Des centaines de travailleurs sans-papiers se mettent en grève dans plus de 30 entreprises en Ile-de-France
Posté : 18 octobre 2023 07:23
Environ 500 travailleurs sans-papiers ont lancé ce mardi 17 octobre une grève dans 33 entreprises d’Ile-de-France pour demander leur régularisation.
Ils vivent ici, ils bossent ici, ils veulent rester ici en règle. Des centaines de travailleurs sans papiers ont enclenché ce mardi 17 octobre un mouvement de grève dans une trentaine d’entreprises en Ile-de-France pour réclamer leur régularisation, à trois semaines de l’examen du projet de loi immigration qui doit aborder ce sujet épineux. Ils sont environ 500, essentiellement originaires d’Afrique, à avoir pénétré peu après 9 heures dans trente-trois entreprises du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution où ils sont employés, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis.
A quelques pas du Stade de France, trente-quatre d’entre eux se sont introduits au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou comme ouvriers du bâtiment, notamment sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris. Accompagnés par des militants syndicaux, ils ont déployé une banderole de la CGT et promis d’occuper les locaux jusqu’à leur «régularisation».
La majorité des grévistes travaillent sous le statut d’intérimaires pour des sous-traitants, «au bénéfice» de géants comme Veolia, Chronopost ou encore Carrefour, ce qui «permet de masquer la surexploitation» de ces sans-papiers, a dénoncé dans un communiqué la CGT, qui soutient leur action. «Nous sommes en grève dans nos entreprises pour gagner notre régularisation et nos droits», ont assuré les intéressés dans ce texte. «Cette grève va démontrer que les immigrés font tourner la société française», se félicite Jean-Albert Guidou, responsable du sujet à la CGT. Cela, espère-t-il, «va peser dans le débat autour du projet de loi immigration», dont l’examen parlementaire doit démarrer le 6 novembre. La mesure phare du texte concerne un projet de titre de séjour réservé aux «métiers en tension».
...
«Pas assez pour vivre»
«Je signe un papier le jour où je travaille. On me dépose sur un site, je fais le ménage, on me donne un solde de tout compte et je repars. Si je demande un contrat, ils ne me reprennent plus», raconte le Mauritanien de 31 ans, en grève à Romainville (Seine-Saint-Denis). Avec ces quelques heures, il récolte entre 400 et 600 euros par mois. «Pas assez pour vivre», assure-t-il, «mais ils savent qu’on n’a pas le choix».
Il y a une «hypocrisie» à ne pas donner de papiers aux travailleurs, déplore Daouda Camara, 38 ans, gréviste à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Être sans-papiers, clame cet autre Mauritanien, c’est «stresser en allant au travail, de peur d’être contrôlé, stresser au travail, parce que le patron peut nous virer pour un rien, stresser en rentrant du travail, en espérant ne pas prendre une OQTF», une obligation de quitter le territoire français. Pour toutes ces raisons, dit-il, «on ne doit pas louper cette grève».
https://www.liberation.fr/societe/des-c ... 3KQYXOVHQ/
Ils vivent ici, ils bossent ici, ils veulent rester ici en règle. Des centaines de travailleurs sans papiers ont enclenché ce mardi 17 octobre un mouvement de grève dans une trentaine d’entreprises en Ile-de-France pour réclamer leur régularisation, à trois semaines de l’examen du projet de loi immigration qui doit aborder ce sujet épineux. Ils sont environ 500, essentiellement originaires d’Afrique, à avoir pénétré peu après 9 heures dans trente-trois entreprises du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution où ils sont employés, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis.
A quelques pas du Stade de France, trente-quatre d’entre eux se sont introduits au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou comme ouvriers du bâtiment, notamment sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris. Accompagnés par des militants syndicaux, ils ont déployé une banderole de la CGT et promis d’occuper les locaux jusqu’à leur «régularisation».
La majorité des grévistes travaillent sous le statut d’intérimaires pour des sous-traitants, «au bénéfice» de géants comme Veolia, Chronopost ou encore Carrefour, ce qui «permet de masquer la surexploitation» de ces sans-papiers, a dénoncé dans un communiqué la CGT, qui soutient leur action. «Nous sommes en grève dans nos entreprises pour gagner notre régularisation et nos droits», ont assuré les intéressés dans ce texte. «Cette grève va démontrer que les immigrés font tourner la société française», se félicite Jean-Albert Guidou, responsable du sujet à la CGT. Cela, espère-t-il, «va peser dans le débat autour du projet de loi immigration», dont l’examen parlementaire doit démarrer le 6 novembre. La mesure phare du texte concerne un projet de titre de séjour réservé aux «métiers en tension».
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«Pas assez pour vivre»
«Je signe un papier le jour où je travaille. On me dépose sur un site, je fais le ménage, on me donne un solde de tout compte et je repars. Si je demande un contrat, ils ne me reprennent plus», raconte le Mauritanien de 31 ans, en grève à Romainville (Seine-Saint-Denis). Avec ces quelques heures, il récolte entre 400 et 600 euros par mois. «Pas assez pour vivre», assure-t-il, «mais ils savent qu’on n’a pas le choix».
Il y a une «hypocrisie» à ne pas donner de papiers aux travailleurs, déplore Daouda Camara, 38 ans, gréviste à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Être sans-papiers, clame cet autre Mauritanien, c’est «stresser en allant au travail, de peur d’être contrôlé, stresser au travail, parce que le patron peut nous virer pour un rien, stresser en rentrant du travail, en espérant ne pas prendre une OQTF», une obligation de quitter le territoire français. Pour toutes ces raisons, dit-il, «on ne doit pas louper cette grève».
https://www.liberation.fr/societe/des-c ... 3KQYXOVHQ/