Ça va très très mal au Sénégal !
Posté : 05 février 2024 13:23
Report de la présidentielle au Sénégal : le pays divisé, la communauté internationale préoccupée
"L'annonce par le président Macky Sall, samedi 3 février, du report de la présidentielle au Sénégal prévue le 25 février a été accueillie et commentée dans la classe politique sénégalaise de façon diamétralement opposée, comme une victoire ou au contraire une violation de la démocratie.
Le lendemain, des heurts ont éclaté dans l'après-midi à Dakar où les gendarmes sénégalais ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes venues manifester contre le report de la présidentielle à l'appel de plusieurs candidats. Des manifestants en fuite ont par endroits jeté des pierres.

Des gaz lacrymogènes sont tirés par les forces de police contre des manifestants partisans d'un candidat d'opposition à la présidentielle Daouda Ndiaye, Dakar, au Sénégal, 4 février 2024.
AP Photo/Stefan Kleinowitz
Une "victoire" de parlementaires contre le Conseil constitutionnel
En première ligne de ceux qui s'en réjouissent, se trouvent les partisans de l'opposant Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade. Il conteste sa disqualification le 20 janvier par le Conseil constitutionnel pour sa double nationalité. Ses députés du Parti démocratique sénégalais (PDS), sont à l'initiative de la création d'une commission parlementaire d'enquête accusant de corruption deux des sept juges du Conseil constitutionnel. C'est l'une des raisons invoquées par le président Macky Sall pour justifier le report du scrutin.
(...)
Aucun texte ne donne au président le pouvoir de reporter l'élection présidentielle, ni dans la Constitution, ni dans le code électoral", dénonce Amadou Ba, représentant du candidat Bassirou Diomaye Faye, choisi par Ousmane Sonko et lui aussi détenu en prison. "Seul le Conseil constitutionnel dans des cas bien précis a le pouvoir de suspendre l'élection présidentielle", insiste-t-il. Et d'ajouter que la coalition Diomaye Faye président "engage tous ses militants à poursuivre la campagne électorale ce soir à partir de minuit comme convenu par la Constitution et les textes légaux et réglementaires."
"Le peuple sénégalais ne mérite pas ce que le président Macky Sall a fait aujourd'hui", s'indigne le candidat du parti de l'unité et du rassemblement (PUR) Ali Mamadou Dia. Il appelle à "la mobilisation totale et générale de l'ensemble du peuple sénégalais".
"Nous qui avons fait régulièrement toutes les étapes du processus, ce n'est pas aujourd'hui qu'il va nous demander de nous arrêter", souligne le candidat Déthié Fall qui confirme la décision commune de démarrer ensemble le lendemain leurs campagnes.
(...)
Réactions internationales préoccupées
Sur la scène internationale, les États-Unis ont donné le ton dès le 3 février. Ils se sont déclarés "profondément préoccupés" par l'annonce du report sine die de l'élection présidentielle au Sénégal et ont pressé les autorités de fixer "rapidement et dans le calme" une nouvelle date.
"Nous exhortons tous les participants au processus électoral sénégalais à s'engager pacifiquement dans l'effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d'une élection libre et équitable", affirme sur X (anciennement Twitter) le Bureau des Affaires africaines du département d’État, ajoutant que le Sénégal "a une forte tradition démocratique et de transitions pacifiques du pouvoir"."
Edit : ce pays d'Afrique noire semblait jusqu'ici incarner un modèle exemplaire de démocratie mais on peut avoir l'impression qu'on a là l'exemple type d'un Président qui cherche à s'accrocher au pouvoir en faisant semblant de respecter les institutions.
Autre chose de plus inquiétant : toute une partie de la jeunesse est révoltée contre ce pouvoir qu'elle estime trop proche et complice de la France.
Il y aurait toute une petite musique de dénonciation d'une politique de style "France-Afrique" qui exaspérerait certains sénégalais.
On sait comment ça s'est terminé au Mali et au NIger.
Jusqu'à présent, le Sénégal était le contre-exemple de ce genre de dérives. Mais si les choses devaient empirer (sous l'influence de la Russie avec ses coups tordus), il est à craindre que la France finisse par y être conspuée un jour. Avec à la clé le départ de nombreux jeunes vers des demandes d'asile, non pas pour la Russie, bien entendu, mais pour la France !
"L'annonce par le président Macky Sall, samedi 3 février, du report de la présidentielle au Sénégal prévue le 25 février a été accueillie et commentée dans la classe politique sénégalaise de façon diamétralement opposée, comme une victoire ou au contraire une violation de la démocratie.
Le lendemain, des heurts ont éclaté dans l'après-midi à Dakar où les gendarmes sénégalais ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes venues manifester contre le report de la présidentielle à l'appel de plusieurs candidats. Des manifestants en fuite ont par endroits jeté des pierres.

Des gaz lacrymogènes sont tirés par les forces de police contre des manifestants partisans d'un candidat d'opposition à la présidentielle Daouda Ndiaye, Dakar, au Sénégal, 4 février 2024.
AP Photo/Stefan Kleinowitz
Une "victoire" de parlementaires contre le Conseil constitutionnel
En première ligne de ceux qui s'en réjouissent, se trouvent les partisans de l'opposant Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade. Il conteste sa disqualification le 20 janvier par le Conseil constitutionnel pour sa double nationalité. Ses députés du Parti démocratique sénégalais (PDS), sont à l'initiative de la création d'une commission parlementaire d'enquête accusant de corruption deux des sept juges du Conseil constitutionnel. C'est l'une des raisons invoquées par le président Macky Sall pour justifier le report du scrutin.
(...)
Aucun texte ne donne au président le pouvoir de reporter l'élection présidentielle, ni dans la Constitution, ni dans le code électoral", dénonce Amadou Ba, représentant du candidat Bassirou Diomaye Faye, choisi par Ousmane Sonko et lui aussi détenu en prison. "Seul le Conseil constitutionnel dans des cas bien précis a le pouvoir de suspendre l'élection présidentielle", insiste-t-il. Et d'ajouter que la coalition Diomaye Faye président "engage tous ses militants à poursuivre la campagne électorale ce soir à partir de minuit comme convenu par la Constitution et les textes légaux et réglementaires."
"Le peuple sénégalais ne mérite pas ce que le président Macky Sall a fait aujourd'hui", s'indigne le candidat du parti de l'unité et du rassemblement (PUR) Ali Mamadou Dia. Il appelle à "la mobilisation totale et générale de l'ensemble du peuple sénégalais".
"Nous qui avons fait régulièrement toutes les étapes du processus, ce n'est pas aujourd'hui qu'il va nous demander de nous arrêter", souligne le candidat Déthié Fall qui confirme la décision commune de démarrer ensemble le lendemain leurs campagnes.
(...)
Réactions internationales préoccupées
Sur la scène internationale, les États-Unis ont donné le ton dès le 3 février. Ils se sont déclarés "profondément préoccupés" par l'annonce du report sine die de l'élection présidentielle au Sénégal et ont pressé les autorités de fixer "rapidement et dans le calme" une nouvelle date.
"Nous exhortons tous les participants au processus électoral sénégalais à s'engager pacifiquement dans l'effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d'une élection libre et équitable", affirme sur X (anciennement Twitter) le Bureau des Affaires africaines du département d’État, ajoutant que le Sénégal "a une forte tradition démocratique et de transitions pacifiques du pouvoir"."
Edit : ce pays d'Afrique noire semblait jusqu'ici incarner un modèle exemplaire de démocratie mais on peut avoir l'impression qu'on a là l'exemple type d'un Président qui cherche à s'accrocher au pouvoir en faisant semblant de respecter les institutions.
Autre chose de plus inquiétant : toute une partie de la jeunesse est révoltée contre ce pouvoir qu'elle estime trop proche et complice de la France.
Il y aurait toute une petite musique de dénonciation d'une politique de style "France-Afrique" qui exaspérerait certains sénégalais.
On sait comment ça s'est terminé au Mali et au NIger.
Jusqu'à présent, le Sénégal était le contre-exemple de ce genre de dérives. Mais si les choses devaient empirer (sous l'influence de la Russie avec ses coups tordus), il est à craindre que la France finisse par y être conspuée un jour. Avec à la clé le départ de nombreux jeunes vers des demandes d'asile, non pas pour la Russie, bien entendu, mais pour la France !