Pas de panique vivarais...pas de panique.
Défense : trois questions sur les manoeuvres géantes de l'armée française
En 2023 se dérouleront les manoeuvres les plus importantes de l'armée française depuis la fin de la guerre froide. Les grandes lignes de cet exercice interarmées, baptisé Hemex-Orion, ont été dévoilées mardi.
Publié le 16 nov. 2022 à 12:25
L'armée française sera en ordre de bataille à l'approche du printemps 2023. Plus de 10.000 militaires français, seront engagés, aux côtés de militaires de plusieurs pays européens mais aussi des Etats-Unis, dans des manoeuvres d'une ampleur inédite qui s'inscrivent dans le cadre de la volonté d'Emmanuel Macron de préparer les forces militaires françaises à un conflit majeur.
Baptisés Hemex-Orion, ces exercices simuleront « un conflit majeur » contre un Etat adverse, selon les éléments rendus publics mardi par le général Yves Métayer, commandant de la division emploi des forces à l'état-major des armées. Ils auront aussi la particularité d'impliquer toutes les composantes des armées (terre, mer, air, spatial) dans l'ensemble des champs matériels et immatériels (cyber, informationnel…).
1.
Pourquoi un tel exercice ?
« Le contexte géostratégique justifie cet exercice », a rappelé mardi le général Yves Métayer. Mais, a-t-il aussi souligné, l'idée d'une telle mobilisation de grande ampleur des forces armées françaises est née à l'été 2020, bien avant l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 .
Il s'agit de fait de réaliser un test de combats grandeur nature dans un conflit de haute intensité. « En 2017, la Revue stratégique décrivait l'arrivée de la perspective d'un conflit majeur et la nécessité de s'y préparer. Il faut adapter notre préparation opérationnelle et notre doctrine d'emploi », a souligné général Métayer.
2.
Quand et comment se déroulera cet exercice inédit ?
Ces manoeuvres inédites se dérouleront en trois phases de février à mai 2023. « On n'a jamais fait un exercice d'une telle ampleur sur une telle durée », assure le général Yves Métayer.
Lors de la première phase (de fin février à début mars), quelque 7.000 militaires seront mobilisés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée. Au programme, des exercices amphibies et aéroportés et un objectif : établir une tête de pont dans un pays fictif, baptisé « Arnland », en proie à une déstabilisation orchestrée par des milices appuyées par un Etat hostile nommé « Mercure ». Lors de cette phase, 7.000 militaires seront mobilisés. Le porte-avions Charles-de-Gaulle sera aussi de la partie, tout comme deux porte-hélicoptères et une vingtaine d'autres bâtiments (dont des sous-marins).
La deuxième phase est qualifiée de « civilo-militaire ». Prévue de la mi-mars à la fin mars, elle sera organisée sous l'égide du Secrétariat général de la défense et la sécurité nationale (SGDSN). Elle est destinée à tester les différents moyens de soutien civil aux armées en cas d'engagement majeur dans des domaines comme la santé, le transport ou la lutte informationnelle.
De mi-avril à début mai, d'autres exercices auront lieu. Il s'agira alors pour les militaires impliqués de repousser une invasion directe de l'« Arnland ». Cette nouvelle phase se déroulera en Champagne, sur une zone de front de cinquante kilomètres de long pour 200 kilomètres de profondeur. A cette occasion, 10.000 à 12.000 hommes seront engagés, de même que du matériel dernier cri dont les tout nouveaux blindés Griffon ou Jaguar.
3.
Qui y participera ?
Quelque 20.000 soldats au total seront partie prenante de ces exercices. Outre la France qui déploiera plus de 10.000 militaires (dont 5.000 marins), l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne et la Belgique seront aussi associés à cet exercice.
Les Etats-Unis y prendront également part. Mais sans engager d'hommes et de matériels. Une division américaine participera de manière virtuelle lors de la phase d'engagement prévue dans l'est de l'Hexagone.
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