Laurent Wauquiez annonce retirer la région Auvergne-Rhône-Alpes du dispositif « zéro artificialisation nette »
Posté : 01 octobre 2023 17:09
"Le président de région a fustigé une loi « ruralicide ». « Lutter contre l’artificialisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif », a répondu le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu.
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Le président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé samedi 30 septembre la sortie de sa région du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) et dénoncé une loi « ruralicide ».
« Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu’on s’interdit toute forme d’avenir (…). J’ai décidé que la région se retirait du processus. On le fait en lien avec les départements avec lesquels on a échangé dessus », a-t-il déclaré à l’Alpe-d’Huez, en Isère, sous les applaudissements de membres de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), réunis en congrès.
Après ces déclarations, M. Wauquiez s’est rapidement attiré les critiques. « Lutter contre l’artificialisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences », a commenté le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, sur X (ex-Twitter). Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry, a qualifié de « profondément populistes » les propos de M. Wauquiez.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Laurent Wauquiez, ou la critique calculée d’Emmanuel Macron
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« Technocratie administrative »
La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, confie aux régions la tâche de se fixer un objectif de réduction de la bétonisation des terres dans leur document de planification, pour atteindre le « zéro artificialisation nette » en 2050. Pour ce faire, elles doivent répartir l’effort de réduction entre les différentes zones de leur périmètre régional, des schémas de cohérence territoriale au niveau du département jusqu’aux plans locaux d’urbanisme (PLU) et cartes communales.
« Chez nous si les gens viennent c’est précisément parce qu’il y a un peu d’espace, sinon quelle est notre chance ? », a interrogé M. Wauquiez, reprochant à la première ministre, Elisabeth Borne, de « ne pas avoir tenu ses promesses ».
« Cette loi “ruralicide” est vraiment l’incarnation d’une technocratie administrative qui consiste à appliquer une même règle de façon très uniforme sur l’ensemble du territoire », a-t-il déclaré à l’AFP. « On a des gens qui vont être sur des terrains où normalement ils peuvent construire et où on va leur dire “vous n’aurez pas votre permis”. Ça va créer une rancœur et une colère considérables », a-t-il ajouté en estimant qu’il faut « repartir des propositions du Sénat », qui a déjà assoupli l’application du texte, pour « refaire la loi ».
Rentrée politique
Jusqu’ici discret sur la scène politique nationale, Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2027, doit effectuer sa rentrée politique nationale dimanche à Valence, dans la Drôme, à l’occasion du campus des Jeunes Républicains.
Devant les maires ruraux, le patron de la région a rappelé ses racines rurales avant de dénoncer une France « à deux vitesses », les métropoles riches et les campagnes appauvries. Accusé de coupes claires dans les subventions culturelles de sa région, il a invoqué le rééquilibrage culturel nécessaire selon lui « pour mettre plus de culture en zone rurale ».
« Le ministère de la culture (…) affecte 800 euros par habitant aux habitants de Paris dans son budget de la politique culturelle. Dans nos zones rurales (…) c’est 20 euros par habitant qui [y] sont consacrés », a-t-il affirmé. « Est-ce que les gens de chez nous n’ont pas droit aux bibliothèques, aux festivals ? », a-t-il encore interrogé. M. Wauquiez a également contesté « la folie des normes » et plaidé pour le retour des « services publics, un atout et non un coût, en milieu rural ».
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« Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu’on s’interdit toute forme d’avenir (…). J’ai décidé que la région se retirait du processus. On le fait en lien avec les départements avec lesquels on a échangé dessus », a-t-il déclaré à l’Alpe-d’Huez, en Isère, sous les applaudissements de membres de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), réunis en congrès.
Après ces déclarations, M. Wauquiez s’est rapidement attiré les critiques. « Lutter contre l’artificialisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences », a commenté le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, sur X (ex-Twitter). Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry, a qualifié de « profondément populistes » les propos de M. Wauquiez.
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« Technocratie administrative »
La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, confie aux régions la tâche de se fixer un objectif de réduction de la bétonisation des terres dans leur document de planification, pour atteindre le « zéro artificialisation nette » en 2050. Pour ce faire, elles doivent répartir l’effort de réduction entre les différentes zones de leur périmètre régional, des schémas de cohérence territoriale au niveau du département jusqu’aux plans locaux d’urbanisme (PLU) et cartes communales.
« Chez nous si les gens viennent c’est précisément parce qu’il y a un peu d’espace, sinon quelle est notre chance ? », a interrogé M. Wauquiez, reprochant à la première ministre, Elisabeth Borne, de « ne pas avoir tenu ses promesses ».
« Cette loi “ruralicide” est vraiment l’incarnation d’une technocratie administrative qui consiste à appliquer une même règle de façon très uniforme sur l’ensemble du territoire », a-t-il déclaré à l’AFP. « On a des gens qui vont être sur des terrains où normalement ils peuvent construire et où on va leur dire “vous n’aurez pas votre permis”. Ça va créer une rancœur et une colère considérables », a-t-il ajouté en estimant qu’il faut « repartir des propositions du Sénat », qui a déjà assoupli l’application du texte, pour « refaire la loi ».
Rentrée politique
Jusqu’ici discret sur la scène politique nationale, Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2027, doit effectuer sa rentrée politique nationale dimanche à Valence, dans la Drôme, à l’occasion du campus des Jeunes Républicains.
Devant les maires ruraux, le patron de la région a rappelé ses racines rurales avant de dénoncer une France « à deux vitesses », les métropoles riches et les campagnes appauvries. Accusé de coupes claires dans les subventions culturelles de sa région, il a invoqué le rééquilibrage culturel nécessaire selon lui « pour mettre plus de culture en zone rurale ».
« Le ministère de la culture (…) affecte 800 euros par habitant aux habitants de Paris dans son budget de la politique culturelle. Dans nos zones rurales (…) c’est 20 euros par habitant qui [y] sont consacrés », a-t-il affirmé. « Est-ce que les gens de chez nous n’ont pas droit aux bibliothèques, aux festivals ? », a-t-il encore interrogé. M. Wauquiez a également contesté « la folie des normes » et plaidé pour le retour des « services publics, un atout et non un coût, en milieu rural ».
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