Affaire McKinsey : des prestations "auraient dû être facturées et déclarées dans les comptes de campagne”
Posté : 04 avril 2023 14:17
Vivement la suite.
Alors que la justice enquête sur le rôle de McKinsey dans la campagne d’Emmanuel Macron de 2017, la cellule investigation de Radio France révèle qu’une dizaine de consultants y a participé, un travail qui "aurait dû être facturé" selon une ancienne de McKinsey. Une enquête de Géraldine Hallot.
C’est peu dire que la phrase a irrité, voire vexé, y compris parmi des conseillers surdiplômés rompus à l’exercice du pouvoir. Avant l’été 2016, une dizaine de consultants de McKinsey vient prêter main forte à la campagne d’Emmanuel Macron, en course pour un premier mandat à la Présidence de la République. L’un d’entre eux, Mathieu Maucort, alors chef de projet dans le cabinet américain, lâche : "Nous sommes venus apporter de l’intelligence à la campagne".
"Cette anecdote nous a marqués collectivement", se souvient Thomas*, un conseiller d’Emmanuel Macron de l’époque qui s’exprime pour la première fois. "Avec les gens de McKinsey, on ne s’aimait pas. On était culturellement très différents, poursuit-il. Eux faisaient des PowerPoint et nous, on rédigeait des notes. On trouvait qu’ils n’avaient pas de culture politique. Et eux devaient penser qu’on était des amateurs".
...
Interrogé sur son rôle pendant la campagne de 2017, le cabinet de conseil américain nous répond qu’il "n’a pas été engagé, en tant qu’institution, dans la campagne, ses règles internes lui interdisant toute participation à des activités électorales ou politiques. Tout salarié de McKinsey, comme le prévoit la loi française pour tout citoyen, a le droit de s’investir à titre personnel dans la vie démocratique de son pays". McKinsey ajoute qu’il est "avec ses 800 collaborateurs en France, une entreprise non partisane et apolitique".
Les consultants ou anciens consultants Karim Tadjeddine, Guillaume de Ranieri et Matthieu Maucort, contactés personnellement, n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Quant à la direction du parti présidentiel Renaissance, elle a répondu que "les protagonistes des deux campagnes [2017 et 2022, NDLR] se sont tenus et se tiennent naturellement à la disposition des magistrats pour faire toute la lumière sur ces accusations". Renaissance ne souhaite, pour le reste, faire "aucun commentaire sur une instruction en cours".
https://www.francebleu.fr/infos/faits-d ... ne-6898272
Alors que la justice enquête sur le rôle de McKinsey dans la campagne d’Emmanuel Macron de 2017, la cellule investigation de Radio France révèle qu’une dizaine de consultants y a participé, un travail qui "aurait dû être facturé" selon une ancienne de McKinsey. Une enquête de Géraldine Hallot.
C’est peu dire que la phrase a irrité, voire vexé, y compris parmi des conseillers surdiplômés rompus à l’exercice du pouvoir. Avant l’été 2016, une dizaine de consultants de McKinsey vient prêter main forte à la campagne d’Emmanuel Macron, en course pour un premier mandat à la Présidence de la République. L’un d’entre eux, Mathieu Maucort, alors chef de projet dans le cabinet américain, lâche : "Nous sommes venus apporter de l’intelligence à la campagne".
"Cette anecdote nous a marqués collectivement", se souvient Thomas*, un conseiller d’Emmanuel Macron de l’époque qui s’exprime pour la première fois. "Avec les gens de McKinsey, on ne s’aimait pas. On était culturellement très différents, poursuit-il. Eux faisaient des PowerPoint et nous, on rédigeait des notes. On trouvait qu’ils n’avaient pas de culture politique. Et eux devaient penser qu’on était des amateurs".
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Interrogé sur son rôle pendant la campagne de 2017, le cabinet de conseil américain nous répond qu’il "n’a pas été engagé, en tant qu’institution, dans la campagne, ses règles internes lui interdisant toute participation à des activités électorales ou politiques. Tout salarié de McKinsey, comme le prévoit la loi française pour tout citoyen, a le droit de s’investir à titre personnel dans la vie démocratique de son pays". McKinsey ajoute qu’il est "avec ses 800 collaborateurs en France, une entreprise non partisane et apolitique".
Les consultants ou anciens consultants Karim Tadjeddine, Guillaume de Ranieri et Matthieu Maucort, contactés personnellement, n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Quant à la direction du parti présidentiel Renaissance, elle a répondu que "les protagonistes des deux campagnes [2017 et 2022, NDLR] se sont tenus et se tiennent naturellement à la disposition des magistrats pour faire toute la lumière sur ces accusations". Renaissance ne souhaite, pour le reste, faire "aucun commentaire sur une instruction en cours".
https://www.francebleu.fr/infos/faits-d ... ne-6898272