Patrick Buisson dans «Libé» : d’éminence grise de Sarkozy à soutien de Zemmour
Posté : 27 décembre 2023 06:07
Les droites en deuil.
L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, figure majeure de l’extrême droite, est décédé mardi à 74 ans. Retour sur sa carrière en cinq articles parus dans «Libé».
Figure importante de la droite et de l’extrême droite, dont il a successivement ou simultanément assisté plusieurs figures, conseiller déçu et disgracié de Nicolas Sarkozy, ancien patron de Minute, de Valeurs actuelles et de la chaîne Histoire, Patrick Buisson est mort ce mardi à l’âge de 74 ans aux Sables-d’Olonne (Vendée). Retour sur la carrière de cette éminence grise qui, au fil des allégeances, n’a jamais changé de projet : imposer dans le débat public les idées d’extrême droite et les porter au pouvoir.
A l’Elysée, un étonnant conseiller
Ce portrait, paru en 2009, est l’un des premiers articles consacré par Libé à Patrick Buisson. Ce dernier est alors un conseiller officieux du président Nicolas Sarkozy : étonnant visiteur que tout – racines, origines familiales, culture, valeurs – rattache à l’extrême droite. L’homme, qui vend à prix d’or ses sondages au Château, a toujours milité pour «une alliance entre le parti de Jean-Marie Le Pen et les partis de droite classique», explique un ami.
Après 2012, le retour de bâton
«Buisson ne voulait pas faire gagner Sarkozy, il voulait faire gagner Charles Maurras.» Après la présidentielle de 2012, menée et perdue par Sarkozy sur une ligne très identitaire, les langues se délient à droite au sujet de son influent conseiller, comme en témoigne cette phrase de Nathalie Kosciusko-Morizet. Pourtant, l’ancien président continue de recevoir Buisson, crédité d’intuitions fulgurantes sur les aspirations populaires…
«Répugnant» pour François Fillon ; «une forme de viol» pour Henri Guaino : en mars 2014, la publication d’enregistrements de conversations privées réalisés par Buisson sous le quinquennat Sarkozy scandalise la droite. C’en est trop même pour l’ex-chef de l’Etat, qui rompra à cette occasion avec son ancien conseiller.
Un sondeur à la barre
De l’Elysée au tribunal : en cet automne 2021, c’est devant la justice que discourt Patrick Buisson, jugé dans l’affaire des sondages réalisés sous la présidence Sarkozy, sans trop d’égards pour les finances de l’Etat ni pour le code des marchés publics. L’occasion d’entendre Buisson évoquer lui-même sa relation avec l’ancien président – «Jusqu’à quatre coups de fil par jour, dont au moins un le soir, avant la nuit.» Dans cette affaire, il sera condamné à deux ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende.
Un dernier tour avec Zemmour
«Marine Le Pen ne peut pas gagner» : c’est la conviction que s’est forgée Patrick Buisson au sujet de la leader du Rassemblement national. En conséquence, lui soutient et conseille son concurrent Eric Zemmour, même après le mauvais score réalisé par celui-ci à la présidentielle de 2022.
https://www.liberation.fr/politique/pat ... RDIHBBFFU/
L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, figure majeure de l’extrême droite, est décédé mardi à 74 ans. Retour sur sa carrière en cinq articles parus dans «Libé».
Figure importante de la droite et de l’extrême droite, dont il a successivement ou simultanément assisté plusieurs figures, conseiller déçu et disgracié de Nicolas Sarkozy, ancien patron de Minute, de Valeurs actuelles et de la chaîne Histoire, Patrick Buisson est mort ce mardi à l’âge de 74 ans aux Sables-d’Olonne (Vendée). Retour sur la carrière de cette éminence grise qui, au fil des allégeances, n’a jamais changé de projet : imposer dans le débat public les idées d’extrême droite et les porter au pouvoir.
A l’Elysée, un étonnant conseiller
Ce portrait, paru en 2009, est l’un des premiers articles consacré par Libé à Patrick Buisson. Ce dernier est alors un conseiller officieux du président Nicolas Sarkozy : étonnant visiteur que tout – racines, origines familiales, culture, valeurs – rattache à l’extrême droite. L’homme, qui vend à prix d’or ses sondages au Château, a toujours milité pour «une alliance entre le parti de Jean-Marie Le Pen et les partis de droite classique», explique un ami.
Après 2012, le retour de bâton
«Buisson ne voulait pas faire gagner Sarkozy, il voulait faire gagner Charles Maurras.» Après la présidentielle de 2012, menée et perdue par Sarkozy sur une ligne très identitaire, les langues se délient à droite au sujet de son influent conseiller, comme en témoigne cette phrase de Nathalie Kosciusko-Morizet. Pourtant, l’ancien président continue de recevoir Buisson, crédité d’intuitions fulgurantes sur les aspirations populaires…
«Répugnant» pour François Fillon ; «une forme de viol» pour Henri Guaino : en mars 2014, la publication d’enregistrements de conversations privées réalisés par Buisson sous le quinquennat Sarkozy scandalise la droite. C’en est trop même pour l’ex-chef de l’Etat, qui rompra à cette occasion avec son ancien conseiller.
Un sondeur à la barre
De l’Elysée au tribunal : en cet automne 2021, c’est devant la justice que discourt Patrick Buisson, jugé dans l’affaire des sondages réalisés sous la présidence Sarkozy, sans trop d’égards pour les finances de l’Etat ni pour le code des marchés publics. L’occasion d’entendre Buisson évoquer lui-même sa relation avec l’ancien président – «Jusqu’à quatre coups de fil par jour, dont au moins un le soir, avant la nuit.» Dans cette affaire, il sera condamné à deux ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende.
Un dernier tour avec Zemmour
«Marine Le Pen ne peut pas gagner» : c’est la conviction que s’est forgée Patrick Buisson au sujet de la leader du Rassemblement national. En conséquence, lui soutient et conseille son concurrent Eric Zemmour, même après le mauvais score réalisé par celui-ci à la présidentielle de 2022.
https://www.liberation.fr/politique/pat ... RDIHBBFFU/