Le plan du RN pour gripper le Parlement européen
Posté : 15 février 2024 09:00
Les troupes de Marine Le Pen comptent séduire à droite et à l’extrême droite pour peser encore un peu plus à Bruxelles après les élections.
Que va faire le RN de tous ses nouveaux eurodéputés ? Le parti de Marine Le Pen devrait, si la tendance sondagière du moment se traduit dans les urnes le 9 juin, se retrouver avec des effectifs bien plus importants au Parlement européen qu’actuellement.
Mais cette poussée attendue ne suffira pas à renverser la coalition de fait qui règne à Strasbourg, constituée du Parti populaire européen (PPE), des Socialistes et Démocrates, et de Renew, le groupe centriste auquel appartiennent les eurodéputés macronistes.
De quoi s’interroger sur les objectifs que peuvent viser un RN renforcé et ses alliés, au sein de l’assemblée bruxello-strasbourgeoise.
...
Et le programme dans tout ça ?
Loin d’être une priorité de la campagne du RN, un programme serait tout de même en préparation, selon plusieurs cadres du parti. La tête de liste, Jordan Bardella, devrait en dévoiler les principaux thèmes le 3 mars, lors de son premier meeting, à Marseille. Pour l’heure, seul transparait le plan d’une “Europe des nations” — encore vantée le 8 février par Marine Le Pen, dans Valeurs actuelles —, fondée sur des coopérations ponctuelles entre quelques Etats membres, comme du temps d’Airbus ou d’Ariane.
Autre avantage de cette stratégie des votes communs : faire oublier que le RN n’a, pour l’heure, jamais réussi à s’entendre avec l’autre groupe ultraconservateur du Parlement européen, CRE.
Leurs divergences quant à l’attitude à adopter face à la Russie sont revenues au premier plan depuis l’invasion de l’Ukraine. La proximité des nationalistes français avec Vladimir Poutine — encore dénoncée au début de l’année par le Washington Post — ou de l’Italien Matteo Salvini, opposé aux sanctions contre Moscou et lui aussi membre d’ID, font office de casus belli pour les CRE, plutôt tournés vers les Etats-Unis et leur parti républicain.
Avant d’accepter, la semaine dernière, le ralliement de l’eurodéputé zemmouriste Nicolas Bay, ancien RN, la direction des CRE l’avait d’ailleurs sondé sur sa position vis-à-vis de Moscou.
Avec cette logique d’une minimisation de la nécessité d’afficher un vaste groupe au profit de majorités de circonstance, le RN s’assure aussi de ne pas rompre totalement avec l’AfD allemande. Alors que Marine Le Pen a récemment pris ses distances avec ces alliés, ceux-ci pourraient ainsi continuer à marier leurs votes à ceux des frontistes… même s’ils étaient amenés à ne plus siéger ensemble.
https://www.politico.eu/article/le-plan ... -europeen/
Que va faire le RN de tous ses nouveaux eurodéputés ? Le parti de Marine Le Pen devrait, si la tendance sondagière du moment se traduit dans les urnes le 9 juin, se retrouver avec des effectifs bien plus importants au Parlement européen qu’actuellement.
Mais cette poussée attendue ne suffira pas à renverser la coalition de fait qui règne à Strasbourg, constituée du Parti populaire européen (PPE), des Socialistes et Démocrates, et de Renew, le groupe centriste auquel appartiennent les eurodéputés macronistes.
De quoi s’interroger sur les objectifs que peuvent viser un RN renforcé et ses alliés, au sein de l’assemblée bruxello-strasbourgeoise.
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Et le programme dans tout ça ?
Loin d’être une priorité de la campagne du RN, un programme serait tout de même en préparation, selon plusieurs cadres du parti. La tête de liste, Jordan Bardella, devrait en dévoiler les principaux thèmes le 3 mars, lors de son premier meeting, à Marseille. Pour l’heure, seul transparait le plan d’une “Europe des nations” — encore vantée le 8 février par Marine Le Pen, dans Valeurs actuelles —, fondée sur des coopérations ponctuelles entre quelques Etats membres, comme du temps d’Airbus ou d’Ariane.
Autre avantage de cette stratégie des votes communs : faire oublier que le RN n’a, pour l’heure, jamais réussi à s’entendre avec l’autre groupe ultraconservateur du Parlement européen, CRE.
Leurs divergences quant à l’attitude à adopter face à la Russie sont revenues au premier plan depuis l’invasion de l’Ukraine. La proximité des nationalistes français avec Vladimir Poutine — encore dénoncée au début de l’année par le Washington Post — ou de l’Italien Matteo Salvini, opposé aux sanctions contre Moscou et lui aussi membre d’ID, font office de casus belli pour les CRE, plutôt tournés vers les Etats-Unis et leur parti républicain.
Avant d’accepter, la semaine dernière, le ralliement de l’eurodéputé zemmouriste Nicolas Bay, ancien RN, la direction des CRE l’avait d’ailleurs sondé sur sa position vis-à-vis de Moscou.
Avec cette logique d’une minimisation de la nécessité d’afficher un vaste groupe au profit de majorités de circonstance, le RN s’assure aussi de ne pas rompre totalement avec l’AfD allemande. Alors que Marine Le Pen a récemment pris ses distances avec ces alliés, ceux-ci pourraient ainsi continuer à marier leurs votes à ceux des frontistes… même s’ils étaient amenés à ne plus siéger ensemble.
https://www.politico.eu/article/le-plan ... -europeen/