Une majorité de Français est favorable au maintien d’Élisabeth Borne à Matignon
Posté : 28 juin 2023 16:12
selon un sondage Cluster 17 pour « Le Point », la Première ministre conserve la cote pour Matignon. Mais Bruno Le Maire la talonne.
Élisabeth Borne reste « le meilleur choix » d'Emmanuel Macron pour Matignon. C'est le principal enseignement d'un sondage Cluster 17 pour Le Point. Alors que des rumeurs de remaniement bruissent depuis des mois et que la Première ministre cherche désespérément un nouveau directeur de cabinet après le départ du précédent, Aurélien Rousseau, Élisabeth Borne conserve la cote auprès d'une majorité de Français. Pas par adhésion à son projet politique ou à sa personne mais par hostilité aux potentiels remplaçants, relève toutefois l'étude. Sur l'ensemble, seuls 22 % des sondés la plébiscitent.
Dans le détail, 41 % des électeurs d'Emmanuel Macron en 2022 sont favorables à son maintien et 30 % sont favorables à une promotion du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Tous les autres prétendants arrivent largement derrière ces deux personnalités politiques – Gérald Darmanin (5 %), Julien Denormandie (4 %), Gérard Larcher (2 %), Gabriel Attal (9 %), Catherine Vautrin (2 %), Manuel Valls (4 %) et Laurent Wauquiez (2 %).
« Il est frappant d'observer que, dans un espace politique très fragmenté et polarisé, seuls Élisabeth Borne et Bruno Le Maire se démarquent. Borne arrive en tête pour deux raisons : elle parle davantage à l'électorat de centre gauche que Le Maire et il n'y a pas de solution alternative satisfaisante », remarque Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17. Ainsi, 37 % des électeurs de Yannick Jadot et même 14 % des électeurs de Mélenchon estiment que Borne représente le meilleur choix pour ce poste.
« Noyau dur »
Grâce à la méthode particulière de Cluster 17, qui segmente l'électorat en seize « clusters » représentant l'ensemble des affinités politique et idéologique, ce sondage met en lumière une autre donnée intéressante : l'électorat traditionnel de Nicolas Sarkozy soutient davantage l'idée d'une coalition LR-RN que celle d'une coalition rassemblant LR et l'actuelle majorité ! L'idée d'un « pacte de gouvernement », défendue mordicus par Nicolas Sarkozy, intéresse peu les quatre « clusters » qui regroupent l'essentiel de l'électorat historique de la droite : les Conservateurs, les Libéraux, les Anti-Assistanat et les Identitaires.
Seuls 7 % des Conservateurs et 32 % des Libéraux, qui demeurent très proches idéologiquement de l'ex-président, estiment qu'une coalition LR-Ensemble serait « la plus appropriée pour former un gouvernement » – contre, respectivement, 21 % et 41 % pour une coalition LR-RN. « Le noyau dur de la droite sarkozyste tend à s'éloigner d'Emmanuel Macron, à la recherche d'une offre plus droitière, à Reconquête ! ou au Rassemblement national », analyse Jean-Yves Dormagen. Chez les Identitaires, le basculement est encore plus évident : 45 % d'entre eux soutiennent l'idée d'une coalition LR-RN, contre seulement 7 % pour LR-Ensemble.
Ce sondage reflète donc à la fois une demande de continuité et une polarisation croissante de la classe politique, où « chacun reste dans son camp. » En ce sens, le phénomène de tripartition semble amené à durer. Rien ne change au sommet de l'État mais des blocs politiques s'agrègent et se désagrègent. « Il faudra observer de très près les mouvements de l'électorat historique de la droite, conclut Jean-Yves Dormagen. C'est eux qui détermineront probablement la couleur politique de la prochaine majorité au pouvoir. »
* Étude réalisée par Cluster 17 auprès d'un échantillon de 1 747 personnes âgées de 18 ans et plus. L'échantillon est réalisé selon la méthode des quotas. Interviews réalisées du 23 au 24 mai.
https://www.lepoint.fr/politique/une-ma ... 562_20.php
Élisabeth Borne reste « le meilleur choix » d'Emmanuel Macron pour Matignon. C'est le principal enseignement d'un sondage Cluster 17 pour Le Point. Alors que des rumeurs de remaniement bruissent depuis des mois et que la Première ministre cherche désespérément un nouveau directeur de cabinet après le départ du précédent, Aurélien Rousseau, Élisabeth Borne conserve la cote auprès d'une majorité de Français. Pas par adhésion à son projet politique ou à sa personne mais par hostilité aux potentiels remplaçants, relève toutefois l'étude. Sur l'ensemble, seuls 22 % des sondés la plébiscitent.
Dans le détail, 41 % des électeurs d'Emmanuel Macron en 2022 sont favorables à son maintien et 30 % sont favorables à une promotion du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Tous les autres prétendants arrivent largement derrière ces deux personnalités politiques – Gérald Darmanin (5 %), Julien Denormandie (4 %), Gérard Larcher (2 %), Gabriel Attal (9 %), Catherine Vautrin (2 %), Manuel Valls (4 %) et Laurent Wauquiez (2 %).
« Il est frappant d'observer que, dans un espace politique très fragmenté et polarisé, seuls Élisabeth Borne et Bruno Le Maire se démarquent. Borne arrive en tête pour deux raisons : elle parle davantage à l'électorat de centre gauche que Le Maire et il n'y a pas de solution alternative satisfaisante », remarque Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17. Ainsi, 37 % des électeurs de Yannick Jadot et même 14 % des électeurs de Mélenchon estiment que Borne représente le meilleur choix pour ce poste.
« Noyau dur »
Grâce à la méthode particulière de Cluster 17, qui segmente l'électorat en seize « clusters » représentant l'ensemble des affinités politique et idéologique, ce sondage met en lumière une autre donnée intéressante : l'électorat traditionnel de Nicolas Sarkozy soutient davantage l'idée d'une coalition LR-RN que celle d'une coalition rassemblant LR et l'actuelle majorité ! L'idée d'un « pacte de gouvernement », défendue mordicus par Nicolas Sarkozy, intéresse peu les quatre « clusters » qui regroupent l'essentiel de l'électorat historique de la droite : les Conservateurs, les Libéraux, les Anti-Assistanat et les Identitaires.
Seuls 7 % des Conservateurs et 32 % des Libéraux, qui demeurent très proches idéologiquement de l'ex-président, estiment qu'une coalition LR-Ensemble serait « la plus appropriée pour former un gouvernement » – contre, respectivement, 21 % et 41 % pour une coalition LR-RN. « Le noyau dur de la droite sarkozyste tend à s'éloigner d'Emmanuel Macron, à la recherche d'une offre plus droitière, à Reconquête ! ou au Rassemblement national », analyse Jean-Yves Dormagen. Chez les Identitaires, le basculement est encore plus évident : 45 % d'entre eux soutiennent l'idée d'une coalition LR-RN, contre seulement 7 % pour LR-Ensemble.
Ce sondage reflète donc à la fois une demande de continuité et une polarisation croissante de la classe politique, où « chacun reste dans son camp. » En ce sens, le phénomène de tripartition semble amené à durer. Rien ne change au sommet de l'État mais des blocs politiques s'agrègent et se désagrègent. « Il faudra observer de très près les mouvements de l'électorat historique de la droite, conclut Jean-Yves Dormagen. C'est eux qui détermineront probablement la couleur politique de la prochaine majorité au pouvoir. »
* Étude réalisée par Cluster 17 auprès d'un échantillon de 1 747 personnes âgées de 18 ans et plus. L'échantillon est réalisé selon la méthode des quotas. Interviews réalisées du 23 au 24 mai.
https://www.lepoint.fr/politique/une-ma ... 562_20.php