Emploi : Les maraîchers nantais font de plus en plus appel aux réfugiés
Posté : 07 octobre 2023 08:34
"MAIN D’OEUVRE En manque de bras, la fédération a signé, jeudi, une convention avec l’association Job4mi Ouest qui accompagne l’accès à l’emploi de personnes migrantes
« Avant, les jeunes venaient directement déposer leur CV pour faire une saison. Aujourd’hui, il n’y a plus personne… » Depuis quelques années, cette exploitation agricole de la région nantaise a décidé de faire appel à un autre public pour ramasser, à la main, ses radis et ses salades. Cet été par exemple, quelque 25 saisonniers de différentes nationalités sont venus pour mener à bien la récolte. « Il y a des Afghans, des Soudanais, des Erythréens…, détaille-t-on à l’EARL Maura, située à Carquefou. En plus des Roumains avec qui on avait déjà l’habitude de travailler. »
Confrontés à un véritable manque de main-d’œuvre, avec une moyenne d’âge qui augmente et un taux de chômage qui baisse sur le territoire, les Maraîchers nantais ont fait de l’emploi un « axe stratégique majeur ». « La première entreprise de Loire-Atlantique » qui ne produit pas que de la mâche et du muguet (et qui représente 5.000 emplois dont 1.000 ETP saisonniers) a décidé de s’ouvrir à « tous les profils », et notamment les migrants, en multipliant les partenariats.
Ce jeudi par exemple, elle a signé une convention avec l’association Job4mi Ouest, qui a déjà conclu une quarantaine de contrats entre des entreprises de maraîchage et ses bénéficiaires, pour la plupart des réfugiés, ces derniers ayant le droit de travailler. « Pour les demandeurs d’asile, l’accès au travail est plus compliqué, explique Amandine Dampierre-Pecnik, coordinatrice chez Job4mi Ouest. Il faut attendre six mois après le dépôt de leur dossier pour pouvoir y prétendre, et la démarche est très compliquée pour les employeurs qui voudraient les embaucher. »
Mobilité, maîtrise de la langue…
Malgré cela, 65 % des recrutements en 2023 concernaient des personnes d’origine étrangère (40 % hors Union européenne), contre 40 % en 2020, calcule la fédération des maraîchers. Plus de la moitié s’effectue par l’intermédiaire d’une association. « Ce qui facilite beaucoup les choses, explique-t-on à l’exploitation agricole de Carquefou, accompagnée par Job4Mi. Les candidats sont présélectionnés, ils viennent ensuite nous voir pour qu’on leur présente concrètement les tâches sur l’exploitation. Ça nous fait évoluer ! On est aussi aidés pour tout ce qui est papiers, donc au final, ça ne nous demande pas plus de travail en tant que chef d’entreprise. »
Il n’empêche qu’embaucher un salarié étranger comporte tout de même des difficultés. « Le principal problème, c’est la mobilité, avec beaucoup de migrants qui habitent près de Nantes et dont le permis du pays n’est pas reconnu en France », observe la coordinatrice de Job4mi, qui organise des groupes de covoiturage afin que les ouvriers rejoignent ensemble l’exploitation, tôt le matin. L’hébergement et la maîtrise de la langue peuvent aussi compliquer les choses, alors que la fédération essaye, sur ce dernier point, de développer les formations.
« 80 % des employeurs jugent l’intégration de leurs employés très bonne ou satisfaisante, se félicite Eric Tesch, responsable du secteur « compétences et métiers » à la fédération des maraîchers. Lorsque ce n’est pas le cas, il s’agit surtout de soucis d’absentéisme liés aux rendez-vous administratifs qu’ils honorent plutôt que de se rendre au travail. » Depuis ces dernières années, plusieurs ouvriers arrivés pour la saison reviennent chaque année, voire ont obtenu un CDI. Alors que le débat est vif sur le projet de loi immigration et la possible régularisation des sans-papiers exerçant dans les métiers en tension, certains autres se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire (OQTF), alors « qu’ils commençaient à s’insérer par le travail ».
https://www.20minutes.fr/economie/emplo ... l-refugies
« Avant, les jeunes venaient directement déposer leur CV pour faire une saison. Aujourd’hui, il n’y a plus personne… » Depuis quelques années, cette exploitation agricole de la région nantaise a décidé de faire appel à un autre public pour ramasser, à la main, ses radis et ses salades. Cet été par exemple, quelque 25 saisonniers de différentes nationalités sont venus pour mener à bien la récolte. « Il y a des Afghans, des Soudanais, des Erythréens…, détaille-t-on à l’EARL Maura, située à Carquefou. En plus des Roumains avec qui on avait déjà l’habitude de travailler. »
Confrontés à un véritable manque de main-d’œuvre, avec une moyenne d’âge qui augmente et un taux de chômage qui baisse sur le territoire, les Maraîchers nantais ont fait de l’emploi un « axe stratégique majeur ». « La première entreprise de Loire-Atlantique » qui ne produit pas que de la mâche et du muguet (et qui représente 5.000 emplois dont 1.000 ETP saisonniers) a décidé de s’ouvrir à « tous les profils », et notamment les migrants, en multipliant les partenariats.
Ce jeudi par exemple, elle a signé une convention avec l’association Job4mi Ouest, qui a déjà conclu une quarantaine de contrats entre des entreprises de maraîchage et ses bénéficiaires, pour la plupart des réfugiés, ces derniers ayant le droit de travailler. « Pour les demandeurs d’asile, l’accès au travail est plus compliqué, explique Amandine Dampierre-Pecnik, coordinatrice chez Job4mi Ouest. Il faut attendre six mois après le dépôt de leur dossier pour pouvoir y prétendre, et la démarche est très compliquée pour les employeurs qui voudraient les embaucher. »
Mobilité, maîtrise de la langue…
Malgré cela, 65 % des recrutements en 2023 concernaient des personnes d’origine étrangère (40 % hors Union européenne), contre 40 % en 2020, calcule la fédération des maraîchers. Plus de la moitié s’effectue par l’intermédiaire d’une association. « Ce qui facilite beaucoup les choses, explique-t-on à l’exploitation agricole de Carquefou, accompagnée par Job4Mi. Les candidats sont présélectionnés, ils viennent ensuite nous voir pour qu’on leur présente concrètement les tâches sur l’exploitation. Ça nous fait évoluer ! On est aussi aidés pour tout ce qui est papiers, donc au final, ça ne nous demande pas plus de travail en tant que chef d’entreprise. »
Il n’empêche qu’embaucher un salarié étranger comporte tout de même des difficultés. « Le principal problème, c’est la mobilité, avec beaucoup de migrants qui habitent près de Nantes et dont le permis du pays n’est pas reconnu en France », observe la coordinatrice de Job4mi, qui organise des groupes de covoiturage afin que les ouvriers rejoignent ensemble l’exploitation, tôt le matin. L’hébergement et la maîtrise de la langue peuvent aussi compliquer les choses, alors que la fédération essaye, sur ce dernier point, de développer les formations.
« 80 % des employeurs jugent l’intégration de leurs employés très bonne ou satisfaisante, se félicite Eric Tesch, responsable du secteur « compétences et métiers » à la fédération des maraîchers. Lorsque ce n’est pas le cas, il s’agit surtout de soucis d’absentéisme liés aux rendez-vous administratifs qu’ils honorent plutôt que de se rendre au travail. » Depuis ces dernières années, plusieurs ouvriers arrivés pour la saison reviennent chaque année, voire ont obtenu un CDI. Alors que le débat est vif sur le projet de loi immigration et la possible régularisation des sans-papiers exerçant dans les métiers en tension, certains autres se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire (OQTF), alors « qu’ils commençaient à s’insérer par le travail ».
https://www.20minutes.fr/economie/emplo ... l-refugies