Propos anti-migrants : "Un discours identitaire nouveau au sommet de l'État tunisien"
Posté : 24 février 2023 16:36
"Le président Kaïs Saïed a suscité la polémique, mardi, en reprenant à son compte une rhétorique complotiste et xénophobe à l'encontre des migrants subsahariens présents en Tunisie. "Un discours haineux" au plus haut sommet de l'État, dénoncent les ONG, qui fait craindre une banalisation de la parole raciste.
""Des hordes de migrants clandestins" à l'origine de "violences et d'actes inacceptables", une menace pour l'identité "arabe et islamique" du pays, "un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie". Le président Kaïs Saïed a suscité l'indignation d'une partie de l'opinion publique et des associations de défense des migrants, mardi 21 février, en propageant un discours xénophobe que n'aurait pas renié l'extrême droite européenne.
Les propos du président Saïed, tenus lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale, ont d'ailleurs été rapidement salués en France par Éric Zemmour, ancien candidat à l'élection présidentielle et ardent défenseur de la théorie complotiste du "grand remplacement", selon laquelle l'immigration constituerait une menace à l'existence d'une "population de souche".
Ces propos virulents s'inscrivent dans une campagne générale de racisme décomplexé et de xénophobie sur les réseaux sociaux et dans les médias tunisiens. Début janvier par exemple, l'ancien porte-parole du ministère de l’intérieur, Khalifa Chibani, déplorait, sur une radio privée, ces "Africains qui commencent à devenir trop nombreux" dans la ville de Sfax, dans l'est de la Tunisie.
Quelques jours avant la virulente charge du président Saïed, plusieurs ONG ont dénoncé "la montée du discours haineux et raciste" ainsi que l'interpellation de 300 personnes en seulement une semaine.
"Il a toujours existé en Tunisie des discours racistes tenus par une minorité de responsables politiques à l'égard des migrants mais aussi des Noirs de nationalité tunisienne", analyse le sociologue Vincent Geisser, spécialiste du Maghreb. "Ce qui est nouveau ici, c'est que le président se réapproprie ce discours pour en faire un discours d'État sur un registre à la fois sécuritaire et identitaire".
"Il y avait déjà des propos insultants et racistes au sein de la classe politique mais ce type de discours officiel et l'ampleur de leur violence sont nouveaux", confirme la chercheuse Kenza Ben Azouz, spécialiste des discriminations sexistes et racistes en Tunisie.
"Climat délétère"
Selon les estimations des ONG, les migrants subsahariens seraient entre 30 000 et 50 000 sur le territoire, "soit un tiers de l'ensemble des migrants présents en Tunisie qui eux-mêmes ne représentent que 0,5 % de la population", rappelle l'ingénieur et activiste camerounais Franck Yotedje du groupe de réflexion Afrique intelligence, qui milite pour l'intégration des migrants à Sfax.
Si les migrants sont loin d'être en mesure de "remplacer" la population tunisienne, ils sont de plus en plus visibles depuis une dizaine d'années en Tunisie. "Jusqu'aux années 2000, la Tunisie a connu une immigration de transit. Aujourd'hui, il s'agit de gens qui s'installent notamment parce que l'accès au territoire européen est de plus en plus compliqué", explique Vincent Geisser".
https://www.france24.com/fr/afrique/202 ... t-tunisien
Eric Zemmour, sort de ce corps !!!!
""Des hordes de migrants clandestins" à l'origine de "violences et d'actes inacceptables", une menace pour l'identité "arabe et islamique" du pays, "un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie". Le président Kaïs Saïed a suscité l'indignation d'une partie de l'opinion publique et des associations de défense des migrants, mardi 21 février, en propageant un discours xénophobe que n'aurait pas renié l'extrême droite européenne.
Les propos du président Saïed, tenus lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale, ont d'ailleurs été rapidement salués en France par Éric Zemmour, ancien candidat à l'élection présidentielle et ardent défenseur de la théorie complotiste du "grand remplacement", selon laquelle l'immigration constituerait une menace à l'existence d'une "population de souche".
Ces propos virulents s'inscrivent dans une campagne générale de racisme décomplexé et de xénophobie sur les réseaux sociaux et dans les médias tunisiens. Début janvier par exemple, l'ancien porte-parole du ministère de l’intérieur, Khalifa Chibani, déplorait, sur une radio privée, ces "Africains qui commencent à devenir trop nombreux" dans la ville de Sfax, dans l'est de la Tunisie.
Quelques jours avant la virulente charge du président Saïed, plusieurs ONG ont dénoncé "la montée du discours haineux et raciste" ainsi que l'interpellation de 300 personnes en seulement une semaine.
"Il a toujours existé en Tunisie des discours racistes tenus par une minorité de responsables politiques à l'égard des migrants mais aussi des Noirs de nationalité tunisienne", analyse le sociologue Vincent Geisser, spécialiste du Maghreb. "Ce qui est nouveau ici, c'est que le président se réapproprie ce discours pour en faire un discours d'État sur un registre à la fois sécuritaire et identitaire".
"Il y avait déjà des propos insultants et racistes au sein de la classe politique mais ce type de discours officiel et l'ampleur de leur violence sont nouveaux", confirme la chercheuse Kenza Ben Azouz, spécialiste des discriminations sexistes et racistes en Tunisie.
"Climat délétère"
Selon les estimations des ONG, les migrants subsahariens seraient entre 30 000 et 50 000 sur le territoire, "soit un tiers de l'ensemble des migrants présents en Tunisie qui eux-mêmes ne représentent que 0,5 % de la population", rappelle l'ingénieur et activiste camerounais Franck Yotedje du groupe de réflexion Afrique intelligence, qui milite pour l'intégration des migrants à Sfax.
Si les migrants sont loin d'être en mesure de "remplacer" la population tunisienne, ils sont de plus en plus visibles depuis une dizaine d'années en Tunisie. "Jusqu'aux années 2000, la Tunisie a connu une immigration de transit. Aujourd'hui, il s'agit de gens qui s'installent notamment parce que l'accès au territoire européen est de plus en plus compliqué", explique Vincent Geisser".
https://www.france24.com/fr/afrique/202 ... t-tunisien
Eric Zemmour, sort de ce corps !!!!
