écoles et collèges publics le port d'un uniforme, dont chaque établissement pourra fixer « la coupe et la couleur ».
Des textes instituant la proportionnelle aux législatives ou créant « une présomption de légitime défense » pour les forces de l'ordre sont aussi au programme.
Pourquoi deux textes ont-ils été retirés ?
Le RN avait tenté d'inscrire au menu de sa niche des propositions de loi venant d'autres bancs et susceptibles d'obtenir une majorité. Il avait initialement repris un texte de la sénatrice centriste Valérie Létard (UDI) créant une aide « d'urgence » pour les victimes de violences conjugales. Mais les autres groupes avaient riposté en inscrivant ce texte dans un autre créneau.
Budget : le recours au 49.3 par le gouvernement vous semble-t-il justifié ?
« Le RN a été malin en adoptant la stratégie du coucou », avait alors dénoncé Valérie Létard à Public Sénat. Dans le but d'obtenir une victoire législative, le parti présidé par Jordan Bardella est accusé de piocher dans les propositions des autres groupes parlementaires, à l'image du coucou gris qui pond dans le nid des autres espèces.
Une autre proposition de LFI portant sur la réintégration des soignants non-vaccinés, dont l'examen houleux n'avait pas pu être mené à son terme fin novembre, avait été reprise par le RN avant d'être retirée.
https://www.ouest-france.fr/politique/r ... 970b76a14e